Aujourd’hui, nous commencerons par lire les passages suivants du Sutra du Lotus2 :

Manjushri,
pourquoi le Maître, l'Instructeur,
de la touffe blanche entre ses sourcils,
éclaire-t-il l'univers d'une grande lumière ?

Il fait pleuvoir des fleurs
de mandarava et de manjushaka ;
une brise parfumée de santal
réjouit le cœur de la foule.

En vertu de ces circonstances,
toutes les terres sont ornées et purifiées
et ce monde a tremblé de six façons.

Les quatre congrégations
alors sont toutes remplies de joie,
jubilant en corps et en esprit,
elles sont saisies d'un état sans précédent.

L'éclat lumineux d'entre ses sourcils
éclaire d'une lumière dorée dix-huit mille terres vers l'orient.
Je vois les êtres des six voies
dans tous les mondes
depuis le monde de l'enfer avici en bas
jusqu'au sommet du monde du sans forme.

* * *

Alors Manjushri s'adressa au bodhisattva-mahasattva Maitreya, ainsi qu'aux mahasattvas :
Fils de foi sincère, selon mon expérience, le Bhagavat va à présent prêcher son grand Dharma, il va faire pleuvoir la pluie du grand Dharma, il va souffler la conque du grand Dharma, il va faire retentir le tambour du grand Dharma, il va exposer le sens du grand Dharma.

Ô fils de foi sincère, j'ai déjà vu auprès des bouddhas du passé ces signes auspicieux : après avoir émis une telle lumière, ils prêchaient le grand Dharma. Sachez que si l'Éveillé a maintenant fait apparaître cette lumière, c'est qu'il en est de même : il va faire entendre et connaître à tous les êtres un Dharma incroyable pour l'ensemble des mondes. C'est pour cela qu'il a fait apparaître ces signes auspicieux.

Hier, je vous demandais de décider du moment durant lequel vous pourriez chaque jour vous consacrer raisonnablement à la pratique. Aujourd’hui, je vous demande de décider du temps que vous pourrez chaque jour lui consacrer. Si vous êtes un tout nouvel adepte, je vous recommanderais de lui consacrer au moins 15 minutes, pas plus de 20 minutes en tout cas. N’oubliez pas qu’il est essentiel de suivre ce rythme pendant 35 jours, n’ayez donc pas les yeux plus gros que le ventre !

Autre point à observer : pratiquez de façon continue, sans interruptions. Donc, pas de lecture à un moment de la journée et de pratique à un autre puisque nous tâchons ici de développer une habitude de pratique. Plus tard, vous pourrez séparer la lecture de la pratique mais pour l’instant, essayez de suivre ce modèle.

Si j’ai sélectionné aujourd’hui les passages ci-dessus, c’est que même en négligeant des informations importantes sur la congrégation présente lors de cet enseignement, comme sa taille et sa composition, ces passages indiquent néanmoins que quelque chose d’important va se passer. Confronté à ces évènements impressionnants, le lecteur veut savoir ce qu’il se passe et pourquoi.

A travers ces phénomènes, le Bouddha développe chez ses auditeurs un esprit de recherche, un esprit de recherche qu’il est important pour nous de préserver tout au long de notre engagement bouddhique. Le Bouddha veut en fait que nous posions des questions.

Ces évènements étranges annoncent également le début d’un enseignement important et, comme nous avons pu le lire, un enseignement très difficile à comprendre.

Immédiatement après avoir lu ces passages, passez le reste du temps que vous avez décidé de vous accorder à réciter à voix haute Namu Myoho Renge Kyo. Pendant votre récitation, essayez de faire le vide en vous, en vous libérant de toute pensée autre que celle de votre attention au son de Namu Myoho Renge Kyo. C’est une pratique méditative équivalente à la méditation silencieuse, une pratique qui est aussi vieille que le bouddhisme et constitue l’un des fondamentaux du bouddhisme nichirénien. En réalité, tous les courants bouddhistes connaissent cette pratique vocale. Ne craignez rien, nous ne laisserons pas de côté la méditation silencieuse proprement dite pendant ces 35 jours, mais nous nous concentrerons sur cette pratique-clé telle que spécifiée dans le Sutra du Lotus.

Pour ceux qui sont plus avancés dans la pratique et récitent déjà les passages du Sutra, poursuivez, s’il vous plait, cette activité. Ajoutez simplement à votre pratique habituelle les lectures et les instructions concernant la psalmodie.

Une remarque sur la façon dont vous devriez vous asseoir : si vous êtes assis sur le sol, tenez-vous le plus droit possible. Inspirez par le nez et expirez par la bouche pendant que vous psalmodiez. Fermez légèrement les yeux jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un fin rai de lumière entre eux que vous dirigerez vers le sol. Vous pouvez contempler le Gohonzon si vous en avez un, bien qu’il ne soit pas absolument nécessaire d’en posséder un. Si vous êtes assis sur une chaise, déplacez-vous vers l’avant pour vous asseoir sur le bord du siège : cela vous aidera à vous tenir droit et à ne pas courber votre colonne vertébrale, ce qui comprimerait vos poumons.

Pendant que vous faites daimoku, si vous sentez votre esprit vagabonder, réfléchir, analyser, éprouver de la colère ou du ressentiment, si vous vous sentez fatigué, anxieux ou qu’il y ait quoi que ce soit d’autre qui l’anime, ramenez doucement votre attention sur Namu Myoho Renge Kyo. Pour vous y aider, vous pouvez utiliser cette petite astuce : dites en votre for intérieur « concentration », et revenez à la psalmodie. À la fin du temps imparti, revenez progressivement à votre réalité environnante, à votre espace. Puis inclinez-vous et levez-vous.

C’était aujourd’hui une longue instruction, mais ne vous en inquiétez pas : je compte bien revenir à mon format habituel, entre 300 et 500 mots.


1Source accessible sur https://ryusho.org/blog/?p=2932

2La version intégrale du chapitre traduit en français est disponible ici