Bouddhisme de Tiantai


Ksanti-paramita
Troisième pratique de la vertu sans agitation

Peter Johnson

http : //www.Tiantai.net/teachings/dharma/bodhisattva/practices/practice3.htm


3. Pratique de la non-agitation (endurance ou tolérance)

Le Sutra de la Guirlande de Fleurs (Avatamsaka) dit :

Enfants du Bouddha, quelle est la pratique du bodhisattva-mahasattva qui est sans-agitation ?

Avec humilité et respect les bodhisattvas développent toujours l’endurance et la tolérance dans la spiritualité du Dharma. Ils ne nuisent pas à eux-mêmes ni aux autres, ni aux deux. Ils n’ôtent rien à eux-mêmes ni aux autres, ni aux deux. Ils ne sont pas attachés à eux-mêmes ni aux autres, ni aux deux. Ils ne sont pas avides de gloire et profit, et formulent cette pensée :

"Je dois toujours enseigner le Dharma afin de libérer les êtres vivants de ce qui est mauvais. En éliminant la cupidité, la haine, la bêtise, l'arrogance et la vanité, la dissimulation de défauts, l’avarice, la jalousie, la flatterie et la tromperie, on devient capable de se diriger constamment et sans heurts vers l’endurance souple et douce."

Enfants du Bouddha, les bodhisattvas atteignent l’endurance dans la spiritualité du Dharma et lui sont fidèles même si des centaines, des milliers et des millions d'êtres vivants viennent leur faire d’innombrables remarques avec des mots déplaisants, indécents, cruels, malvenus, malveillants, dépravés, ignobles, ignorants, fielleux, méchants et insupportables. Par de tels mots l’endurance des bodhisattvas est mise à mal et calomniée. En outre, ces êtres vivants ont des centaines, des milliers et des millions de mains avec lesquelles ils oppriment les bodhisattvas et leur font injure sans répit pendant d’incalculables kalpas. Lorsque les bodhisattvas rencontrent de tels poisons et des tortures qui font se dresser les cheveux sur la tête et qui les mènent au seuil de la mort, ils font cette réflexion :

"Si mon esprit est agité et bouleversé par ces souffrances, c’est que je n’ai pas de maîtrise de soi, que je ne me contrôle pas, que je ne suis pas autonome et n’arrive pas à l’illumination. C’est comme si je n’avais pas appris à progresser, que je suis incapable de me concentrer et demeurer calme et serein. Je suis sur le point de me laisser aller à mes désirs et contracter des attachements. Comment pourrais-je alors rendre pur l’esprit des autres ?

Alors les bodhisattvas auront également cette pensée :

"Depuis le commencement des temps j’ai toujours eu à subir de telles souffrances et de semblables détresses, dans ce monde de vies/morts."

En réfléchissant à cela, ils redoublent leurs efforts et rendent pur leur esprit pur, parvenant ainsi à la joie. Ils deviennent habiles dans le contrôle et la maîtrise de soi et peuvent demeurer paisiblement dans la spiritualité de l’Éveil (le Dharma du Bouddha). Ils conduisent de la même façon les autres vers la spiritualité. Ils formulent ainsi leur pensée :

"Ce corps est non-substantiel. Il n’a pas de self, ne possède rien, n’a pas de réalité absolue. Etant non-substantiel, il est sans dualité. Que je souffre ou que je sois content, cela n’a pas d’existence car les choses de l’esprit n’ont pas de self. Je voudrais comprendre cela de manière plus profonde et l’enseigner largement aux hommes pour mener les êtres vivants à l’extinction et la délivrance de leurs opinions erronées. Par conséquent, biens que je rencontre aujourd’hui d’amères souffrances, je dois les endurer et les accepter, et tourner mon esprit vers la bonté à l’égard des êtres vivants, vers l’abondance des bienfaits à leur offrir, vers leur paix et leur contentement, vers l’amour-empathie et la compassion, vers l’accueil et l’acceptation des êtres ; je dois refuser de les abandonner."

Pour atteindre leur propre Éveil les bodhisattvas font atteindre l’Éveil aux autres et consacrent leur vie à la Voie de la bodhéité.

Cela s’appelle troisième pratique des bodhisattvas-mahasattvas, celle de la non-agitation.

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