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Potaliya Sutta MN 54

http://www.tipitaka.fr/sutta/majjhima/mn054.html


DICTIONNAIRE

A ce moment-là, le Bhagavat séjournait chez les Anguttarapanas, dans un village appelé Āpana. Un matin, le Bhagavat s'habilla, puis prit son bol à aumônes et sa cape, et entra dans Āpana pour ses aumônes. Au retour de sa tournée d'aumônes, après avoir pris son repas, il se rendit dans un coin de forêt et s'y assit au pied d'un arbre pour y passer sa journée.

Potaliya, un maître de maison*, alors qu'il marchait et se promenait pour l'exercice, portant un habillement complet, un parasol et des sandales, se rendit également dans ce coin de forêt. Il alla voir le Bhagavat , et échangea avec lui des salutations courtoises, puis se tint debout sur un côté*. Alors le Bhagavat lui dit:
– Il y a de quoi s'assoir, maître de maison, assieds-toi si tu le veux.
Lorsque cela fut dit, le maître de maison Potaliya pensa: 'Samana Gautama me désigne comme un "maître de maison*"'. Contrarié et mécontent, il resta silencieux.

Une seconde fois, le Bhagavat lui dit:
– Il y a de quoi s'assoir, maître de maison, assieds-toi si tu le veux.
Et une seconde fois, le maître de maison Potaliya pensa: 'Samana Gautama me désigne comme un "maître de maison"'. Contrarié et mécontent, il resta silencieux.

Une troisième fois, le Bhagavat lui dit:
– Il y a de quoi s'assoir, maître de maison, assieds-toi si tu le veux.
Et une troisième fois, le maître de maison Potaliya pensa: 'Samanas Gautama me désigne comme un "maître de maison"'. Contrarié et mécontent, il dit au Bhagavat :
– Il n'est pas pertinent que Samana Gautama me désigne comme un maître de maison.
– Maître de maison, tu as l'apparence, l'allure et les signe distinctifs d'un maître de maison.
– Cependant, Samana Gautama, j'ai abandonné tous mes travaux et mis fin à toutes mes affaires.
– De quelle manière, maître de maison, as-tu abandonné tous tes travaux et mis fin à toutes tes affaires?
– Samana Gautama, j'ai donné toute ma fortune, mes stocks, mon argent et mon or en héritage à mes enfants. Je ne les conseille pas et ne les blâme pas à ce sujet, je ne m'occupe que de la nourriture et de l'habillement. C'est ainsi que j'ai abandonné tous mes travaux et mis fin à toutes mes affaires.
– Maître de maison, l'abandon de tous les travaux et la fin de toutes les affaires tels que tu les décrits sont différents de l'abandon de tous les travaux et la fin de toutes les affaires dans la discipline des êtres nobles.
– Qu'est-ce que l'abandon de tous les travaux et la fin de toutes les affaires dans la discipline des êtres nobles, Bhante? Il serait bon, Bhante, que le Bhagavat m'explique ce qu'est l'abandon de tous les travaux et la fin de toutes les affaires dans la discipline des êtres nobles.
– Alors, maître de maison, écoute et fais bien attention, je vais parler.
– Oui, Bhante, répondit Potaliya le maître de maison.

– Maître de maison, il y a huit manières de mettre fin aux affaires dans la discipline des êtres nobles. Quelles sont ces huit? Dans le but de ne pas détruire la vie, la destruction de la vie doit être abandonnée. Dans le but de ne prendre que ce qui a été donné, l'appropriation de ce qui n'a pas été donné doit être abandonnée. Dans le but d'avoir une parole de vérité, le mensonge doit être abandonné. Dans le but de ne pas parler avec malveillance, les paroles malveillantes doivent être abandonnées. Dans le but de maintenir l'absence d'avidité et de rapacité, l'avidité et la rapacité doivent être abandonnées. Dans le but de maintenir l'absence de méchanceté et de reproches, la méchanceté et les reproches doivent être abandonnés. Dans le but de maintenir l'absence de colère et d'irritation, la colère et l'irritation doivent être abandonnées. Dans le but de maintenir l'absence d'arrogance, l'arrogance doit être abandonnée. Voici les huit manières de mettre fin aux affaires dans la discipline des êtres nobles, énoncées brièvement, sans explication détaillée.

Bhante, cela serait bien si, par compassion, le Bhagavat pouvait m'expliquer en détail ces huit manières de mettre fin aux affaires dans la discipline des êtres nobles.
– Alors, maître de maison, écoute et fais bien attention, je vais parler.
– Oui, Bhante, répondit Potaliya le maître de maison.

– Il a été dit: 'Dans le but de ne pas détruire la vie, la destruction de la vie doit être abandonnée.' En référence à quoi cela a-t-il été dit? Un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Je pratique la méthode par laquelle je parviendrai à l'abandon et la suppression des entraves à cause desquelles je pourrais tuer des êtres vivants. Si je tuais des êtres vivants, je me le reprocherais; les êtres sages, en l'apprenant, me réprimanderaient; et au moment de la dissolution du corps, après la mort, parce que j'aurais tué des êtres vivants, je devrais m'attendre à obtenir une destination malheureuse. Mais cette destruction de la vie est elle-même une entrave et un obstacle. Et des impuretés, de la vexation et de la fièvre pourraient apparaître lors de l'acte de destruction de la vie, alors qu'il n'y a pas d'impuretés, ni de vexation ni de fièvre qui puissent apparaître pour celui qui s'abstient de tuer des êtres vivants. C'est en référence à ceci qu'il a été dit: 'Dans le but de ne pas détruire la vie, la destruction de la vie doit être abandonnée.'

Il a été dit: 'Dans le but de ne prendre que ce qui a été donné, l'appropriation de ce qui n'a pas été donné doit être abandonnée'...

Il a été dit: 'Dans le but d'avoir une parole de vérité, le mensonge doit être abandonné'...

Il a été dit: 'Dans le but de ne pas parler avec malveillance, les paroles malveillantes doivent être abandonnées'...

Il a été dit: 'Dans le but de maintenir l'absence d'avidité et de rapacité, l'avidité et la rapacité doivent être abandonnées'...

Il a été dit: 'Dans le but de maintenir l'absence de méchanceté et de reproches, la méchanceté et les reproches doivent être abandonnés'...

Il a été dit: 'Dans le but de maintenir l'absence de colère et d'irritation, la colère et l'irritation doivent être abandonnées'...

Il a été dit: 'Dans le but de maintenir l'absence d'arrogance, l'arrogance doit être abandonnée.' En référence à quoi cela a-t-il été dit? Un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Je pratique la méthode par laquelle je parviendrai à l'abandon et la suppression des entraves à cause desquelles je pourrais être arrogant. Si j'avais un comportement arrogant, je me le reprocherais; les êtres sages, en l'apprenant, me réprimanderaient; et au moment de la dissolution du corps, après la mort, parce que j'aurais eu un comportement arrogant, je devrais m'attendre à obtenir une destination malheureuse. Mais cette arrogance est elle-même une entrave et un obstacle. Et des impuretés, de la vexation et de la fièvre pourraient apparaître si je me montre arrogant, alors qu'il n'y a pas d'impuretés, ni de vexation ni de fièvre qui puissent apparaître pour celui qui ne se montre pas arrogant. C'est en référence à ceci qu'il a été dit: 'Dans le but de maintenir l'absence d'arrogance, l'arrogance doit être abandonnée.'

Les huit manières de mettre fin aux affaires dans la discipline des êtres nobles ont maintenant été expliquées de manière détaillée. Mais avec seulement cela, la fin des affaires dans la discipline des êtres nobles n'est pas encore réalisée entièrement et de toutes les manières.

Bhante, comment la fin des affaires dans la discipline des êtres nobles est-elle réalisée entièrement et de toutes les manières? Cela serait bien, Bhante, si le Bhagavat pouvait m'expliquer comment la fin des affaires dans la discipline des êtres nobles est réalisée entièrement et de toutes les manières.
– Alors, maître de maison, écoute et fais bien attention, je vais parler.
– Oui, Bhante, répondit Potaliya le maître de maison.

– Maître de maison, suppose qu'un chien, abattu par la faim et la faiblesse, attende près d'une boucherie. Un habile boucher ou son apprenti lui jetterait alors un squelette d'os découpé proprement, sans chair, maculé de sang. Qu'en penses-tu, maître de maison? Ce chien parviendrait-il à mettre fin à sa faim et sa faiblesse en mordant un tel os découpé proprement, sans chair, maculé de sang?
– Non, Bhante. Pourquoi cela? Parce que c'est un squelette d'os découpé proprement, sans chair, maculé de sang. Le chien n'obtiendrait finalement que lassitude et déception.
– De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés à un squelette par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

– Maître de maison, suppose qu'un vautour, un corbeau ou un faucon saisisse un morceau de chair et s'envole avec, et qu'alors d'autres vautours, corbeaux ou faucons le poursuivent en lui donnant des coups de bec et de griffe. Qu'en penses-tu, maître de maison? Si ce vautour, ce corbeau ou ce faucon n'abandonnait pas rapidement ce morceau de chair, ne s'exposerait-il pas à cause de cela à la mort ou à des souffrances mortelles?
– Oui, Bhante.
– De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés à un morceau de chair par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

Maître de maison, suppose qu'un homme prenne une torche d'herbes enflammée et se mette contre le vent. Qu'en penses-tu, maître de maison? Si cette homme n'abandonnait pas rapidement cette torche d'herbes enflammées, cette torche ne risquerait-elle pas de lui brûler les mains ou les bras ou une autre partie de son corps, ce qui, à cause de cela, l'exposerait à la mort ou à des souffrances mortelles?
– Oui, Bhante.
– De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés à une torche d'herbes enflammée par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

Maître de maison, suppose qu'il y ait une fosse remplie de braises, plus profonde que la hauteur d'un homme, pleine de charbons ardents sans flamme ni fumée, qu'un homme arrive, voulant vivre et ne pas mourrir, aimant le plaisir et abhorrant la douleur, et que deux hommes puissants le saisissent par les bras et le traînent jusqu'à la fosse remplie de braises. Qu'en penses-tu, maître de maison? Le corps de cet homme ne se tordrait-il pas en tous sens?
– Oui, Bhante. Pourquoi cela? Parce que cet homme sait que s'il tombe dans cette fosse remplie de braises, il sera exposé à la mort ou à des sensations mortelles.
– De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés une fosse remplie de braises par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

Maître de maison, suppose qu'un homme rêve de magnifiques parcs, de magnifiques forêts, de magnifiques prairies, de magnifiques lacs, et qu'en se réveillant il ne voie rien de tout cela.
De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés à un rêve par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

Maître de maison, suppose qu'un homme emprunte des biens - un véhicule de luxe et des boucles d'oreilles finement ornées de pierreries - et que précédé et entouré par ces biens empruntés il se rende sur le marché. Alors les gens, en le voyant, diraient: 'Voici un homme riche! Voici comment les gens riches jouissent de leur richesse!' Mais les propriétaires, lorsqu'ils le rencontreraient, reprendraient leurs affaires. Qu'en penses-tu, maître de maison? Ne serait-ce pas suffisant pour que cet homme devienne déprimé?
– Oui, Bhante. Pourquoi cela? Parce que les propriétaires ont repris leurs affaires.
– De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés à des biens empruntés par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

Maître de maison, suppose qu'il y ait un coin de forêt dense non loin d'un village ou d'une ville dans lequel il y aurait un arbre chargé de fruits, mais dont aucun fruit ne serait tombé par terre. Un homme, ayant besoin de fruits, cherchant des fruits, errant à la recherche de fruits, entrerait dans le coin de forêt et verrait l'arbre chargé de fruits. Il penserait: 'Cet arbre est chargé de fruits, mais aucun de ses fruits n'est tombé par terre. Je sais grimper aux arbres, alors je n'ai qu'à grimper dans cet arbre, manger autant de fruits que je veux et remplir mon sac. Ensuite, un second homme, ayant besoin de fruits, cherchant des fruits, errant à la recherche de fruits, entrerait dans le coin de forêt et verrait l'arbre chargé de fruits. Il penserait: 'Cet arbre est chargé de fruits, mais aucun de ses fruits n'est tombé par terre. Je ne sais pas grimper aux arbres, alors je n'ai qu'à couper cet arbre à sa base, manger autant de fruits que je veux et remplir mon sac. Et il ferait ainsi. Qu'en penses-tu, maître de maison? Si le premier homme qui serait monté dans l'arbre ne descendait pas rapidement, lorsque l'arbre tomberait, ne se briserait-il pas la main, le pied, ou une autre partie de son corps, et serait ainsi exposé à la mort ou à des sensations mortelles?
– Oui, Bhante.
– De la même manière, maître de maison, un disciple des êtres nobles réfléchit ainsi: 'Les plaisirs sensuels ont été comparés à des fruits sur un arbre par le Bhagavat . Ils engendrent beaucoup de souffrance, beaucoup de désespoir, et le danger qu'ils représentent est important. Ayant vu cela tel que c'est vraiment avec la juste sagesse, il évite l'équanimité qui est diversifiée, basée sur la diversité, et développe l'équanimité unifiée, basée sur l'unité, par laquelle l'attachement aux formes matérielles du monde disparaît complètement, sans résidus.

Sur la base de cette même suprême attention dont la pureté est dûe à l'équanimité, ce disciple des êtres nobles se rappelle ses diverses vies passées, une naissance, deux naissances, trois naissances, quatre naissances, cinq naissances, dix naissances, vingt naissances, trente naissances, quarante naissances, cinquante naissances, cent naissances, mille naissances, cent mille naissances, de nombreux kalpas de contraction du monde, de nombreux kalpas d'expansion du monde, de nombreux kalpas de contraction et d'expansion du monde: 'Là je portais tel nom, j'étais de tel clan, avec telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du plaisir et de la douleur, tel fut le terme de ma vie. Et disparaissant de là, je réapparus autre part. Et là aussi je portais tel nom, j'étais de tel clan, avec telle apparence, telle était ma nourriture, telle était mon expérience du plaisir et de la douleur, tel fut le terme de ma vie. Et disparaissant de là, je réapparus ici.' Ainsi, il se rappelle ses diverses vies passées avec leurs aspects et leurs particularités.

Sur la base de cette même suprême attention dont la pureté est dûe à l'équanimité, avec l'oeil divin, qui est purifié et surpasse l'oeil humain, ce disciple des êtres nobles voit la disparition et la réapparition des êtres, inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés, et il comprend comment les êtres transmigrent en fonction de leurs actions de cette manière: 'Ces dignes êtres qui se comportaient mal en corps, en paroles et en esprit, injuriant les êtres nobles, adoptant des vues erronées, exprimant leurs vues erronnées dans leurs actions, lors de la dissolution du corps, après la mort, ont réapparu dans une mauvaise destination, en perdition, ou même en enfer. Mais ces dignes êtres qui se comportaient vertueusement en corps, en paroles et en esprit, n'injuriant pas les êtres nobles, adoptant des vues correctes, exprimant leurs vues correctes dans leurs actions, lors de la dissolution du corps, après la mort, ont réapparu dans une bonne destination, dans un monde céleste.' De cette manière, avec l'oeil divin, qui est purifié et surpasse l'oeil humain, ce disciple des êtres nobles voit la disparition et la réapparition des êtres, inférieurs et supérieurs, beaux et laids, fortunés et infortunés, et il comprend comment les êtres transmigrent en fonction de leurs actions.

Sur la base de cette même suprême attention dont la pureté est dûe à l'équanimité, en réalisant pour lui-même par connaissance directe, ce disciple des êtres nobles entre et demeure ici et maintenant dans la délivrance de l'esprit et la délivrance par la sagesse, qui sont complètement pures, les impuretés ayant été détruites.

C'est à ce moment, maître de maison, que la fin des affaires telle que comprise dans la discipline des êtres nobles est réalisée entièrement et dans tous ses aspects. Qu'en penses-tu, maître de maison? Vois-tu en toi-même une fin des affaires qui soit comme la fin des affaires telle que comprise dans la discipline des êtres nobles quand elle est réalisée entièrement et dans tous ses aspects?

Bhante, qui suis-je pour posséder la fin des affaires telle que comprise dans la discipline des êtres nobles entièrement et dans tous ses aspects? Je suis loin en effet de cette fin des affaires telle que comprise dans la discipline des êtres nobles quand elle est réalisée entièrement et dans tous ses aspects. Bhante, auparavant nous pensions que les samanas* ayant d'autres convictions, bien qu'ils ne soient pas des pur-sangs (= êtres dressés à la perfection), étaient des pur-sangs; bien qu'ils ne soient pas des pur-sangs, nous les avons nourris avec la nourriture des pur-sangs; bien qu'ils ne soient pas des pur-sangs, nous les avons placé en lieu et place des pur-sangs. Et bien que les bhiksus soient des pur-sangs, nous imaginions qu'ils n'étaient pas des pur-sangs; bien qu'ils soient des pur-sangs, nous les avons nourris avec la nourriture de ceux qui ne sont pas des pur-sangs; bien qu'ils soient des pur-sangs, nous les avons mis en lieu et place de ceux qui ne sont pas des pur-sangs.

Mais maintenant, Bhante, puisque les samanas ayant des convictions différentes ne sont pas des pur-sangs, nous comprendrons qu'ils ne sont pas des pur-sangs; puisqu'ils ne sont pas des pur-sangs, nous les nourrirons avec la nourriture de ceux qui ne sont pas des pur-sangs; puisqu'ils ne sont pas des pur-sangs, nous les mettrons en lieu et place de ceux qui ne sont pas des pur-sangs. Et puisque les bhiksus sont des pur-sangs, nous comprendrons qu'ils sont des pur-sangs; puisque les bhiksus sont des pur-sangs, nous les nourrirons avec la nourriture de ceux qui sont des pur-sangs; puisqu'ils sont des pur-sangs, nous les mettrons en lieu et place de ceux qui sont des pur-sangs. Bhante, le Bhagavat a inspiré en moi l'amour des samanas*, la confiance en eux, le respect pour les samanas.

Magnifique, Bhante. Magnifique. Tout comme si on avait remis en place ce qui avait été renversé, qu'on révélait ce qui était caché, qu'on montrait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou qu'on portait une lampe dans l'obscurité pour que ceux qui ont des yeux puissent voir les formes, de la même manière le Bhagavat m'a clarifié le Dharma de différentes manières. Je prends refuge auprès du Bhagavat , auprès du Dharma, et auprès du Sangha. Puisse le Bhagavat se rappeler de moi comme d'un disciple séculier qui est allé prendre refuge auprès de lui, à compter d'aujourd'hui, et jusqu'à la fin de mes jours.


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