Point de vue de nos lecteurs :
Pour ceux
qui aiment les débats philosophiques c'est un vrai roman à
suspense : atman contre anatman. A chaque chapitre le lecteur est amené
à remettre en cause sa compréhension du Soi et du Non-soi,
grand sujet de divergence entre les deux grands courants religieux. L'enjeu
? Rien de moins que la délivrance. Un extrait donne le ton de cette
polémique :
Le Vatsiputriya entend lui aussi suivre une voie médiane,
donc ne concevoir la personne, dans son destin métaphysique,
ni comme inconditionnée et soustraite à toute altération
ni comme totalement destructible. D'où son recours au modèle
du feu et du combustible. [...] Le Vatsiputriya part de la
dimension "phénoménologique" du rapport feu/combustible,
en jouant sur la dualité qui lui est inhérente. D'un côté,
il y a extériorité réciproque, lutte, opposition
: le feu "attaque" le combustible, lequel lui résiste
en ne s'enflammant pas immédiatement dans ses profondeurs. De
l'autre, il y a assimilation, identification : au fur et à mesure
qu'il s'embrase, le combustible tend à se confondre avec le feu
lui-même. Inversement, le feu a besoin du combustible pour se
manifester, puisqu'il s'éteint dès que ce dernier est
épuisé. Or ce schéma se laisse transposer à
la personne dans sa relation aux skandha [agrégats]. D'un côté, la personne apparaît
comme une puissance assimilatrice "enflammant" les skandha,
c'est-à-dire les soumettant à un principe d'unité
monadique, les attelant à un même joug, coordonnant leur
fonctionnement. De l'autre, elle apparaît comme une force qui
"consume" la substance des skanda en se nourrissant d'eux...
et qui tend à disparaître lorsque cette substance s'épuise
par vieillissement, maladie, etc.
Michel Hulin,
professeur de philosophie indienne et comparée à l'université
Paris-IV la Sorbonne, expose ensuite les interrogations qui surgissent
dans le droit file de cette comparaison. On peut écouter son émission La méditation, le meilleur apport de l’Inde
pour la sagesse aujourd’hui
|