Mérite invisible et rétribution apparente

(Vertu cachée et récompense visible)

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 5, p. 287 ; SG* p. 916.
Gosho Zenshu p. 1178 - In toku yo ho gosho

Minobu, le 4ème mois 1278 à Shijo Kingo ?

 

Il n'y a rien de plus effroyable chez une personne que la déloyauté. Puisque votre frère aîné et votre frère cadet ont choisi de devenir des ennemis du Sutra du Lotus et vous ont abandonné, ce sont eux qui sont déloyaux, et vous-même n'avez rien à vous reprocher. Toutefois, si vous négligiez de prendre soin de leurs femmes, c'est alors que vous vous conduiriez de manière déloyale. Si votre domaine s'agrandit, subvenez à leurs besoins en puisant dans vos propres réserves, et n'épargnez aucun effort pour assurer leur subsistance. C'est seulement en agissant de cette manière que vous obtiendrez immanquablement la protection de vos défunts parents et que les prières de Nichiren seront exaucées. Quelles que soient les fautes commises par les femmes de vos frères, n'y prêtez pas attention. Dans la situation qui est la vôtre, je suis persuadé que, simplement en agissant comme je vous le conseille, vos terres seront encore agrandies, et les autres vous accorderont leur confiance.

Comme je l'ai souvent dit, un mérite invisible entraîne une rétribution apparente. Les autres samouraïs de votre clan ont eu beau vous calomnier auprès de votre seigneur, et même ce dernier croire [un instant] à leurs accusations, parce que, depuis des années, vous avez sincèrement souhaité le salut de votre seigneur dans sa vie prochaine, vous avez pu obtenir ce bienfait. Et ce n'est là qu'un début : soyez convaincu que votre grande rétribution est encore à venir.

Je vous le répète : soyez en bons termes avec les autres croyants, en vous efforçant de ne rien voir, entendre ou souligner chez eux que vous trouviez déplaisant. Vous devriez rester calme et continuer à offrir des prières. Ce que je viens de dire là n'est pas une simple opinion personnelle. C'est le cœur des trois mille volumes d'écrits profanes et des cinq mille volumes d'écrits sacrés. (bis)

Avec mon profond respect,
Nichiren.

Le vingt-troisième jour du quatrième mois.

ARRIERE-PLAN. - On pense que cette lettre fut écrite à Shijo Kingo dans le quatrième mois de la première année de Koan (1278), alors que Nichiren Daishonin vivait au Mont Minobu. Le texte suggère que la situation de Kingo avait commencé à s'améliorer. Le dixième mois de cette même année, son fief fut agrandi. En suivant les conseils de Nichiren Daishonin, le samouraï parvint à regagner la confiance et les faveurs de son seigneur, dissipant le désaccord qui les opposait depuis 1274.
Parce qu'il ne demeure qu'un fragment de ce gosho, le contenu de la partie qui précède nous est inconnu. Toutefois, il semble, d'après ce que nous lisons ici, que les frères de Kingo aient abandonné leur pratique du Sutra du Lotus, ainsi que leurs obligations domestiques.
On pense que le manuscrit original de ce gosho était constitué de douze feuilles, les neuf premières ayant été perdues. Des trois qui restent, la dixième page était conservée dans un temple, et seules les pages onze et douze ont été incluses dans la version japonaise du Gosho Zenshu sous le titre "Mérite invisible et rétribution apparente". La page dix fut d'abord considérée comme un fragment indépendant, appelé "Fuko gosho" (lettre sur la déloyauté) et ne fut pas incluse dans le Gosho Zenshu. Toutefois, les recherches les plus récentes indiquent que cette page dix est en fait la partie qui précède immédiatement "Mérite invisible et rétribution apparente". Ces trois pages ont été traduites ici. (Commentaire ACEP)

En anglais : Unseen Virtue and Visible Reward

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=907&m=1&q=Unseen%20Virtue%20and%20Visible%20Reward
- commentaires : http : //nichiren.info/gosho/bk_UnseenVirtueVisibleReward.htm

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