Tel que précisé au début de ce chapitre*, la production conditionnée ne s’applique pas uniquement au cycle des naissances et des morts, les douze liens causaux ne formant en effet que l’une des innombrables fonctions de la production conditionnée. Il existe également un enseignement peu connu du Bouddha dans lequel le principe de la production conditionnée est relié au développement graduel du chemin spirituel menant à la libération. Il s’agit des « Douze étapes de la production conditionnée transcendante » dont la pratique bouddhique nous permet de briser les douze liens constitutifs de la production conditionnée, pouvant aussi être appelés maillons ou chaînons, que je vais maintenant développer dans le cadre de la pratique de Daimoku.

Ces douze étapes sont les suivantes :

  1. La souffrance mène à
  2. La foi qui mène à
  3. La joie, laquelle mène au
  4. Ravissement, lequel mène au
  5. Calme, à la sérénité, lesquels mènent au
  6. Bonheur, lequel mène à
  7. La concentration, laquelle mène à
  8. La connaissance et la vision des choses telles qu’elles sont, qui mènent au
  9. Désenchantement, voire désillusionnement lequel mène au
  10. Détachement, à l’impartialité empreinte de sérénité qui mène à
  11. La libération, laquelle mène à
  12. La connaissance que les pensées adventices (défilements) cesseront

La production conditionnée transcendante commence par la souffrance, c’est-à-dire le douzième lien constitutif de la chaine des douze liens causaux*, parce qu’elle est le fruit de nos faits et gestes actuels. En tant que premier maillon des Douze étapes, la souffrance signifie réaliser que chacun des douze liens causaux occasionne de la souffrance. Si nous nous abstenons en particulier de répondre au septième lien, qui correspond à un sentiment d’avidité nous poussant à satisfaire des envies impérieuses, lesquelles mènent tout droit au huitième lien - résultat de nos réactions à nos expériences vécues -, nous cessons de perpétuer cette chaine qui commence avec l’ignorance et se termine par la souffrance. En y réfléchissant sérieusement, nous pouvons discerner le lien de nos sensations et les considérer pour ce qu’elles sont : comme un moment de souffrance absolue, ou comme un moment exprimant une légère inquiétude, une agitation ou une distraction de l’esprit nous empêchant de discerner la réalité, voire la « vérité » de la vie. Nous foulerons le chemin spirituel nous menant vers une réalité plus profonde dès que, d’une part, nous serons capables de voir que la satisfaction est illusoire parce que provoquée par des sensations passagères et, d’autre part, dès que nous cesserons de chercher des réponses en dehors de nous-mêmes.

C’est à ce stade que la foi s’éveille en nous. Alors que le lien de la sensation constitutif des douze liens causaux mène à satisfaire un besoin impérieux, la réponse à la souffrance est cette fois-ci d’avoir foi dans les moyens d’éviter la souffrance. Il importe ici de rappeler que la foi bouddhique ne suppose pas une foi aveugle, mais signifie avoir confiance dans la vraie nature étonnante et superbe de la réalité - le Dharma merveilleux. En d’autres mots, plutôt que d’ignorer la souffrance en adoptant une attitude apathique et complaisante, plutôt que de réagir à la souffrance en adoptant une attitude encore plus marquée ou empreinte d’attachement ou d’aversion, plutôt que de sombrer dans le désespoir, nous avons confiance en la vie et croyons qu’elle est riche de sens et qu’il existe un Dharma merveilleux. En adoptant une telle attitude, nous nous libérons, nous-mêmes et autrui, de la souffrance à laquelle nous nous sommes éveillés. En récitant Namu Myoho Renge Kyo, nous exprimons et renforçons ainsi notre engagement envers le Dharma merveilleux.

En éprouvant une foi sincère, nous devenons capables de donner une nouvelle orientation à l’anxiété, la souffrance et le désespoir que nous éprouvons et qui caractérisaient précédemment notre vie. Notre foi en la pratique de Daimoku renouvelle en nous un sentiment d’espoir, revitalisant notre énergie et notre enthousiasme. C’est l’étape de la joie, la première réponse que nous ressentons en découvrant l’enseignement et la pratique de Namu Myoho Renge Kyo.

Si nous continuons de pratiquer, notre joie finira par devenir de plus en plus forte du fait que notre énergie, orientée vers le Dharma merveilleux, se distancie des aspects négatifs que contient notre vie. Il se peut même qu’en récitant Daimoku nous éprouvions à certains moments un état de ravissement si intense que nous le ressentirons physiquement.

Néanmoins, ce ravissement finira par s’apaiser et devenir sérénité. L’attrait initial de s’être lancé dans la pratique finira par s’estomper, et sera remplacé par un sentiment de paix et de stabilité qui n’existait pas auparavant.

Bien que nous puissions avoir l’impression de ne pas être aussi exubérants que nous l’étions au début de notre pratique, nous découvrirons bientôt que nous sommes bien plus heureux et bien moins anxieux que nous ne l’étions avant d’avoir commencé à réciter Daimoku. Ce bonheur n’est pas un sentiment fugace et peu fiable, lié ou produit par des conditions extérieures correspondant à certaines de nos attentes et désirs. Il s’agit plutôt d’un bonheur lié à l’établissement d’un « soi » fort et stable, basé sur notre foi dans le Dharma merveilleux telle que nous l’exprimons quand nous pratiquons.

Passer d’un état de souffrance à celui d’un véritable bonheur intérieur basé sur la foi dans la pratique de Daimoku est un thème important du bouddhisme nichirénien. Un texte sacré de la tradition nichirénienne recommande d’ailleurs ceci :

« Souffrez s'il faut souffrir, et goûtez pleinement la joie lorsqu'elle se présente. Considérez la souffrance et la joie [comme des réalités inséparables de la vie] et continuez de réciter Namu Myoho Renge Kyo. Comment cela ne pourrait-il être la joie illimitée que nous procure la félicité du Dharma ? Vous devriez encore plus renforcer votre foi. » Le bonheur en ce monde, lettre à Shijo Kingo, Minobu, 1276.

Une fois que nous aurons établi un état de vie véritablement heureux, nous serons alors capables de cultiver notre faculté à nous concentrer. Cultiver la concentration apaise notre esprit, nos pensées n’étant plus aussi agitées ou susceptibles d’être distraites. A ce stade, le fait de pratiquer nous permet d’accéder à un état d’éveil accru, dans lequel la pensée ne se comporte plus comme un singe sautant d’une branche à l’autre. La pensée concentrée ressemble plus à un laser qui se focalise sur la tâche de cultiver et de développer un regard perçant et perspicace sur soi-même, un regard introspectif.

Ceci nous conduit à l’étape ouvrant à la connaissance et la vision des choses en soi telles qu’elles le sont réellement. Le bouddhisme mahayana fait souvent référence au fait que la véritable nature des choses recouvre la notion d’« Ainsité » ou de « Ceci est ainsi ». Cet aspect signifie que la véritable nature de la réalité ne peut être sujette à objectivation puisqu’elle est simplement merveilleuse et vide d’une nature en soi : à ce stade, nous commençons à voir la vie telle que le Bouddha la voit lui-même.

Tel que précédemment exposé, la pratique méditative bouddhique fait appel tant à un apaisement de la pensée qu’à un esprit contemplatif. Le but de cette pratique est en effet d’amener l’esprit à un état de sérénité et de concentration. Dans cet état, il est alors possible de contempler la vraie nature de tous les phénomènes et de là, accéder à l’introspection. Voilà ce auquel font référence les deux étapes précédentes.

Dans le bouddhisme nichirénien, la concentration sur un point précis peut être développée en désirant de tout son cœur-esprit « rencontrer », voir personnellement le Bouddha. Une telle assertion s’appuie sur une phrase de la partie versifiée du chapitre XVI du Sutra du Lotus qui stipule que le Bouddha atemporel Shakyamuni dit qu’après son apparente disparition, ses disciples « désireront me voir de tout leur cœur ».* Ce vers peut également être ainsi compris : s’efforcer de tout son cœur-esprit, se battre très fort en son for intérieur pour réaliser que l’esprit lui-même est le Bouddha. Voilà quel est donc le véritable objectif de la récitation de Namu Myoho Renge Kyo.

Un autre texte sacré relevant de la tradition nichirénienne établit une correspondance entre les cinq caractères chinois de Myoho Renge Kyo et la phrase « désirer de tout son cœur-esprit voir le Bouddha » :

« Moi, Nichiren, dis que « de tout » correspond [au caractère] Myo ; « son cœur-esprit » [au caractère] ho ; « désirer », [au caractère] Ren ; « voir », [au caractère] Ge ; « le Bouddha », [au caractère] Kyo. Nous devons propager ces cinq caractères largement, « même au prix de notre vie. »

« Désirer de tout son cœur-esprit voir le Bouddha » peut aussi signifier ceci : réalisant la cohésion, étant un avec son esprit, vous pourrez ainsi voir le Bouddha ; ou si vous voyez avec un seul cœur-esprit, c’est voir le Bouddha. Réaliser les Trois Corps en un, le fruit de la bodhéité, est probablement en deçà [des capacités de] Zhiyi et Dengyo, et supérieur à [ce qu’ont réalisé] Nagarjuna et Mahakashyapa. Il faut parfaitement le comprendre ! Selon les paroles du Bouddha, vous devriez dominer votre esprit plutôt que celui-ci ne vous domine. Je vous recommande fermement de vous consacrer corps et âme à la cause du Sutra du Lotus. Namu Myoho Renge Kyo, Namu Myoho Renge Kyo. ». Lettre à Gijo-bo, 1273

L’étape suivante est celle du désenchantement, à savoir celle de ne plus être hypnotisé par les fausses promesses d’un bonheur matériel et conditionnel. Grâce au travail d’introspection que nous avons mené, le bonheur intérieur que nous éprouvons est maintenant fermement établi et ancré dans la véritable nature des choses. Aussi ne sommes-nous plus attirés ou rebutés par quoi que ce soit.

Le désenchantement ouvre la voie à une attitude impartiale. Dès lors que les phénomènes extérieurs ne nous dupent ou ne nous ensorcellent plus, nous voilà capables d’une plus grande objectivité, ne chancelant plus sous les émotions tumultueuses qui, d’habitude, perturbent la paix de notre esprit. Il serait peut-être plus approprié de dire que nous ne sommes plus affectés par des émotions égocentrées, parce que les traits positifs toujours présents en nous de l’amour-empathie, de la compassion, de la joie partagée et de l’équanimité se sont, de fait, purifiés et renforcés.

En d’autres mots, une personne impartiale ne se comporte pas comme un automate ne possédant pas d’émotions, mais comme une personne se sentant parfaitement à l’aise avec elle-même et autrui, entièrement présente à ce qu’elle vit et pouvant répondre aux circonstances de façon réfléchie et centrée, et non de façon égocentrique.

Concernant le désenchantement et l’impartialité, Nichiren recommandait souvent de maîtriser notre esprit et non le contraire, c’est-à-dire de ne pas le laisser nous dominer. Ainsi conseillait-il l’un de ses disciples :

« Sage est la personne qui ne se laisse emporter par aucun des huit vents : réussite, échec, mauvaise réputation, renommée, louanges, blâme, peine et plaisir. Une telle personne ne se réjouit pas de ses bienfaits ni ne se plaint de sa mauvaise fortune. Celui que ces huit vents laissent imperturbable, celui-là sera toujours protégé des divinités célestes. » Les Huit vents, Minobu, 1277, adressé à Shijo Kingo.

Plus nous continuons de pratiquer, plus notre pratique mûrit, grandit et nous affranchit de la Roue du devenir en proie aux Trois poisons, aux Six voies des mondes-états inférieurs et aux Douze liens. A ce stade, nous ne sommes plus esclaves de nos comportements compulsifs et devenons maîtres de notre destin. Quiconque le réalise sera alors en mesure d’affronter efficacement les difficultés avec équanimité, humour et sérénité. Une telle personne pourra également apprécier la vie de façon généreuse et bienveillante.

La dernière étape - comprendre que cessent les défilements – est celle au cours de laquelle nous réalisons que notre récitation de Namu Myoho Renge Kyo, libératrice et purificatrice, nous fait pénétrer la nature [véritable] du Dharma merveilleux. A ce stade, notre foi est la preuve vivante de l’éveil. Libéré des pensées adventices (synonyme de défilements), nous ne réagissons plus de façon négative, compulsive ou craintive, mais sommes en mesure de participer pleinement au flux de la vie avec une grande légèreté et ouverture d’esprit.

Notre pratique de Namu Myoho Renge Kyo ne s’arrête cependant pas là, puisque Daimoku deviendra dorénavant le moyen nous permettant de communiquer avec les autres et leur faire part de notre expérience, ainsi que le moyen leur permettant de s’y éveiller eux-mêmes.

Concernant ces deux dernières étapes, un passage d’un écrit de Nichiren, Dialogue entre un sage et un ignorant (Shogu Mondo sho), précise :

« Si nous craignons réellement le cycle naissance-mort et souhaitons apprécier le nirvana, tant que nous maintenons notre foi et aspirons à la voie, le caractère éphémère et impermanent des phénomènes sera comme le rêve d’hier, alors que l’éveil deviendra le véritable aspect de notre réalité quotidienne. Si nous récitons Namu Myoho Renge Kyo, comment nos erreurs passées et notre absence de mérites pourraient-elles perdurer ? Ceci est la nature originelle, authentique, de la réalité. Il s’agit là d’une vérité d’une grande profondeur que nous devrions accepter avec confiance. »

Pour résumer, les douze étapes de la production conditionnée transcendante peuvent nous aider à comprendre l’évolution de notre pratique tout au long de notre vie. Elles peuvent aussi mettre en lumière leur dynamique complexe pendant [la durée d'] une séance de Daimoku. Quand nous nous mettons à réciter Namu Myoho Renge Kyo, nous sommes généralement motivés par un problème nous affectant. Peut-être pratiquons-nous parce que nous désirons simplement élever notre état d’esprit et celui de ceux qui nous entourent, à savoir les libérer de l’habituel cercle frustration-anxiété-souffrance afin de les conduire au royaume de la bodhéité. Une telle motivation initiale équivaut au fait de pouvoir d’une part, reconnaitre la souffrance pour ce qu’elle est et d’autre part, donner naissance à la foi : la confiance dans le Dharma merveilleux.

Avec un peu d’espoir, quand nous commençons à pratiquer, nous ressentirons d’abord un état d’exaltation et d’enthousiasme qui gagnera en intensité au fur et à mesure que notre Daimoku laissera s’exprimer des aspirations plus profondes. Grâce au rythme même de Namu Myoho Renge Kyo, cet état d’exaltation s’aplanira progressivement dès que nous atteindrons un état de profonde sérénité.

En retour, cela nous permettra d’apprécier l’état de bonheur ressenti lorsque notre vie parvient à se centrer sur le Dharma merveilleux. Les étapes de joie, ravissement, calme serein et bonheur indiquent que pratiquer Daimoku ne devrait jamais être ressenti comme une tâche pénible ou être répété mécaniquement : notre foi devrait exprimer un sentiment de bonheur, un enthousiasme, et accueillir avec reconnaissance les enseignements du Sutra du Lotus.

Devenus conscients de nos pensées et émotions, recentrés sur Daimoku, nous sentirons que notre esprit n’est plus aussi agité et incontrôlé qu’il l’était avant que nous ne commencions à pratiquer. Voilà donc l’étape de la concentration, étape qui se produit lorsque nous sommes en mesure de nous concentrer exclusivement sur le Daimoku lui-même, abandonnant tous nos soucis, considérations ou pensées pouvant nous distraire.

Parvenir à cette étape est non seulement très difficile, mais aussi très important. En y parvenant, nous pouvons laisser de côté nos vues limitées et négatives sur la vie et permettre au Dharma merveilleux de nous procurer l’« insight » dont notre vie a besoin : un état d’esprit introspectif et contemplatif ainsi qu’une conscience éclairée et une perception juste de ce qui nous entoure. Ces deux étapes correspondent respectivement à l’étape de concentration et à celle de connaitre et de voir les choses telles qu’elles sont. Ces étapes correspondent également à la pratique de l’apaisement de la pensée et de [l’art de] la contemplation à laquelle se réfère le Bouddha dans ses premiers enseignements : ekayāna, la « voie unique », pour réaliser le nirvana.*

Le Sutra du Lotus est cependant le Véhicule unique menant à la bodhéité : ainsi, en récitant Namu Myoho Renge Kyo, nous proclamons tout à la fois le Véhicule unique du Bouddha et réalisons la Voie unique de l’apaisement de la pensée et de [l’art de] la contemplation.

Parvenus à ce stade de notre pratique, nous nous serons distancés des Trois poisons et de toute autre forme de négativité perturbatrice. Même après avoir fini une séance de pratique, la joie, l’énergie, l’état d’esprit introspectif et contemplatif ainsi que la conscience éclairée et la perception juste de ce qui nous entoure que nous aurons cultivés pendant cette séance continueront de nourrir notre quotidien. La paix intérieure que nous aurons réalisée rayonnera alentour, ce qui nous permettra à tous, ceux qui nous entourent et nous-mêmes, d’expérimenter la nature libre et pure du Dharma merveilleux. De cette façon, les différentes étapes de désenchantement, imperturbabilité, libération et cessation des pensées adventices se développeront pendant que nous récitons Namu Myoho Renge Kyo, et même après l’avoir récité.

Pareillement à la chaîne des Douze liens causaux, les Douze étapes de la production conditionnée transcendante ne forment pas un cercle fermé sans issue. Ces douze étapes s’apparentent plutôt à une spirale progressant tant vers l’avant que vers le haut. A chaque fois que nous pratiquons, nos précédentes expériences ainsi que notre état d’esprit introspectif et contemplatif, notre conscience éclairée et la perception juste de ce qui nous entoure renforcent notre capacité à transformer notre souffrance et notre confiance en Daimoku.

En ce sens, la pratique est en elle-même un exercice de constante mise à l’épreuve et de renforcement de notre foi. Le développement de notre pratique nous permet ainsi d’approfondir notre foi dans le Sutra du Lotus jusqu’à l’atteinte de la bodhéité un peu plus à chaque fois.

Selon la tradition nichirénienne, l’écrit sacré Réponse à la nonne, veuve du Seigneur Ueno (Ueno-dono Goke-ama Go-henji) enseigne que plus notre pratique gagne en intensité, plus nous nous rapprochons de la bodhéité :

« Bien que cet enseignement soit d’une extrême importance, j’aimerais l’enseigner avec modestie pour [le bien de] la nonne. C’est par exemple semblable au moment où le bodhisattva Manjushri révéla à la fille du Roi-dragon l’enseignement caché « devenir bouddha sans changer d’apparence ». Après vous [en] avoir parlé avec modestie, j’espère que vous renforcerez votre foi [en cet enseignement]. En écoutant un enseignement du Sutra du Lotus, vous devriez encore et toujours renforcer votre foi. Quiconque agit ainsi aspire réellement à l’éveil. Zhiyi disait : « L’indigo [la teinture] devient bleu. » Zhiyi voulait ainsi dire que la teinture à l’indigo donne une couleur plus profondément bleue que ne l’est la feuille [d’indigo] elle-même. Le Sutra du Lotus est exactement comme l’indigo. La profondeur de notre pratique est [semblable à] la profondeur de la couleur bleue. »