L’histoire de Gongyo dans l’école
Fuji
Cet exposé est tiré d’un article
publié sur Internet, d’après les informations données
par le chef du Département d’Etudes de la Soka Gakkai, Katsuji Saito. Tout en insistant
sur l’importance de la récitation quotidienne des chapitres
Hoben*
(II) et Juryo*
(XVI) Nichiren n’a jamais fait mention d’un format spécifique.
A travers les siècles, le format de Gongyo a changé plusieurs fois. Ce qui suit décrit les changements
depuis l’époque de Nichiren jusqu’à l’époque
actuelle, tels qu’on les connaît à la Soka Gakkai.
1. A l’époque de Nichiren et de
Nikko
La seule chose claire sur la forme de Gongyo à l’époque de Nichiren et de Nikko,
c’est qu’il se composait des chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI).
Cela peut être établi par la lecture du Gosho Récitation
des chapitres Hoben et Juryo. La récitation du chapitre Hoben*
(II) ne s’arrêtait pas avec
les dix nyoze*
comme c’est le cas aujourd’hui. Il incluait la section
versifiée plus longue qui suivait. En outre, une phrase tirée
du Kanjin
no honzon sho fait référence à "la
pratique du Dharma du matin et du soir" de Nichiren. Cela indique
que Nichiren faisait Gongyo matin et soir, lorsqu’il était
au Mont Minobu. Ce qui n’est pas clair,
c’est si Nichiren pratiquait Gongyo à d’autres moments,
ou à quel moment spécifique de la journée. Il semble
que Nikko, aussi, récitait à
partir des chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI).
Une autre référence à Gongyo figure dans le document de transmission de Nikko
à Nichimoku, son successeur. Il déclare
: "Nichimoku aura la responsabilité
d’administrer et de maintenir le Taiseki-ji et les sites sur son terrain, tels que le Hondo
(Temple principal) et la tombe de notre maître, et il devra exécuter
Gongyo à ces endroits-là dans l’attente de kosen
rufu."
2. A l’époque de Nichiu,
le neuvième Grand-patriarche (1409-1482)
La pratique consistant à accomplir Gongyo en se déplaçant
d’un bâtiment à un autre sur le terrain du Temple principal
semble avoir commencé pendant l’administration de Nichiu.
Les moines devaient faire le tour, depuis le Hondo
(Temple principal) jusqu’au Miei-do
(Temple des Images), puis à l’endroit désigné
pour honorer les déités célestes,
puis aux logements des moines, etc, en lisant à haute voix le Sutra
du Lotus et en récitant daimoku
à chaque endroit. Au Hondo, où
l’on pense que le Dai-Gohonzon était
enchâssé, un hommage à l’objet de vénération
était rendu. Au Miei-do, un hommage
aux Trois Maîtres (Nichiren, Nikko et Nichimoku) était rendu.
Une prière exprimant la gratitude aux déités célestes
était prononcée à un endroit prévu à
cet effet, et, dans le quartier des logements, semble-t-il, des prières
étaient prononcées pour les défunts. On constate
aussi qu’une prière pour la réalisation de
kosen rufu était dite au Miei-do.
Dans un recueil des paroles et des actes de Nichiu appelé Divers
comptes rendus du Maître Nichiu, il y a une référence
à "Gongyo trois fois par jour". Les heures auxquelles
ces services de Gongyo étaient effectués semblent avoir
été entre 8 et 10 heures du matin, vers midi et autour de
8 heures du soir. Dans le même recueil, on trouve aussi le contenu
de ce qui est considéré comme le Gongyo du matin, peut-être
le Ushitora Gongyo, la cérémonie
de Gongyo effectuée tôt le matin
au Temple principal, entre 2 et 4 heures du matin. La description en est
la suivante : Face à l’est, en direction du ciel éclairé
du matin, réciter le chapitre Hoben*
(II), au delà des dix nyoze,
puis le chapitre Juryo* (XVI).
Face au Gohonzon, réciter le chapitre
Hoben*
(II) (y compris la longue section en prose),
puis le chapitre Juryo* (XVI).
Dans le Miei-do, réciter le chapitre
Hoben*
(II) au delà des dix nyoze,
puis le chapitre Juryo* (XVI).
On pense que la deuxième étape était effectuée
devant le Gohonzon dans le Hondo.
Par contre, on ne sait pas si la première était effectuée
dans le Hondo ou quelque part à l’extérieur,
mais elle semble avoir compris une offrande ou une prière pour
exprimer la gratitude aux Shoten Zenjin déités
célestes, tandis que la deuxième étape comprenait
une offrande au Gohonzon, et la troisième
une offrande aux Trois Maîtres (Nichiren, Nikko et Nichimoku). Quand
les moines effectuaient Gongyo dans leurs
propres logements, les documents indiquent qu’ils pratiquaient les
étapes 1 et 2, mais qu’ils omettaient la troisième,
qui était accomplie, elle, au Miei-do.
3. A l’époque de Nitchin,
le douzième Patriarche (1469-1527)
C’est durant l’administration de Nitchin,
Grand-patriarche de 1482 à 1527, que le format de Gongyo en cinq prières fut formalisé. Dans son ouvrage intitulé
Sur la récitation du Sutra à chaque temple, Nitchin
indique que les Gongyo du matin et du soir
sont conduits en faisant le tour des différents temples sur le
terrain du Taiseki-ji. Selon ce qui est rapporté,
la première fois où cela est arrivé fut le soir du
1er mai 1523 et Gongyo fut alors mené
de la manière suivante :
a) Au Hondo, une récitation des chapitres
Hoben*
(II) et Juryo* (XVI),
suivie de 100 daimoku.
b) Pour la prière à l’extérieur (Temmiko),
offrande de prières pour exprimer la gratitude aux Shoten
Zenjin, une récitation des chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI),
suivie par 100 daimoku.
c) Au Miei-do, une récitation des
chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI),
suivie de 100 daimoku, puis trois récitations
du chapitre Juryo* (XVI),
suivies de 300 daimoku. Dans chaque cas,
le chapitre Hoben*
(II) était récité en
allant au delà des dix nyoze.
Le jour suivant, il est rapporté que le Gongyo
du matin a été mené de la manière suivante
:
a) Au Miei-do, trois récitations des
chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI),
suivies de 300 daimoku.
b) Pour la prière aux Shoten Zenjin,
une récitation des chapitres Hoben*
et Juryo* (XVI),
100 daimoku.
c) Au Hondo, une récitation des chapitres
Hoben*
(II) et Juryo* (XVI),
100 daimoku.
d) En retournant au Meiei-do, une récitation
des chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI), 100 daimoku.
A nouveau, le chapitre Hoben*
(II) était récité en
allant au delà des dix nyoze.
On ne sait pas si ce modèle de Gongyo du matin et du soir était exécuté tous les jours.
D'après Nittatsu, le 66ème
Grand-patriarche, les prières pour exprimer la gratitude au Gohonzon étaient offertes dans le Hondo, tandis
que les prières au Miei-do étaient
offertes pour exprimer la gratitude aux Trois Maîtres et pour la
réalisation de kosen rufu, et que,
pendant les prières à l’extérieur, l’expression
de la gratitude était offerte pour la protection des Shoten
Zenjin. Nittatsu a aussi suggéré
que les prières pour les défunts étaient prononcées
dans les logements des moines, et que ceci constituait la base du format
de Gongyo en cinq prières d’aujourd’hui.
Si nous considérons que cela est exact, alors
il doit être aussi exact que la tradition de prononcer cinq prières
silencieuses (shoza) fut instituée
autour de cette époque.
4. A l’époque de Nissei, le dix-septième Grand-patriarche (1600-1683)
Les cinq prières finirent par être formulées en un
seul lieu à l’époque de Nissei,
Grand-patriarche de 1632 à 1645. En 1632, un nouveau temple Miei-do
fut bâti, qui fut désigné sous le nom de "Temple
principal du Grand Sanctuaire du Bouddhisme véritable". En
outre, durant cette époque, le Hondo
d'origine et le Miei-do furent reliés
de façon à devenir un seul temple. Selon le 66ème
Grand-patriarche Nittatsu, la pratique consistant
à faire le tour parmi les différents temples pour accomplir
Gongyo fut interrompue à cette époque et, à la place,
elle en vint à être accomplie sous la forme de cinq récitations
du Sutra du Lotus dans le Hall de Réception (Kyakuden).
5. A l’époque
de Nichikan, le vingt-sixième Patriarche (1665-1726)
La pratique de réciter le Sutra cinq fois la matin et trois fois
le soir fut instituée. Dans un document où il répond
à un fidèle laïque, Nichikan spécifie la forme selon laquelle Gongyo est exécuté au Temple principal.
Le matin. Première prière (offrande aux Shoten
Zenjin) : les chapitres Hoben*
(II) (au-delà des dix nyoze)
et Juryo* (XVI).
Seconde prière (offrande au Gohonzon)
: les chapitres Hoben*
(II) et Juryo* (XVI) (comprenant la section en prose)
Troisième prière : (offrande à Nichiren Daishonin)
: les chapitres Hoben*
(II) (au-delà des dix nyoze) et Juryo* (XVI).
Quatrième prière : (offrande de prières pour kosen
rufu) : les chapitres Hoben*
(II) (au-delà des dix nyoze)
et Juryo* (XVI).
Cinquième prière : (offrande aux défunts) : les chapitres
Hoben*
(II) (au delà-des dix nyoze)
et Juryo* (XVI).
Le soir
Première prière : (offrande au Gohonzon)
: les chapitres Hoben*
(II) (au-delà des nyoze)
et Juryo* (XVI) (y compris la section en prose)
Deuxième prière : (offrande à Nichiren Daishonin)
: les chapitres Hoben*
(II) (au-delà des dix nyoze)
et Juryo* (XVI).
Troisième prière : (offrande aux défunts) : le Jigage (partie en vers du chapitre XVI) est récité trois
fois.
Nichikan fixa cette forme de Gongyo – cinq récitations le matin et trois le soir – pour
une section spécifique de laïques.
6. L’époque contemporaine
A l’époque du premier président de la Soka Gakkai, Tsunesaburo Makiguchi, il n’y avait pas de format déterminé de Gongyo pour les laïcs qui semblent avoir récité les chapitres entiers de Hoben*
(II) et Juryo* (XVI), comme le faisaient les moines. Mais,
après la Seconde Guerre mondiale, davantage de gens commencèrent
à avoir foi dans le bouddhisme de Nichiren, à la suite de
la campagne de propagation lancée par Josei
Toda, le second président de la Soka Gakkai. Toda jugea nécessaire
d’établir un format aisé pour pratiquer le bouddhisme
de Nichiren, basé sur jigyo keta (la
pratique pour soi-même et pour les autres). Le format de Gongyo,
cinq prières le matin et trois le soir, fut ainsi créé
à la suite d’une discussion entre Toda
et le Grand-patriarche de la Nichiren Shoshu.
C'est encore le Gongyo que pratiquent actuellement les adhérents
de la Nichiren Shoshu.
Après la séparation en 1991 entre la Nichiren Shoshu et la Soka Gakkai cette dernière a adopté un
Gongyo plus court avec la récitation
d'un extrait du chapitre II (comme dans le Gongyo précédent)
et la partie en vers du chapitre XVI. Les prières silencieuses
(shoza) sont différentes de celles
de la Nichiren Shoshu.
N.B. Le Gongyo de la Nichiren Shu comprend la lecture des mêmes extraits du Sutra du Lotus
que la Nichiren Shoshu (chapitres II et tout le chapitre XVI) mais y ajoute
d'autres extraits selon chaque lignée. Etant donné que la
Nichiren Shu est une fédération, pratiquement chaque temple
est libre d'inclure d'autres lectures et notamment des extraits de gosho.
Gongyo Nichiren Shu (NBA)
Ecouter Gongyo.
(Gakkai)
Référence : http : //www.buddhistinformation.com/the_lotus_sutra_study_center/gongyo.htm |