Commençons par lire aujourd’hui ce passage du Sutra du Lotus2 :

Bhaishajyaraja (Yakuo), ceci est comparable à un homme qui aurait soif et besoin d'eau. Il en cherche en creusant sur un haut plateau ; tant qu'il ne voit que la terre sèche, il sait que l'eau est encore loin. Ne cessant d'appliquer son effort, il aperçoit peu à peu la terre humide et finit par arriver à la boue. Sa pensée est déterminée, et il sait que l'eau est forcément proche. Il en va de même du bodhisattva : celui qui n'a encore ni entendu ni compris, qui n'a pas pu pratiquer ce Sutra du Lotus du Dharma, celui-là, il faut le savoir, se trouve encore bien loin de l'Éveil complet et parfait sans supérieur. S'il obtient de l'entendre et de le comprendre, d'y réfléchir et de s'y exercer, il saura forcément qu'il a pu s'approcher de l'Éveil complet et parfait sans supérieur.

Aujourd’hui encore, partagez votre temps de pratique restant à réciter Namu Myoho Renge Kyo et à lire le Chapitre XVI. Peut-être qu’à présent certains d’entre vous se sentent-ils un peu plus en confiance dans leur lecture et peuvent-ils en lire une plus grande partie, voire le chapitre entier. Cependant, quelle que soit votre progression, n’oubliez pas qu’il s’agit d’une pratique méditative, laquelle exige toute votre attention. Ne soyez donc ni trop confiant ni découragé.

Comme les jours précédents, continuez à prendre conscience du lien profond que vous avez avec toutes les personnes qui rendent votre quotidien possible. Essayez de développer une réelle reconnaissance pour tous leurs efforts, même si vous ne connaissez pas personnellement ces individus. Continuez également de vous concentrer sur les deux voies justes que vous avez choisies : notez mentalement vos progrès et lacunes, non pour perdre courage bien sûr, mais pour raffermir votre motivation à vous concentrer davantage sur ce qui doit être travaillé.

Notre étude d’aujourd’hui relate une très courte parabole au sujet d’un homme qui a soif. Nous avons déjà rencontré l’homme affamé : voici son homologue assoiffé. Dans cette parabole, l’homme creuse le sol pour trouver de l’eau afin d’assouvir sa soif. Tant qu’il creuse de la terre sèche, il n’a aucun espoir de trouver de l’eau. Mais quand il commence à entrevoir de la terre humide, il reprend courage. Et lorsqu’enfin il aperçoit de la boue, il acquiert la certitude que l’eau n’est pas loin.

Avant d’entrer en contact avec le Sutra du Lotus, nous-mêmes creusions la terre sèche, sans jamais être sûrs d’atteindre l’Éveil ou même de trouver un jour le bonheur. En découvrant le Sutra du Lotus, nous fûmes d’abord encouragés avec les premières promesses d’Éveil qu’il proclame en découvrant de la terre humide ; et maintenant, nous sommes en train de déterrer, voire de toucher la boue. Autrement dit, ces paragraphes soulignent que ceux qui pratiquent après la mort du Bouddha en respectant les cinq étapes de la pratique*, sont assurés d’atteindre un Éveil qui ne fut jamais révélé auparavant, un Éveil bien plus profond que le Nirvana recherché jusqu’alors.

Ce Sutra que nous lisons et étudions chaque jour met de côté tous les moyens opportuns et provisoires (hoben) au profit d’enseignements directement destinés à conduire à cet Éveil complet et parfait sans supérieur. Ce Sutra ouvre grand la porte, jusqu’à présent limitée par le Nirvana, et montre qu’il est dorénavant possible que chaque être vivant atteigne l’Éveil.

Je ne sais pas si cela vous enthousiasme autant que moi. Quoi qu’il en soit, continuez votre pratique jour après jour, ne baissez pas les bras ! Nous allons encore découvrir ensemble des choses fantastiques dans les chapitres suivants, et nous voici déjà arrivés à la moitié des 35 jours. Félicitations !


1Source accessible sur https://ryusho.org/blog/?p=3048

2Traduction en français accessible sur http://www.nichiren-etudes.net/lotus/lotus-10.htm