Chapitre III - L'abolition des entraves intérieures (empêchements à la méditation)

Il y a cinq sortes d'entraves intérieures (panca nivarana) à supprimer :

  1. La première de ces entraves est celle des désirs sensuels qui prennent naissance dans l'esprit lui-même, à cause de la mémoire ou de l'imagination.

    [...] Ceux qui se plaisent aux désirs intérieurs feront peu de progrès sur le sentier qui conduit à l'Eveil. Et pourquoi cela ? Parce que ces désirs intérieurs sont une forteresse de tourments qui alourdissent tellement l'esprit qu'ils en chassent la pensée même de la libération.

  2. Le deuxième lien intérieur est le lieu de la haine. Celui-là est le facteur le plus important comme obstacle à l'atteinte de l'Eveil. [...] Suprapunna posa cette question au Bouddha :

    « De quoi devrons-nous nous défaire si nous voulons avoir la paix et la joie ? Que devrons-nous faire pour échapper à la peine ? Quel est le poison qui ronge toutes nos bonnes pensées ?
    « Détruis la haine et tu auras la paix et la joie. Détruis la haine et tu n'auras plus de souffrances. C'est la haine qui ronge toute ta bonté.»

  3. Le troisième lien est le lien de la paresse et de la somnolence. La paresse signifie que notre esprit devient terne et inerte. [...] Si la paresse et la somnolence sont les grandes ennemies de la pratique de Dhyana, il est curieux de constater que la pratique assidue de Dhyana est notre meilleure arme contre elles.

  4. Le quatrième lien intérieur est l'agitation et le remords. L'agitation est de trois sortes : Il y a l'agitation du corps, [...] l'agitation des lèvres, [...] l'agitation de l'esprit, [...] puis il y a la dispersion de l'esprit sur des discriminations inutiles

  5. Le cinquième lien intérieur est le lien du doute. Si l'esprit est obscurci par le doute comment prendra-t-il confiance dans l'enseignement ?

    Le premier de ces doutes qui empêchent la réussite de la pratique de Dhyana est le doute de soi-même. [...] Le deuxième doute est celui sur notre Maitre. [...] Le troisième doute est celui sur le Dharma. [...]

    La confiance est la seule entrée dans le Bouddhisme. Sans confiance, toute étude ardente, tout effort constant ne serviront à rien. Dès le moment où vous serez convaincu que l'erreur suit toujours le doute, abandonnez le doute et franchissez le portique de la confiance.

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Citation avec l'autorisation expresse de l'editeur (EDITIONS CLAIRE MAISONNEUVE SAS)