Introduction
1. Dans la plupart des plans-royaumes, les êtres naissent pleinement formés (naissances opapatika* . Mais dans les domaines humain et animal, le modèle de cette forme de vie se pose d'abord au moment cuti-patisandhi*. C'est le manomaya kaya
* ou gandhabba*. Une fois que cegandhabba
*
« descend » dans l'utérus, le corps physique commence à grandir.
- Une fois né, le gandhabba* peut éventuellement créer de nombreux nouveaux corps physiques dans un bhava
* humain peut durer plusieurs centaines d'années. Alors qu'un corps humain ne vit qu'environ 80 ans. Par conséquent, un gandhabba* humain peut créer de nombreux corps humains pendant son existence en tant qu'humain ; voir Bhava and Jāti – States of Existence and Births Therein
- C'est pourquoi dans certains cas d'histoires de renaissances, il existe des ressemblances de caractéristiques à la fois mentales et physiques entre deux vies.
2. Prenons l'exemple d'un être né plusieurs fois comme vache faisant une transition vers un bhava humain à la fin du bhava de la vache (ce qui est un événement très rare).
- Le passage d'une vache à un humain se produit dans la dernière citta vithi
* de la vie de vache. Voir Cuti-Patisandhi – An Abhidhamma Description. À la fin de cette citta vithi
*, un gandhabba
* humain sort du cadavre de la vache. Ce gandhabba* a un corps très tenu qui ne peut être vu, mais c'est comme une «esquisse» du corps humain avec des caractéristiques physiques grossières qui seront en partie déterminées par les parents de la nouvelle vie.
- Ce gandhabba* attend maintenant qu'un utérus approprié soit disponible. Bien sûr, le gandhabba* ne peut pas décider d'un utérus; disons plutôt que quand un utérus approprié devient disponible (c'est-à-dire correspondant au gati* du gandhabba*), alors il sera atiré dans l'utérus par l'énergie kammique.
- Lorsqu'un spermatozoïde féconde un ovule dans l'utérus, une seule cellule appelée zygote en résulte. Mais il n'y a pas de vie en elle jusqu'à ce que le gandhabba* entre dans l'utérus et soit incorporé à ce zygote. A ce moment le zygote devient un embryon, puis un fœtus, et une fois sorti de l'utérus, il devient un humain de taille normale selon le modèle du gandhabba* .
- Plus de détails peuvent être trouvés dans What does Buddha Dhamma (Buddhism) say about Birth Control?.
3. Lors de la transition vache-homme dans la dernière citta vithi
* de la vie de la vache, des changements très importants se produisent au niveau du flux de vie. Le concept de flux de vie, qui est en fait une approche très basique, est présenté dans What Reincarnates? - Concept of a Lifestream.
- Bien sûr, le plus grand changement est que maintenant la forme de vie a un esprit humain et non plus animal ; le niveau de conscience de base a changé. Ceci s'exprime de plusieurs manières dans le manomaya kaya* ou gandhabba*.
- À la transition cuti-patisandhi*, l'énergie kammique crée trois rupa
* très fins appelés vatthu
* dasaka
*, käya* dasaka* et bhava
* dasaka* . Nous en discuerons en détail plus tard, mais ils correspondent fondamentalement, à la porte de l'esprit, au plan du corps humain et aux caractéristiques dominantes, y compris le genre masculin ou féminin (ce n'est pas seulement le type de sexe ; en effet les rupi Brahmâ
* ont aussi des bhava* dasaka*, mais sont de sexe neutre)
- À mesure que le corps physique grandit, d'abord à l'intérieur de l'utérus, puis à l'extérieur, le corps tenu du manomaya kaya* croît avec lui ; le corps physique se développe à partir d'une cellule unique. Chevauchant ainsi le corps physique que nous voyons, il y a un corps très tenu: manomaya kaya* ou gandhabba*. Gandhabba* revient au même que manomaya kaya*.
- Par conséquent, le gandhabba* est vraiment comme un guide conduisant ou naviguant dans le corps physique; voir Ghost in the Machine – Synonym for the Manomaya Kaya ?
4. Le corps tenu du gandhabba* ou manomaya kaya* possède fondamentalement tous es éléments clés du corps physique. Cependant, il se présente sous la forme d'une matière impalpable au niveau suddhashtaka
*. C'est un «corps énergétique» invisible.
- Le gandhabba*, lorsqu'il est hors du corps physique, peut expérimenter le monde sans yeux, sans oreilles, etc. Le gandhabba* sort parfois du corps physique dans des situations traumatiques comme lors d'opérations cardiaques. Il peut alors voir les médecins opérer son propre corps physique ! De telles expériences hors du corp (EHC) ont délà été signalées ; voir Manomaya Kaya and Out-of-Body Experience (OBE).
- La principale chose à retenir est que hadaya vatthu* est la porte de l'esprit entourée par les cinq pasada rupa* (cakkhu
*, sota
*, jivha*, gandha
* et kaya
* ) qui correspondent respectivement aux cinq sens physiques de l'œil, de l'oreille, de la langue , le nez et le toucher.
- Ainsi, le fonctionnement des six sens est loin de ce que croit la science moderne. L'œil physique, l'oreille, le nez, la langue sont bien sûr dans la tête (ce sont les capteurs physiques), et le sens du toucher est ressenti physiquement via le système nerveux. Il y a aussi un mana* indriya
* situé à l'intérieur du cerveau, où ont lieu les entrées de l'esprit (dhamma). Tout comme notre processus de vision commence par les yeux, nos «entrées de pensée externe» passent par le mana* indriya* dans le cerveau ; voir : What are rūpa? – Dhamma are rūpa too! et What are dhamma? – A Deeper Analysis.
5. Le corps physique est vraiment une «coquille» qui est contrôlée par l'esprit (hadaya vatthu*). Le corps physique est là pour être soumis au kamma vipāka* ; ceci est particulièrement vrai pour les animaux car ils n'ont pas beaucoup de contrôle sur ce qui leur arrive.
- Nous, les humains, avons un esprit plus developpé. Nous avons la capacité d'éviter le mauvais kamma vipāka* et de diriger nos vies dans la direction que nous voulons. Voyons comment le gandhabba* utilise le corps physique pour appréhender le monde extérieur et aussi pour contrôler les mouvements du corps.
6. Le monde est vécu à travers le corps physique et cette interaction de base est lente comparée au rythme rapide du citta
* . Les données sensorielles sont collectées par les cinq sens physiques de l'œil, de l'oreille, du nez, de la langue et du corps. Ensuite, ils sont transmis au cerveau via le système nerveux central, ce qui prend un temps de l'ordre de la milliseconde.
- Au niveau du cerveau, les données pour un certain intervalle de temps, sont peut-être d’environ 10 millisecondes (voir Citta and Cetasika – How Viññāṇa (Consciousness) Arises) sont traitées puis converties en un format approprié pour la transmission aux cinq pasada rupa* et au hadaya vatthu* , via un système de rayons rapide (appelé kirana).
- Des paquets d'information individuels provenant de chacun des cinq sens sont ensuite transmis au pasada rupa* correspondant et se trouvent sur le manomaya kaya*, qui chevauche le corps physique; les informations du mana* indriya* sont envoyées au hadaya vatthu*.
7. Par exemple, considérons un «paquet de données» envoyé de l'œil physique au cerveau. Cette information est traitée par le cerveau, convertie en «système de rayons» et transmise au cakkhu pasada . Maintenant, le cakkhu pasada vibre et frappe le hadaya vatthu* qui se trouve à proximité. (Le hadaya vatthu* est entouré par les cinq pasada rupa* ). Cela fait vibrer le hadaya vatthu* 17 fois, un peu comme un gong frappé par une tige de fer qui vibre un certain nombre de fois fixe.
- Les 17 vibrations du hadaya vatthu* correspondent aux 17 citta de la citta vithi* . Une telle citta vithi* est appelée pancadvaravajjana citta vithi parce qu'elle est initiée par l'un des cinq sens physiques ou pancadvara ( panca = cinq ; dvara = porte).
- Imaginez une lame arrimée à un bord et frappée par un objet sur l'autre bord ; elle vibre pendant un certain nombre FIXE de fois par seconde; ce nombre est appelé fréquence de vibration qui est fixe pour un matériau donné. On peut aussi voir vibrer la lame. À peu près la même chose se produit lorsque le hadaya vatthu* vibre lorsqu'il est frappé par l'un des pasada rupa*, et cette vibration est appelée hadaya rupa, qui a donc une durée de vie de 17 citta* ou moments de pensée. Ainsi, le hadaya rupa n'est pas un rupa physique mais est fondamentalement un mode de vibration.
- L'idée fausse selon laquelle tout rupa a une durée de vie de 17 moments de pensée est née de l’incompréhension que c'est la rupa hadaya qui a une durée de vie de 17 moments de réflexion.
- En d'autres termes, ce paquet d'informations est reçu et traité par le hadaya vatthu* au sein de ces 17 cittā. L'information est entièrement reçue par le quatrième citta (vibration), puis le reste de citta en ce que citta vithi
* traite cette information. Ce traitement de l'information par le hadaya vatthu* ne sera achevé qu'après trois autres citta vithi* dirigées par le hadaya vatthu* lui-même. Une telle initiée par l'esprit lui-même est appelée manodvara citta vithi*, où manodvara signifie la porte de l'espri.
- Les paquets d'informations du mana* indriya* sont envoyés directement au hadaya vatthu*.
8. Ainsi, nous pouvons voir qu'il y a une énorme différence de temps entre le corps physique acquérant des données sensorielles (temps de l'ordre de 10 millisecondes) et l'esprit traitant ces informations en un milliardième de seconde en utilisant une pancadvara citta vithi* et trois manodvara citta vithi*.
- Même si les cinq sens continuent d'envoyer des données en continu, l'esprit est simplement présent la plupart du temps. Examinons cela un peu en détail: supposons que le cerveau continue d'envoyer des données de l'œil sans arrêt ; puisque chaque paquet prend, disons 10 millisecondes, alors en une seconde, arriveront 100 paquets de données de vision. Si le cerveau fonctionne à pleine vitesse, il peut envoyer au plus 500 (= 100 × 5) paquets de données des 5 sens physiques en une seconde. Ensuite, l'esprit passera moins d'un millionième de seconde à traiter toutes ces données puisqu'il faut moins d'un milliardième de seconde pour traiter un paquet de données (de l’impulsion précédente).
- Pendant ces intervalles, le hadaya vatthu* interagit également (dans les deux sens) avec le mana* indriya* . En particulier, il donne des instructions au mana* indriya* sur la façon de contrôler le corps physique en réponse aux entrées sensorielles.
- Ainsi, la plupart du temps, l'esprit est simplement présent, et c'est ce qu'on appelle l'état bhavaṅga de l'esprit. Dans cet état, l'esprit prend en fait l'objet qui lui est venu au moment du patisandhi (renaissance) dans cette dernière citta vithi* de la dernière vie. Bhavaṅga ( bhava + anga ou associé) indique que cet état de l'esprit est caractéristique de cette nouvelle vie, dans le cas présent en tant qu'humain. Tout comme l'œil ne peut pas se voir, l'esprit ne peut pas voir ce bhavaṅga, c'est l'esprit présent lui-même.
9. Dans l'exemple avec lequel nous avons commencé, l'esprit de vache est maintenant passé à un esprit humain. Il a l'objet pris au moment patisandhi. Mais nous ne prenons pas conscience de ce qu'il y a dans le bhavaṅga.
- Vous vous souvenez peut-être qu'il y a des moments où l'on regarde simplement dans le vide, et si quelqu'un demandait : «à quoi pensez-vous?», nous aurions du mal à nous souvenir de tout ce à quoi nous pensions. Ici, l'esprit était principalement dans l'état bhavaṅga ; nous sommes conscients que nous étions vivants, mais que nous n'avions pas de pensées réelles traversant l'esprit.
- En réalité, même lorsque nous pensons être pleinement engagés, l'esprit est principalement dans l' état bhavaṅga. Comme nous l'avons évoqué dans un article précédent, il faut très peu de temps à l'esprit pour traiter les données. Même si les cinq sens physiques continuent d'envoyer des données sur le monde extérieur sans interruption, l'esprit prend moins d'un millionième de seconde pour traiter les données qui arrivent en une seconde!
10. Cependant, le sixième sens ou l'esprit (hadaya vatthu* ) lui-même initie également la citta vithi*, soit pour traiter les informations des cinq sens physiques, soit pour «penser à ces entrées sensorielles». En outre, il initie également citta vithi* pour amener le corps physique à parler et à faire toute sorte de travail; cette information est transmise au mana* indriya*, qui à son tour travaille avec le cerveau pour exécuter ces instructions.
- Par exemple, si l'esprit s'intéresse à un son, il peut diriger le corps vers la source de ce son. Pour ce faire, il envoie instantanément des instructions au mana* indriya* dans le cerveau via le même système de rayons. Le mana* indriya* décode ensuite cette information - et travaille avec d'autres parties du cerveau - envoie des instructions aux muscles des jambes (via le système nerveux) pour se déplacer. Ces mouvements corporels prennent du temps parce que les mouvements mécaniques sont relativement lents.
- La parole se fait de la même manière. L'esprit envoie l'information au cerveau et le cerveau fait bouger les cordes vocales pour produire les sons. Voici une courte vidéo montrant comment les mouvements musculaires produisent des sons :
11. Ainsi, nous pouvons voir que le cerveau n'est qu'un ordinateur très sophistiqué, exécutant les instructions données par l'esprit.
- Alors des questions se posent : «Pourquoi la nature s’encombre-t-elle de tous ces problèmes pour nous donner un corps physique qui est en quelque sorte incommode et lent?». La réponse principale est qu'il s'agit de transmettre le kamma vipāka*.
- Par exemple, un deva a un corps tenu qui n'est pas sujet aux douleurs et aux maladies comme pour les humains; qui a été acquis par un bon kamma vipāka*. Par contre, il y a des petas (esprits affamés) qui souffrent de la faim. Ils ont de gros corps, mais de très petites bouches.
- Dans le domaine humain, nos corps individuels sont «préconçus» par kamma vipāka* pour transmettre divers degrés de souffrance. C'est pourquoi certaines personnes sont en relativement bonne santé, tandis que d'autres ont des problèmes de santé. Il existe bien sûr des moyens de réduire ou même de se débarrasser de ces problèmes. On pourrait créer des conditions appropriées (bien manger, faire de l'exercice, etc.) pour un corps sain.
- Nous ne réalisons pas les stress constants auxquels nous sommes soumis (à la fois physiques et mentaux) parce que nous y sommes habitués. En vivant une vie morale, nous pouvons commencer à expérimenter le niramisa*
sukha*
obtenu en libérant l'esprit des pensées lourdes. Quand on arrive au jhāna*, cela est encore amélioré, et au jhāna* supérieur, on voit un soulagement assez significatif de se dissocier du corps. Puis on fait un grand saut pour atteindre le stade Sotāpanna*.
- Il est possible que je n'ai pas expliqué clairement certains concepts. Si vous m'envoyez un commentaire faisant référence au numéro d'article correspondant, je peux essayer de le clarifier. De plus, lorsque vous lirez d'autres articles de cette section, les choses deviendront plus claires. Cette description de base est essentielle si l'on veut vraiment apprendre Abhidhamma.
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