Sur la possibilité de prolonger sa vie

(Sur le prolongement de la durée de la vie)

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 1, p. 257 ; SG* p. 964.
Gosho Zenshu p. 985 - Kaen Jogo Sho

Minobu, 1279 à Myojo, femme de Toki Jonin

 

Il existe deux sortes de maladies : bénignes et graves. Si l'on est soigné à temps par un bon médecin, on peut guérir de maladies graves ; à plus forte raison de maladies bénignes. On peut dire aussi qu'il existe deux sortes de karma : le karma transformable et le karma immuable. Par un repentir sincère, on peut même éliminer le karma immuable ; à plus forte raison, le karma transformable. Le septième volume du Sutra du Lotus affirme : "Ce sutra est un excellent médicament pour les maux de toute l'humanité."(réf.) On ne trouve ces mots dans aucun autre sutra. Tous les enseignements du Bouddha sont des paroles d'or pleines de vérité : depuis d'innombrables kalpas, elles n'ont jamais contenu la moindre erreur. Le Sutra du Lotus est la vérité parmi toutes les vérités enseignées par le Bouddha, car ce dernier y déclare désormais "rejeter sincèrement les enseignements provisoiresé. (réf.) Le bouddha Taho confirma la véracité du Sutra du Lotus et tous les autres bouddhas tirèrent leur langue en témoignage. Comment, alors, ce Sutra pourrait-il être faux  ? En outre, il contient le plus grand de tous les secrets. Beaucoup de femmes souffrent de maladies, et à présent, dans la cinquième période de cinq cents ans, soit un peu plus de deux mille cinq cents ans après la mort du Bouddha, le Sutra du Lotus constitue "un excellent médicament" pour elles aussi.

Le corps du roi Ajatashatru se couvrit d'énormes plaies lépreuses le quinzième jour du deuxième mois de sa cinquantième année. Et tout le savoir-faire de Jivaka, son médecin renommé, ne suffit pas à le guérir. son destin était de mourir le septième jour du troisième mois en tombant dans l'enfer avici. Tous les plaisirs qu'il avait connus pendant cinquante ans disparurent brusquement, et les souffrances de toute sa vie l'assaillirent en seulement trois semaines. Sa mort était prédéterminée par son karma immuable. C'est alors que le Bouddha lui enseigna une fois de plus le Sutra du Lotus, grâce aux enseignements qui devinrent le Sutra du Nirvana. Le roi guérit immédiatement de sa maladie, et les lourdes fautes qui avaient pesé sur son coeur s'évanouirent comme la rosée au soleil.

Plus de mille cinq cents ans après la mort du Bouddha, vivait en Chine un certain Shen-Shen. Il était prédit que cet homme mourrait à l'âge de cinquante ans, mais en suivant les préceptes du Grand-Maître Zhiyi*, il put prolonger sa vie de quinze ans, et vécut jusqu'à soixante-cinq ans. Le Bouddha a enseigné que le bodhisattva Fukyo transforma aussi son karma immuable et prolongea sa vie grâce à la pratique du Sutra du Lotus. Ajatashatru, Shen-shen et Fukyo étaient des hommes, non des femmes, mais ils prolongèrent leur vie en pratiquant le Sutra du Lotus. Shen-Shen vécut avant la cinquième période de cinq cents ans. Par conséquent, le changement de son karma est aussi extraordinaire que si du riz mûrissait en hiver ou si des chrysanthèmes fleurissaient en été. Aujourd'hui, il est aussi naturel pour une femme de changer son karma immuable par la pratique du Sutra du Lotus que pour le riz de mûrir en automne ou pour les chrysanthèmes de fleurir en hiver.

Lorsque moi, Nichiren, ai prié pour ma mère, non seulement elle guérit de sa maladie, mais encore sa vie fut prolongée de quatre ans. A présent, vous aussi êtes tombée malade et, comme vous êtes une femme, le moment est d'autant plus propice pour vous d'essayer de croire au Sutra du Lotus et d'en constater l'effet sur vous. Vous pouvez en outre aller trouver Shijo Kingo qui n'est pas seulement un excellent médecin mais aussi un pratiquant du Sutra du Lotus.

La vie est le plus précieux de tous les trésors. Un seul jour de vie en plus vaut davantage que dix millions de ryo d'or. Le Sutra du Lotus surpasse tous les autres enseignements à cause du chapitre Juryo* (XVI). Le plus grand prince du monde aurait moins d'importance qu'un brin d'herbe s'il mourait dans son enfance. Même un homme dont la sagesse brillerait comme le soleil vaudrait moins qu'un chien en vie, s'il devait mourir dans sa jeunesse. Hâtez-vous d'accumuler le trésor de la foi et remportez vite la victoire sur votre maladie.

Je pourrais parler de vous à Shijo Kingo mais, tandis que certains préfèrent qu'on s'adresse à eux par un intermédiaire, d'autres peuvent penser que cela traduit un manque de sérieux de la part de la personne connue. Il est très difficile de sonder l'esprit de quelqu'un d'autre. J'ai rencontré cette difficulté en maintes occasions. Shijo Kingo est de ceux qui se sentiraient offensés si la requête venait de tout autre que la personne directement concernée ; donc, s'agissant de lui, il n'est pas souhaitable que j'intercède. Demandez-lui assistance vous-même, de manière franche et sincère, sans intermédiaire. cernée. Lorsqu'il vint me voir, le dixième mois de l'année passée, je lui ai dit combien votre maladie me peinait. Il m'a répondu que vous ne vous en préoccupiez sans doute pas outre mesure parce que votre maladie n'était pas encore grave, mais qu'elle deviendrait probablement très sérieuse d'ici le premier ou le deuxième mois de cette année. Ces paroles m'attristèrent profondément. Il me dit également que le seigneur Toki dépendait de vous comme d'un bâton sur lequel s'appuyer ou d'un solide pilier. Il se souciait beaucoup de vous. C'est un homme qui ne s'avoue jamais vaincu et qui attache un grand prix à ses amis.

Si vous ne voulez pas prendre réellement soin de vous, il sera très difficile de guérir votre maladie. Un seul jour de vie vaut plus que tous les trésors de l'univers, aussi devez-vous d'abord faire preuve d'une foi sincère. Tel est le sens du passage du septième volume du Sutra du Lotus selon lequel se brûler le petit doigt pour l'offrir au Bouddha et au Sutra du Lotus a plus de valeur que de faire don de tous les trésors de l'univers. (réf.) Une seule vie a plus de valeur que l'univers. Vous avez encore de nombreuses années devant vous et, de surcroît, vous avez rencontré le Sutra du Lotus. Si vous vivez ne serait-ce qu'un jour de plus, c'est autant de bonne fortune supplémentaire que vous pourrez accumuler. Que la vie est donc précieuse  !

Ecrivez-moi votre nom et votre âge de votre propre main et envoyez-les moi rapidement afin que je puisse prier les divinités Nitten et Gatten. Votre fils Jyo-bo est également extrêmement inquiet à votre sujet ; c'est pourquoi nous allons offrir ensemble le Jigage à ces divinités.

Avec tout mon respect,
Nichiren.

ARRIÈRE-PLAN - En 1279, Nichiren Daishonin écrivit cette lettre à Myojo, la femme de Toki Jonin. Après la mort de son premier mari, Myojo épousa Toki Jonin. Son fils du premie mariage fut plus tard appelé Nitcho et devint l'un des six moines-disciples aînés du Daishonin. Myojo eut un second fils avec Toki Jonin. Lui aussi devint l'un des disciples du Daishonin et, en tant que moine, il prit le nom de Nitchô (écrit avec des caractères chinois différents du nom de son demi-frère)
Par la suite, il fut nommé, par Nikko Shonin, premier moine principal d'Omosu Dansho, l'école bouddhique du temple Taiseki-ji.
Le bouddhisme divise la destinée en deux catégories fixe et changeable. Toutes les deux peuvent être bonnes ou mauvaises. Le karma changeable est moins déterminant et il peut être surmonté par de simples efforts. Le karma fixe est plus profondément enraciné, plus difficile à changer et c'est lui qui détermine la direction fondamentale de nos vies. Les aspects de nous-mêmes que nous trouvons difficiles à changer, notre personnalité ou les traits de notre visage, par exemple, peuvent être considérés comme notre karma fixe ; tout comme des effets destinés à se faire sentir à un moment spécifique (comme Ajatashatru était destiné à mourir le 7 mars). Selon le Kusha-ron de Vasubandhu, le karma fixe résulte de quatre causes : (1) les désirs terrestres issus de l'obscurité fondamentale de la vie ; (2) un esprit de recherche pur envers le bouddhisme ; (3) les actions quotidiennes ; et 4) des fautes bouddhiques ou profanes telles que tuer un bouddhiste, ses parents, etc... Le bouddhisme de Shakyamuni fournit une explication relativement simple de la causalité : si l'on est voleur en cette vie, on renaîtra pauvre dans la suivante ; si l'on déprécie quelqu'un qui est beau, on renaîtra laid, etc... Le bouddhisme de Nichiren Daishonin enseigne que les causes les plus profondes sont à un autre niveau et sont liées à notre attitude par rapport au Dharma merveilleux. Nous soutenons le Dharma merveilleux ou nous nous opposons à lui. Ces causes sont plantées au plus profond de notre vie, au-delà de nos facultés de sentir ou de concevoir. Cependant, « Sur la possibilité de prolonger sa vie » affirme avec certitude qu'une foi et une attitude d'excuse profondes envers le Gohonzon peuvent changer même le karma fixe. (Commentaire ACEP)

En anglais : On Prolonging Life ou On Prolonging One’s Life Span

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=954&m=1&q=On%20Prolonging%20Life
- commentaires http : //nichiren.info/gosho/bk_ProlongingLife.htm

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