x
ACCUEIL
 

LEXIQUE

Extraits de gosho sur

MENU - LEXIQUE
DICTIONNAIRE
 
Ema

Quelle aide m'a permis de ne pas mourir de faim sur l'île de Sado et de réciter, jusqu'à ce jour, le Sutra du Lotus dans ces montagnes  ? La vôtre. Et si l'on se demande qui vous a permis d'offrir une telle aide, il faut admettre que c'est votre seigneur le nyudo Ema. Même s'il n'avait pas conscience de m'aider, ce qu'il a fait équivaut incontestablement à une sorte de prière en ma faveur. Et du même coup, cette prière de votre seigneur est devenue une prière pour vous. C'est aussi grâce à lui que vous avez pu vous acquitter de vos obligations envers vos parents. Quoi qu'il arrive, vous ne devriez jamais l'abandonner. Si c'est lui qui s'obstine à vous rejeter, il n'y aura rien à faire. Mais vous-même, ne l'abandonnez pas, même si cela doit mettre votre vie en danger.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo

Le fait que vous ayez de plus en plus d'ennemis au sein du clan Ema est sûrement dû aux intrigues de Ryokan et de Ryuzo. Si vous faisiez serment par écrit de renier votre foi, leur troupe n'en deviendrait que plus arrogante et ils en répandraient partout la nouvelle. Alors, tous mes disciples de Kamakura seraient pourchassés jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul.
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

En réfléchissant au problème de votre transfert dans un autre fief, j'ai étudié la lettre que vous a envoyé le seigneur Ema, ainsi que celle que vous m'avez fait parvenir, et je les ai comparées. J'avais prévu cela avant même de recevoir votre lettre. Puisque votre seigneur y attache la plus grande importance, j'en déduis que d'autres vassaux lui ont parlé de vous en mauvais termes, disant : "Yorimoto [Shijo Kingo] vous manque de respect en refusant de s'installer dans un nouveau fief. Nombreux sont les gens égoïstes, mais lui l'est plus que beaucoup d'autres. Nous vous conseillons de ne plus lui manifester la moindre faveur pour le moment." Efforcez-vous de bien voir où se trouve le véritable problème, et agissez avec prudence. En tant que vassal, vous et votre famille avez une dette profonde à l'égard de votre seigneur. De plus, il a montré à votre égard une grande clémence en n'engageant aucune action contre votre clan lorsque j'ai été exilé à Sado et quand j'étais haï par la nation entière. Beaucoup de mes disciples ont vu leurs terres saisies par le gouvernement, et furent alors destitués, ou chassés des terres de leurs seigneurs. Même s'il ne vous manifeste plus désormais la moindre considération, ne nourrissez pas de rancune envers votre seigneur. Il serait déraisonnable d'attendre de lui une nouvelle faveur, simplement parce que vous êtes peu disposé à vous rendre dans un nouveau fief.
Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

Réfléchissez bien à ce qui vous arrive, à la lumière de ces exemples. Le domaine de votre seigneur, Ema nyudo, autrefois très vaste, s'est maintenant réduit. Il a de nombreux fils [qui pourraient prétendre à sa succession] ainsi que de nombreuses personnes depuis longtemps à son service. De même que les poissons s'agitent quand l'eau de leur étang diminue, ou que des oiseaux se battent pour se poser sur la même branche, quand souffle le vent d'automne, les membres de votre clan doivent éprouver une jalousie croissante à votre égard. De plus, comme, en certaines occasions, vous n'avez pas obéi aux ordres de votre seigneur, les médisances à votre égard ont dû être nombreuses. Pourtant, après vous avoir, à plusieurs reprises, confisqué votre domaine, votre seigneur vous en a octroyé un nouveau. Comme c'est extraordinaire  ! Voilà ce que l'on entend par "des causes invisibles produisent des bienfaits visibles". C'est probablement le résultat de votre désir sincère de convertir votre seigneur au Sutra du Lotus.
[...] Le roi Myoshogon, grâce à ses deux fils, rejeta ses conceptions erronées. Il en va de même pour vous. [Probablement] grâce à vos conseils, le seigneur Ema a changé d'opinion. Cela est dû uniquement à la profondeur de votre foi dans le Sutra du Lotus.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Commentaire sur le seignieur Ema par l'ACEP :
Shijo Kingo était au service de la famille Ema, branche du clan Hojo au pouvoir, et était aussi bon médecin qu'habile dans les arts martiaux. [...]
En avril 1272, Shijo Kingo effectua le voyage de Kamakura à Sado pour rendre visite au Daishonin. Il lui fallut un grand courage pour quitter Kamakura. Il se trouvait alors au service du seigneur Ema Mitsutoki qui appartenait au clan régnant des Hojo, la même famille qui avait tout d'abord exilé le Daishonin.

Vers 1274, après que Nichiren Daishonin fut rentré de l'exil sur l'île de Sado et se fut retiré sur le Mont Minobu, Shijo Kingo essaya de faire connaître les enseignements de Nichiren Daishonin à son maître, Ema Chikatoki, disciple du moine Ryokan du temple Gokuraku-ji. [...] Comme les Mongols se préparaient à attaquer, l'accomplissement de la deuxième prédiction de Nichiren, celle d'une invasion étrangère, semblait imminent. Il est possible que ces raisons aient joué un certain rôle dans la décision de Shijo Kingo de parler à son suzerain. Le seigneur Ema était alors disciple du moine Ryokan, du temple Gokuraku-ji. On dit aussi que la famille Ema avait fait construire le Choraku-ji, l'un des sept temples majeurs de Kamakura, pour l'école Jodo. Quoi qu'il en soit, le seigneur Ema prit ombrage de ce qu'il perçut comme une tentative présomptueuse de son vassal pour le convertir, et il le harcela de diverses façons. A un moment donné, il menaça même de transférer Kingo dans la lointaine province d'Echigo s'il ne renonçait pas à sa foi dans le Sutra du Lotus. Trois années s'écoulèrent encore avant que le samouraï ne regagne la confiance de son seigneur.

En juin 1277, Shijo Kingo fut, de manière fortuite, témoin d'un débat religieux à Kuwagayatsu, Kamakura, au cours duquel Sammi-bo, un disciple de Nichiren Daishonin, l'emporta sur le maître Ryuzo-bo, protégé de Ryokan. D'autres samouraïs au service du seigneur Ema Chikatoki, jaloux de Kingo, virent là une occasion de lui nuire et rapportèrent qu'il avait par la force mis fin au débat. Ema, furieux, exigea que Shijo Kingo fasse serment par écrit de renier sa foi dans le Sutra du Lotus. Shijo Kingo informa Nichiren Daishonin qu'il n'écrirait jamais un tel serment, même si son domaine lui était confisqué.
Sur ces entrefaites, Nichiren Daishonin écrivit une pétition au seigneur Ema au nom de son disciple samouraï et l'envoya à Shijo Kingo, afin qu'il la lui remette dès que possible. Ce fut la "Lettre de pétition de Yorimoto".
[...] Nichiren Daishonin décrivait en détail le débat qui avait eu lieu entre Sammi-bo et Ryuzo-bo, et démontrait la fausseté des accusations portées par ce dernier. Il critiquait sévèrement les actes de Ryokan et de Ryuzo-bo, et s'efforçait de prouver que la confiance accordée par Ema à ces deux moines était mal placée.

Peu après, le seigneur Ema tomba malade. Dans ces circonstances, il n'eut d'autre choix que de faire appel à Kingo. Il guérit grâce aux soins de Shijo Kingo et lui renouvela dès lors sa confiance. Par la suite, Shijo Kingo reçut de lui un domaine trois fois plus vaste que celui qu'il avait auparavant.


voir également : Lettre de pétition de Yorimoto

Retour au dictionnaire

haut de la page