DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanskrit, pali


Abhidharma


La définition de l'Abhidharma en tant que "une des trois parties du canon bouddhique" doit être considérée avec prudence dans la mesure où il n'existe pas de "canon bouddhique" à proprement parler ou du moins en existe-t-il plusieurs. D'après ce que l'on peut en savoir, Shakyamuni prêchait en langue commune et se serait même opposé à ce que ses sermons soient traduits en sanskrit. Ses disciples ont néanmoins pris des notes en sanskrit mais la majeure partie de ce corpus est perdue. Nous connaissons principalement le canon pali, langue proche du sanskrit mais les traductions des sources sanskrites en chinois laissent apparaître de nombreuses divergences au point qu'on parle parfois du canon bouddhique "chinois". Il existe, en outre, un canon bouddhique tibétain qui mêle différentes sources.

Vers le IV siècle avant notre ère, des schismes répétés se produisirent dans l'Ordre bouddhique qui finirent par donner naissance à dix-huit ou vingt écoles. Nombre d'entre d'elles s'efforcèrent d'interpréter systématiquement les sutras, et les résultats de leurs études furent réunis dans les travaux d'Abhidharma. Ce genre d'études doctrinales fut notamment promu par les membres du Sarvastivada, l'école la plus influente du Theravada, qui produisit plusieurs Abhidharma. Un des plus importants fut 1'Abidatsuma Hotchi Ron, écrit par Katyayaniputra au IIe s. avant notre ère, qui contribua de façon importante au développement de la pensée Sarvastivada et forma la base des études ultérieures. Par la suite, après quelque deux cents ans d'études du Hotchi Ron et d'autres Abhidharma, l'imposant Abidatsuma Daibibasha Ron, commentaire du Hotchi Ron, fut compilé en deux cents fascicules.

L'école actuelle Theravada du bouddhisme du Sud possède une collection de sept oeuvres en pali qui constituent l'Abhidharma de cette école.

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