| Les écoles 
      du Zen rétorquent : “Pas de transmission de l’Éveillé et des patriarches" 
        (busso fuden).” (note) Je réponds 
        en disant : S’il 
          en est ainsi,  pourquoi déterminez vous vingt-huit 
            patriarches sous le ciel de l’ouest et six patriarches sur la 
          terre de l’Est  (note)  ? Niez-vous le principe 
          de la transmission à Mahakashyapa ? Que dites-vous sur cette contradiction   ? Dialogue avec les écoles du Zen (1255)
 S'il s'agit 
        là de votre part d'un désir sincère,  répondit 
        le moine,  vous devez vous asseoir face au mur dans la position de méditation 
        Zen,  et retrouver,  brillante comme la lune,  la clarté de votre 
        esprit originel. Il est clair,  et chacun peut s'en assurer,  que la lignée 
        Zen des vingt-huit patriarches (note)  s'est poursuivie sans interruption 
        en Inde,  et que cette transmission a été léguée 
        aux six patriarches (note)  en Chine. 
        Il serait véritablement pitoyable que vous ne puissiez pas comprendre 
        ce qu'ils ont enseigné,  et restiez prisonnier des filets de la 
        doctrine  ! Puisque l'esprit lui-même est bouddha et que le 
        Bouddha n'est autre que l'esprit,  quel bouddha pourrait-il y avoir en 
        dehors de vous ?[...] 2 Ainsi,  sur 
          les rives du fleuve Hiranyavati,  
          dans le bosquet shala,  le Bouddha 
          Shakyamuni sortit de son cercueil doré,  arracha une fleur,  et,  
          voyant Mahakashyapa esquisser 
          un sourire,  lui transmit cet enseignement Zen. 
          Depuis lors,  il a été transmis sans la moindre irrégularité 
        à travers une lignée de vingt-huit patriarches en Inde,  
          et a été largement propagé par six patriarches successifs 
          en Chine. Bodhidharma est le 
          dernier de vingt-huit patriarches d'Inde et le premier des six patriarches 
          de Chine. Nous ne devons pas permettre que cette transmission se perde,  
        ni nous empêtrer dans les filets de la doctrine !
 [...] 2 Vous avez 
          parlé plus tôt des vingt-huit 
            patriarches d'Inde qui transmirent oralement la doctrine du Zen,  mais 
          sur quelle preuve une telle affirmation s'appuie-t-elle  ? Tous les 
          textes que j'ai vus parlent de vingt-quatre,  et dans certains cas de vingt-trois 
          personnes qui transmirent l'enseignement du Bouddha. Dans quelle traduction 
        établit-on que les patriarches furent au nombre de vingt-huit  ? Je n'ai jamais lu chose pareille. Ce sujet,  le nombre de personnes figurant 
          dans la lignée qui transmit le Dharma,  n'est pas de ceux sur lesquels 
          on peut écrire à la légère. Le Bouddha lui-même 
        laissa une définition claire de ce que serait la ligne de transmission.
 Conversation 
          entre un sage et un ignorant (1265 
            ? à un samouraï ? )
 [...] 2 C'est une 
              grossière erreur que de parler de vingt-huit patriarches. C'est 
              la première de toutes les erreurs de l'école Zen : La raison 
              pour laquelle Hui-neng dresse la 
              liste de vingt-huit patriarches,  dans son Traité de l'Ordination,  
              est que,  lorsqu'il décida de compter Bodhidharma comme le premier patriarche du Zen chinois,  il trouva que trop de temps 
              s'était écoulé entre l'époque d'Aryasimha et celle de Bodhidharma. Il 
              introduisit donc arbitrairement le nom de trois maîtres Zen pour 
              combler l'intervalle,  afin de faire accroire que le Dharma s'était 
              transmis d'Inde en Chine sans rupture ni irrégularité dans 
              la lignée des successeurs. Ce ne fut qu'une supercherie destinée 
          à faire croire à la respectabilité des enseignements 
              du Zen.
 [...] 2 Cette ruse 
          fut conçue il y a très longtemps en Chine. C'est pourquoi 
          il est dit,  dans le onzième volume du Hochu : "Dans notre école [Tiantai ],  
          nous reconnaissons la transmission par vingt-trois patriarches. Comment 
          pourrait-il y avoir la moindre erreur dans cette façon de voir  ? Pour ce qui est de l'allégation qu'il y eut vingt-huit patriarches,  
          nous ne trouvons aucune traduction qui puisse appuyer cette opinion. Récemment,  
          les moines Zen ont même produit,  afin de les distribuer à 
        leurs disciples,  des pierres gravées et des gravures sur bois,  
          chacune comportant un vers tiré d'un texte sacré,  représentant 
          les sept bouddha et les vingt-huit patriarches. Hélas  ! Il 
          ne peut y avoir de faux plus grossiers  ! Si des personnes intelligentes 
          ont quelque pouvoir,  elles devraient faire tous leurs efforts pour corriger 
        de tels abus  ! " Ce texte 
            le souligne : prétendre que la transmission a été 
        assurée par une lignée de vingt-huit patriarches est une 
            tromperie,  tout comme le fait de représenter cette lignée 
            sur des pierres ou des gravures,  et tous ceux qui en ont conscience devraient 
            entreprendre de corriger de telles erreurs. Voilà pourquoi je dis 
            que le Zen des patriarches est particulièrement erroné.
 Conversation 
          entre un sage et un ignorant (1265 
      ? à un samouraï ? )
 Et les adeptes 
        du Zen disent : "Le Sutra du 
        Lotus est un doigt pointé vers la lune,  mais l'école Zen est la lune elle-même. Si 
        l'on possède la lune,  à quoi peut bien servir le doigt  ? Le Zen est l'esprit du Bouddha. Le Sutra du Lotus est la parole du Bouddha. Lorsqu'il eut fini d'enseigner 
        le Sutra du Lotus et tous les autres sutras,  le Bouddha prit 
        une simple fleur et l'offrit au seul Mahakashyapa,  
        [parce que ce disciple avait compris la signification de son geste]. Pour 
        symboliser cette communication tacite,  il offrit aussi à Mahakashyapa sa propre robe,  que se transmirent l'un à l'autre les vingt-huit 
        patriarches [indiens],  et ainsi de suite jusqu'au sixième patriarche 
        [chinois]." Depuis maintenant de nombreuses années,  ce grand 
    mensonge trompe et empoisonne le pays tout entier.Traité pour 
          ouvrir les yeux (Sado, 
          février 1272 à Shijo Kingo)
 
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