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Extraits de gosho sur |
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huit vents |
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Nous sommes maintenant dans la dernière décade du 11e
mois. Quand je vivais à Kamakura,
dans la province de Sagami, je croyais le changement des saisons identique
dans toutes les provinces, mais, durant ces deux mois depuis mon arrivée (note) dans cette province du nord,
à Sado, les vents glacés
ont soufflé sans arrêt, et, même quand, à
certains moments, il ne gèle plus et la neige cesse de tomber,
on ne voit jamais briller le soleil. Je fais l'expérience des huit vents froids de l'enfer dans
mon corps en cette vie-ci. Ceux qui pratiquent
le Zen aujourd'hui n'accordent de valeur
qu'à une méditation vide et n'approfondissent pas les enseignements
doctrinaux. Ils combinent les huit
vues erronées avec les huit vents pour former
l'image d'un Bouddha haut de plus de cinq mètres. Ils additionnent
les cinq agrégats et
les trois poisons et les appellent
les huit vues erronées. Lorsque quelqu'un
reçoit de grands compliments, rien ne lui semble
trop difficile à accomplir. Tel est le pouvoir des mots d'encouragement.
[...] Celui dont on vante les qualités n'hésite pas à
prendre tous les risques mais quand il est critiqué,
il peut courir inconsidérément à sa propre perte.
Les simples mortels sont ainsi faits. Un homme véritablement sage ne se laissera emporter par aucun des huit vents : la prospérité, les revers,
la disgrâce, les honneurs, les louanges, la critique, la souffrance
et le plaisir. Il ne tire pas orgueil de la prospérité,
ni ne se lamente des revers de fortune. Les divinités
bouddhiques protègeront à coup sûr celui qui ne
plie pas devant les huit vents. Mais si vous nourrissez une rancune déraisonnable
contre votre suzerain, elles ne vous protégeront pas, malgré
toutes vos prières. |
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