2. C'est fondamentalement la principale différence entre
Idappaccayātā Paṭicca Samuppāda* et
Uppatti Paṭicca Samuppāda* ; voir
Paṭicca Samuppāda Cycles.
Idappaccayātā Paṭicca Samuppāda* génère des graines de kamma (kamma bhava*) à chaque instant.
- Ces bhava* (graines de kamma ou kamma bija*
) créent le kamma vipāka* au cours d'une vie (que ce soit dans cette vie ou DANS une vie future) sont appelés « kamma bhava* ».
- Certains d'entre eux qui sont assez forts pour générer une nouvelle existence future (que ce soit dans un mauvais plan-royaume ou dans un bon plan-royaume) sont appelés « uppatti bhava* ».
Qu'il s'agisse d'un kamma bhava* ou d'un uppatti bhava*, nous les générons nous-mêmes chaque fois que nous agissons avec avijjā* et générons viññāna* via les étapes avijjā
* paccayā*
saṅkhāra* et saṅkhāra* paccayā* viññāna*.
- Puis les étapes ultérieures de Paṭicca Samuppāda*
mènent invariablement à bhava* paccayā* jāti*
et jāti* paccayā* jarā*,
marana*, soka *, parideva*, dukkha*, domannasa*, en fait toute sorte de souffrances.
La formation d’un bhava* se produit automatiquement
3. Nous n'avons aucun contrôle sur l'uppatti bhava* sélectionné à la mort. Le plus fort, celui avec le plus d’upādāna*
qui lui est associé se forme automatiquement. Pour expliquer comment cette sélection d'un uppatti bhava* (forte graine de kamma) se produit lors de cuti-patisandhi*, le Bouddha propose une comparaison.
- « Imaginez une grange qui abritte les vaches pour la nuit. Le matin, toutes les vaches ont hâte de sortir à l'air libre. Mais lorsque la porte s'ouvre, c'est la vache la plus forte qui vient devant et sort la première dès que la porte est ouverte. Les plus faibles ne font même pas l'effort pour être devant. »
- De la même façon c'est la graine de kamma la plus forte (patisandhi*
bhava) qui l'emporte lors de la transition cuti-patisandhi*.
- Dans le cas de l'adolescent dont nous avons parlé dans l’article précédent Bhava paccayā Jāti… .Jarā, Marana, si la graine de kamma qu'il a nourrie au cours de cette vie en tant que personne violente au comportement « animal » est la plus forte de toutes ses graines de kamma accumulées, alors elle provoquera une existence animale lors de la transition cuti-patisandhi*.
4. Un Bouddha peut analyser un tel cycle de patisandhi* Paṭicca Samuppāda* dans les détails plus fins pour identifier le type d'animal que l'on sera. C'est parce qu'un Bouddha peut voir non seulement toute l'histoire d'une personne dans la vie actuelle, mais aussi remonter à de nombreux éons ; ainsi il peut voir quelle graine de kamma créera la prochaine existence et exactement quel genre de gati* est incarné dans cette graine de kamma. Nous ne pouvons parler que des tendances générales, et ici nous n'avons présenté que les notions principales sur le fonctionnement de ces cycles de Paṭicca Samuppāda*.
- Pour en revenir à l'adolescent, dans son cas, c'est le cycle patisandhi* Paṭicca samuppāda*
qui opère, et bhava paccayā* jāti*, utilisant cet uppatti bhava*, conduit à la naissance dans une nouvelle existence en tant qu'animal .
Différence entre Bhava
(note)
et Jāti
*
5. Il est important de comprendre que la transition cuti*-patisandhi* NE se produit PAS nécessairement lorsqu'un humain meurt. Il / elle peut renaître plusieurs fois en tant qu'humain dans un bhava*
humain donné ; voir Bhava and Jāti – States of Existence and Births Therein
- Une fois né (jāti*) dans une telle existence animale (bhava*), cet animal grandira puis commencera la vieillesse (jarā*), et finira par mourir (marana*).
- À cette mort, il est probable que l' énergie kammique de cette graine de kamma n'ait pas été épuisée.
- Puisque la plupart des animaux violents ont des durées de vie plus courtes, seule une fraction de cette énergie kammique est susceptible d'avoir été dépensée et «il» continuera à traverser de nombreuses naissances similaires (jāti*) jusqu'à ce que l'énergie de cette graine de kamma soit dépensée. De nombreux animaux reviennent à la même vie plusieurs centaines de fois.
6. Telle est la différence entre
bhava*
et
jāti*. Une fois que l'on obtient une nouvelle existence (
bhava*), on peut avoir plusieurs naissances (
jāti*) dans cette existence (
bhava*) jusqu'à ce que l'énergie de la graine de
kamma soit totalement épuisée. Je ne cesse de le répéter car il est très important de comprendre la différence entre
bhava* et
jāti*.
- Ainsi, nous pouvons voir que la dernière étape de jāti* paccayā* jarā*, marana*, soka*, parideva*, dukkha*, domannasa* se fera encore longtemps avec cet adolescent. Ce n'est pas seulement une naissance mais plusieurs qui correspondront à cette existence en tant qu'animal.
- Pour nous aussi, en général, quand on est dans le bhava* humain, on peut renaître plusieurs fois avant que l'énergie de cette bonne graine de kamma ne s'épuise. C'est pourquoi les souvenirs de renaissance peuvent être rappelés des vies voisines. Un bhava* humain peut durer plusieurs milliers d'années, mais chaque naissance humaine (jāti*) ne dure qu'environ 100 ans.
- Cependant, il est très difficile d'obtenir un autre bhava* humain ; voir How the Buddha Described the Chance of Rebirth in the Human Realm. Comment le Bouddha a décrit la chance de renaissance dans le plan-royaume humain.
Comment s’arrêtent certaines renaissances ?
7. Nous avons mentionné plus haut que tout le monde a accumulé de nombreuses bonnes et mauvaises graines de kamma suffisamment fortes pour donner lieu à de bonnes et de mauvaises renaissances. Se pose alors la question suivante : une personne atteint-elle le stade Sōtapanna*
en éliminant toutes les mauvaises graines de kamma correspondantes ?
- Bien qu'il soit possible de réduire la puissance des graines de kamma et peut-être même d'en éliminer certaines, il se peut qu’il ne soit pas possible de tout supprimer. Beaucoup de graines de kamma peuvent être éradiquées par l' Ariya metta bhavana analysé dans la section Bhavana (Meditation), mais il peut y avoir des reliquats. Même le Bouddha a eu 11 cas de mauvais kamma vipāka*, avec un problème récurrent.
- Par conséquent, il est très probable que nous ayons tous de nombreuses bonnes et mauvaises graines de kamma assez fortes pour dynamiser de nombreuses bonnes et mauvaises renaissances.
8. Ce qui se passe au moment cuti-patisandhi* implique l'étape upādāna*
paccayā* bhava dans le cycle Uppatti Paṭicca Samuppāda*.
- Supposons qu'une personne décède et que ce soit pour elle la dernière naissance humaine possible. Alors au moment de la mort, la forte graine de kamma générera un nimitta*
correspondant (marque de ce kamma )
(note)
.
- Le fait qu'il / elle accepte de bon gré ce nimitta* dépendra du fait qu'il / elle a ou non changé de gati*.
9. Reprenons le cas de l'adolescent violent évoqué au n° 3 dans l’article précédent
Bhava paccayā Jāti… Jarā, Marana. Supposons qu'il continue ses actes violents et accumule un
uppatti bhava* propre à un animal violent. Au moment de mourir, il pourrait voir en esprit (ressemblant à un rêve), un membre d’un gang rival essayant de lui voler son deal de drogue et une arme à feu à proximité.
C'est le nimitta*. (note)
- Si cette personne a toujours le même gati*, alors par son penchant naturel, elle se mettra en colère, attrapera le pistolet et tirera sur l'autre.
- C'est l'étape upādāna* paccayā* bhava pour la nouvelle existence. L'individu a, de son plein gré, adopté l'état d'esprit d'un animal et il naîtra comme un animal. Son prochain instant-pensée est associé à l’animal, qui quitte sa dépouille comme un gandhabba* (avec un corps tenu qui ne peut pas être vu).
- Ce processus est détaillé dans la série d'articles Paṭicca Samuppāda in Plain English.
Comment un Sōtapanna* évite-t-il les mauvaises renaissances?
10. Revenons maintenant à la question de savoir comment un Sōtapanna* évite de si mauvaises renaissances, même s'il a beaucoup de mauvaises graines de kamma. Supposons que le Sōtapanna* ait le même genre de graine de kamma forte (et mauvaise) que cet adolescent (ce qui pourrait provenir d'une vie antérieure).
- Ce qui se passe, c'est qu'un Sōtapanna* ne saisira pas l'arme et ne tirera pas, même si c'est son pire ennemi. Son état d'esprit ou gati* a été définitivement changé. Ainsi, l'étape upādāna* paccayā* bhava n’aura pas lieu pour cette graine de kamma.
- Dans ce cas, le prochain uppatti bhava* fort viendra au premier plan. S’il est également mauvais (avec pour conséquence la renaissance dans les quatre plans-royaumes les plus bas), il sera rejeté. Finalement, le Sōtapanna* aura une renaissance compatible avec son gati* du moment de la mort. Un Sōtapanna* aura supprimé le gati* d'un être dans l'un des quatre plans-royaumes les plus bas.
- Cela se produit automatiquement et très rapidement. Nous n'avons aucun contrôle conscient sur cela.
11. La façon dont on vit cette vie ET la façon dont on a vécu les vies antérieures contribuent à de futures renaissances. On générerait des graines de
kamma (
uppatti bhava*) pour d'éventuelles existences futures selon la façon dont on vit une vie.
- Cependant, si l'on a changé de gati* de façon PERMANENTE (en atteignant au moins le stade Sōtapanna* ), alors il n’y aura pas de mauvais bhava. MÊME SI on a accumulé un mauvais kamma propre à créer un mauvais bhava, ce mauvais bhava ne sera pas actualisé au moment cuti-patisandhi*.
- C'est pourquoi Paṭicca Samuppāda* signifie « pati + ichcha » menant à sama + uppāda. Ce que l'on actualise de son plein gré et selon son habituede, c'est ce qui fonctionnera automatiquement au moment de la mort ; voir Paṭicca Samuppāda - Pati + ichcha + Sama + uppāda.
- C'est pourquoi il est préférable de parler de Paṭicca Samuppāda* plutôt que de la traduction anglaise de dependant origination*. La plupart des mots Pāli ont des explications etymologiues (pada nirukt ) Il suffit de comprendre ce que signifient ces mots et d'utiliser simplement les mots Pāli.
- J'ai également expliqué cela pour saññā*, saṅkhāra* et viññāna*; voir Mental Aggregates. Ceux-ci n'ont PAS de correspondants en Anglais. En particulier, c’est une erreur de traduire viññāna* par simple «conscience» ; voir Viññāna Aggregate.
Pertinence de la question sur «l'origine de la vie»
12. J'espère qu'il est clair maintenant comment nous créons nos futures naissances en produisant du kamma fort. Un bon kamma mène à une bonne vipāka* et à de bonnes naissances. Un mauvais kamma mène à de mauvaises vipāka* et de mauvaises naissances.
- Non seulement cela, mais nous pouvons éviter les mauvaises naissances (dans les quatre plans-royaumes inférieurs) en éradiquant nos mauvais gati* qui conduiraient à de telles naissances. La réalisation du stade Sōtapanna* garantit cela.
- De la même manière, nous pouvons arrêter les naissances dans les plans-royaumes humains et deva (les deux derniers plans-royaumes dans kāma lōka*
). La suppression du kāma gati* (des envies de plaisirs sensoriels) y mène. La nécessité de franchir cette étape peut ne pas être évidente tant que l'on n'a pas atteint le stade de Sōtapanna*.
- Même les plans-royaumes supérieurs de brahma ont une forme de souffrance (surtout au moment de la mort). La souffrance future est complètement supprimée en supprimant tous les gati*, y compris ceux basés sur le désir de plaisirs jhānic*
dans les plans-royaumes brahma Cela se produit bien sûr au stade Arahant*.
13.
Il devrait également être clair que les «nouvelles vies» n'adviennent pas au hasard. Un nouveau
jāti* basé sur un nouveau
bhava apparaît UNIQUEMENT comme une continuation d'un cycle de vie existant; voir
What Reincarnates? – Concept of a Lifestream.
- Quand un bhava se termine, un être vivant crée automatiquement un nouveau bhava, si le stade Arahant n'a pas été atteint.
- C'est ainsi que se poursuit le processus de renaissance sans fin. Et c'est aussi pourquoi il n'y a pas de «début de vie» traçable.
Voir une discussion détaillée dans une nouvelle série d’articles sur Origin of Life