Les racines de la bonne fortune

(Les racines de bien)

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 7, p. 339 ; SG* p. 1109.
Gosho Zenshu p. 1485 - Kubo no ama gozen gohenji

Minobu, décembre 1281, à Kubo-no ama Gozen

 

J'ai bien reçu les divers dons que vous avez eu la bonté de me faire parvenir. Les racines de la bonne fortune ne dépendent pas de l'importance des offrandes, grandes ou petites. Elles diffèrent considérablement selon les pays, les personnes et le temps. Si, par exemple, ayant fait sécher de la bouse, on la réduisait en poudre, on la tamisait et la façonnait pour lui donner l'apparence d'un arbre santal, d'une femme, d'une divinité céleste ou d'un bouddha, en la brûlant, on n'obtiendrait jamais qu'une mauvaise odeur. De même, si l'on tue ou vole les autres et leur dérobe les premiers fruits de leur récolte, on aura beau faire don de ses gains dans l'espoir d'obtenir des bienfaits ou de créer de bonnes causes, ce don ne créera en définitive qu'une mauvaise cause.

Le riche Sudatta était l'homme le plus riche d'Inde. Il fit construire le monastère de Jetavana, et en fit don au Bouddha pour qu'il y réside. Pourtant, ce monastère fut détruit par un incendie et il n'en reste plus la moindre trace. Cet homme au départ tirait sa richesse de la pêche et de la vente des poissons, par conséquent du fait d'ôter la vie. C'est la raison pour laquelle le monastère qu'il avait fait construire disparut.

Cela ressemble aux dons faits par les gens de notre époque. Ils peuvent paraître impressionnants mais ce sont tantôt des domaines acquis en faisant la guerre, tantôt une richesse obtenue en pressurant le peuple sans vergogne. Ces dons ont beau paraître de grands actes de dévotion envers le Bouddha, non seulement ceux qui les font ne pourront pas atteindre la bodhéité, mais leurs offrandes disparaîtront sans laisser de traces.

Je le répète, même sans faire de mal à quiconque et en faisant des offrandes sincères, il est parfois impossible d'atteindre la bodhéité. C'est comme planter une bonne graine dans un champ infertile. La graine elle-même mourra et ce sera une perte pour celui qui l'aura plantée. Même si une offrande est faite avec sincérité, si la personne qui la reçoit est mauvaise, cette offrande n'apportera aucun bienfait, au contraire, elle entraînera dans les mauvaises voies.

Les dons que vous m'avez fait parvenir ne sont pas destinés à Nichiren mais au Sutra du Lotus. C'est donc aux Bouddhas Shakyamuni, Taho et aux bouddhas des dix directions qu'il incombe d'évaluer l'importance des bienfaits qui en résulteront.

Je vous ai déjà décrit les divers événements qui se sont produits au cours de l'année qui vient de s'écouler. Mais je dois vous dire que je ne me souviens pas avoir subi, de toute ma vie, un froid aussi redoutable que celui que nous connaissons actuellement. La neige est tombée et s'est amassée en grande quantité. Même des personnes fermement résolues à venir me rendre visite trouvent la chose bien difficile. Dans ces conditions, m'avoir envoyé quelqu'un jusqu'ici est la marque d'une sincérité vraiment peu ordinaire  !

Avec mon profond respect,
Nichiren.

Le 27e jour du 12e mois.

ARRIÈRE-PLAN - Nichiren Daishonin écrivit cette lettre à Minobu, dans le dernier mois de 1281. Elle était adressée à Kubo-no-ama, en remerciement des dons qu'elle lui avait envoyés. On ne sait pas grand-chose de Kubo-noama, une veuve qui vivait avec sa fille dans le district du Fuji, dans la province de Suruga. Du contenu de plusieurs gosho lui ayant été adressés, il ressort qu'elle était une croyante d'une foi pure, qui envoyait fréquemment des offrandes à Nichiren Daishonin. La lettre originale n'existe plus mais on en conserve une copie faite par Nikko Shonin. (Commentaire ACEP)

En anglais : Roots of Good Fortune

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=1103&m=1&q=Roots%20of%20Good%20Fortune
- commentaires  : http : //nichiren.info/gosho/bk_RootsGoodFortune.htm

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