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Extraits de gosho sur |
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Taira no Sadamori |
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Il y avait
autrefois au Japon deux grands clans de guerriers, les Minamoto et les Taira. Ils montaient la
garde comme deux chiens fidèles aux portes du palais impérial.
Ils gardaient l'empereur avec autant de ferveur qu'un bûcheron
admire la lune d'été s'élevant au-dessus des montagnes.
Ils s'émerveillaient des soirées élégantes
données par les nobles de la cour et leurs dames, comme les singes
dans leurs arbres s'extasient devant la lune et les étoiles brillant
dans le ciel. Bien que de condition modeste, ils brûlaient du
désir de se mêler, d'une manière ou d'une autre,
aux cercles de la cour. Pourtant, bien que Sadamori du clan Taira eut écrasé
la rébellion de Masakado il ne fut pas admis à la cour, pas plus que ses descendants,
parmi lesquels figurait pourtant l'illustre Masamori.
C'est Tadamori, le fils de ce
dernier, qui fut le premier de son clan à y être admis.
Son successeur, Kiyomori, et
son fils Shigemori, non seulement
partagèrent la vie de la noblesse de la cour, mais encore entrèrent
dans la famille impériale, lorsque la fille de Kiyomori épousa l'empereur et lui donna un enfant. Il n'est pas plus facile
d'atteindre la bodhéité que d'entrer à la cour
pour une personne de basse condition, ou, pour une carpe, de remonter
la Porte du Dragon. Si un simple
sujet se proclame roi, cela lui coûtera immanquablement la vie.
De même, quand les pratiquants des autres sutras se prétendent
supérieurs au Pratiquant du Sutra du Lotus, le pays
court inévitablement à la ruine ; et ces personnes ne peuvent
manquer de tomber en enfer. Tant
que l'on ne rencontre aucun adversaire, on est libre de parler et d'agir
de façon aussi fallacieuse et insensée qu'on le veut.
Par exemple, avant que Sadamori et Yoriyoshi ne se manifestent, on dit
que Masakado et Sadato parvenaient
à gouverner leurs domaines, et que leurs épouses et enfants
vivaient en sécurité. Si rien ne fait obstacle, la rosée
s'évapore vers le ciel et la pluie tombe sur la terre. Mais un
vent contraire peut renvoyer la pluie vers le ciel et, lorsque le soleil
se lève, la rosée peut retomber à terre. De même,
avant l'apparition de Saicho*,
les six écoles, dont fait
partie l'école Kegon, étaient
comparables à de la rosée s'élevant vers le ciel.
Il en va de même pour l'école Shingon.
Comprenez bien que lorsqu'un ennemi puissant apparaîtra et réfutera
avec force cette école en s'appuyant sur le Sutra du Lotus,
le Grand-patriarche du Mont Hiei et les moines des temples To-ji et Omuro seront comparables à
de la rosée lorsqu'elle rencontre le soleil. |
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