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Sutra d'Atthakanagara

L'homme d'Atthakanagara

D'après la traduction du pali vers l'anglais par Thanissaro bhiksu

DICTIONNAIRE
 

Ainsi l'ai-je entendu. le Vénérable Ananda demeurait près de Vaishali (Vesali) à Veluvagamaka. Or à cette occasion Dasama, le maître de maison* d'Atthakanagara, était arrivé à Pataliputra pour affaires. Alors il alla voir un certain bhiksu au Monastère Kukkata et dès son arrivée, s'étant incliné devant lui, il s'assit d'un côté*. Quand il fut assis là il dit au bhiksu :

"Où demeure donc le Vénérable Ananda maintenant ?  J'aimerais bien le voir."

"Maître de maison*, le Vénérable Ananda demeure près de Vesali à Veluvagamaka."

Alors Dasama, le maître de maison d'Atthakanagara, ayant expédié ses affaires à Pataliputra, alla voir le Vénérable Ananda à Veluvagamaka près de Vesali. Dès son arrivée, s'étant incliné devant lui, il s'assit d'un côté*. Quand il fut assis là, il dit au Vénérable Ananda :

"Vénérable, y a-t-il une seule qualité qu'ait déclarée le Bhagavat - Celui qui sait, Celui qui voit, Digne et correctement Éveillé - où l'esprit non-libéré d'un bhiksu qui demeure là attentif, ardent et résolu se libère, ou que ses infections (asrava, asava) non terminées aillent à leur fin totale, ou qu'il atteigne la sécurité sans pareille par rapport au joug, qu'il n'avait pas atteinte auparavant ?"

"Oui, maître de maison, c'est le cas..."

"Et quelle est cette seule qualité, Vénérable...?"

"On a le cas, maître de maison, où un bhiksu, retiré de la sensualité, retiré des qualités malavisées, pénètre et demeure dans le premier dhyana : ravissement et plaisir nés de la retraite, accompagnés par la pensée dirigée et l'évaluation. Il réfléchit à cela et discerne : ''Ce premier dhyana est produit et voulu. Or tout ce qui est produit et voulu est impermanent (anitya, anicca) et sujet à cessation.'' Demeurant juste là, il atteint la fin des infection mentales (anasrava). Or, si ce n'est pas le cas, alors - de par cette même Dharma-passion, cette Dharma-délice, et de par la disparition totale des cinq premiers obstacles* - il est destiné à renaître [dans les Terres Pures], pour y être totalement libéré, pour ne plus jamais revenir de ce monde.

"Ceci, maître de maison, est une seule qualité qu'ait déclarée le Bhagavat où l'esprit non-libéré d'un bhiksu qui demeure là attentif, ardent, et résolu se libère, ou que ses infections non terminées aillent à leur fin totale, ou qu'il atteigne la sécurité sans pareille par rapport au joug, qu'il n'avait pas atteinte auparavant.
[Pareillement pour les second, troisième, et quatrième dhyana.]

"Alors encore, un bhiksu continue à compénétrer la première direction [l'est] avec une conscience pleine de bonne volonté, pareillement pour la seconde, pareillement pour la troisième, pareillement pour la quatrième. C'est ainsi qu'au-dessus, en-dessous et tout autour, partout, dans son intégralité, il continue à compénétrer le cosmos qui englobe tout d'une conscience pleine de bonne volonté - abondante, expansive, incommensurable, sans hostilité, sans mauvaise volonté. Il réfléchit à cela et discerne : ''Cette libération de conscience par bonne volonté est produite et voulue. Or tout ce qui est produit et voulu est impermanent et sujet à cessation.'' Demeurant juste là, il atteint la fin des ifections mentales. Or, si ce n'est pas le cas, alors - de par cette même Dharma-passion, cette Dharma-délice et de par la disparition totale des cinq premières obstacles - il est destiné à renaître [dans les Terres Pures], pour y être totalement libéré, pour ne plus jamais revenir de ce monde.

"Ceci aussi, maître de maison, est une seule qualité qu'ait déclarée le Bhagavat où l'esprit non-libéré d'un bhiksu qui demeure là attentif, ardent, et résolu se libère, ou que ses infections non terminées aillent à leur fin totale, ou qu'il atteigne la sécurité sans pareille par rapport au joug, qu'il n'avait pas atteinte auparavant.
[Pareillement pour la libération de conscience par la compassion, par l'appréciation, et par l'équanimité.]

"Alors encore, un bhiksu - avec la complète transcendance des perceptions de la forme [physique], avec la disparition des perceptions de résistance et sans tenir compte des perceptions de diversité, en se disant, ''Espace infini'' - pénètre et demeure dans le plan de la dimension infinie de l'espace. Il réfléchit à cela et discerne : ''Cette réalisation de la dimension infinie de l'espace est produite et voulue. Or tout ce qui est produit et voulu est impermanent et sujet à cessation.'' Demeurant juste là, il atteint la fin des infections mentales. Or, si ce n'est pas le cas, alors - de par cette même Dharma-passion, cette Dharma-délice, et ce rejet total des premiers cinq obstacles - il est parti pour renaître [dans les Terres Pures], pour y être totalement libéré, ne devant plus jamais revenir en ce monde.

"Ceci aussi, maître de maison, est une seule qualité qu'ait déclarée le Bhagavat où l'esprit non-libéré d'un bhiksu qui demeure là attentif, ardent, et résolu se libère, ou que ses infections non terminées aillent à leur fin totale, ou qu'il atteigne la sécurité sans pareille par rapport au joug, qu'il n'avait pas atteinte auparavant.
[Pareillement pour le plan de la dimension infinie de la conscience et le plan de la vacuité.]

Lorsque ceci fut dit, Dasama le maître de maison d'Atthakanagara dit au Vénérable Ananda, "Vénérable Ananda, tout comme si un homme à la recherche d'une seule ouverture donnant sur un trésor devait tout d'un coup tomber sur onze ouvertures donnant sur un trésor, de même moi - à la recherche d'une seule porte vers le Sans-Mort - j'ai tout d'un coup entendu parler de onze portes vers le Sans-Mort. Et tout comme si un homme dont la maison avait onze portes pouvait se mettre à l'abri grâce à une quelconque de ces portes, de même je puis me mettre moi-même à l'abri grâce à une quelconque de ces onze portes vers le Sans-Mort. Vénérable, lorsque des membres d'autres écoles payent des émoluments à leur enseignant, pourquoi ne devrais-je pas rendre hommage au Vénérable Ananda?"

Alors, Dasama le maître de maison d'Atthakanagara, ayant rassemblé la communauté des bhiksus de Vesali et de Pataliputra, de ses propres mains les servit et satisfit avec des nourritures raffinées communes ou pas. Il présenta une paire de serviettes à chaque bhiksu et une triple robe au Vénérable Ananda. Et pour le Vénérable. Ananda, il fournit une demeure valant cinq cents kahapanas.

Liens :
http://accesstoinsight.org/canon/sutta/majjhima/mn052.html

http://www.canonpali.org/tipitaka/suttapitaka/majjhima/mn052.html

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