Verset 4.1
Une fois, alors que le Bhagavat séjournait à Shravasti*, pendant
un après-midi, le roi Pasenadi Kosala s'approcha du Bhagavat.
S'étant approché, il rendit hommage au Bhagavat et s'assit
à l'écart sur un côté.
Verset 4.2
Le Bhagavat s'adressa au roi Pasenadi Kosala: "Vous voilà
donc, ô grand roi. Où êtes-vous allé, ces temps-ci ?" Le roi répondit:
J'étais très occupé, ô Bhagavat, dans diverses affaires dont
les rois s'occupent, c'est-à-dire dans les affaires des rois d'origine
khattiya qui ont été couronnés, qui sont ivres de l'intoxication
de la puissance, qui se sont adonnés aux plaisirs sensuels, qui
ont établi la sécurité dans leur royaume et qui demeurent vainqueurs
d'une large superficie de la terre.
Verset 4.3
Le Bhagavat dit: A ce propos, qu'en pensez-vous, ô grand
roi? Supposons qu'un homme loyal et fidèle envers vous vienne
de l'Est et vous informe ainsi: "Que sa Majesté sache que je viens
des provinces de l'Est où j'ai vu une avalanche qui glisse d'une
très haute montagne, écrasant tous les êtres vivants sur son passage.
Que sa Majesté prenne les mesures nécessaires à ce sujet."
Verset 4.4
Également, supposons qu'un homme loyal et fidèle envers vous
vienne de l'Ouest et vous informe (...)
Verset 4.5
Également, Supposons qu'un homme loyal et fidèle envers vous
vienne du Nord et vous informe (...)
Verset 4.6
Également, supposons qu'un homme loyal et fidèle envers vous
vienne du Sud et vous informe: "Que sa majesté sache que je viens
des provinces du Sud où j'ai vu une avalanche qui glisse d'une
très haute montagne, écrasant tous les êtres vivants sur son passage.
Que sa Majesté prenne les mesures nécessaires à ce sujet."
Verset 4.7
Dans ce cas-là, ô grand roi, en écoutant ces quatre nouvelles,
étant saisi par une si grande terreur devant de si graves pertes
humaines, alors que la naissance en tant qu'être humain est une
occasion très difficile à obtenir, qu'y aurait-il à fairem
Verset 4.8
Le roi répondit: "Dans une si grande terreur, ô Bhagavat,
devant de si graves pertes humaines, alors que la naissance en
tant qu'être humain est une occasion très difficile à obtenir,
qu'y aurait-il à faire, sinon vivre selon la droiture, selon la
justice et faire des actes bons et méritoires qui donnent de bons
résultats ?"
Verset 4.9
Le Bhagavat dit alors: "Je vous informe, ô grand roi, que
la vieillesse et la mort arrivent tout comme une avalanche. Puisque
la vieillesse et la mort arrivent tout comme une avalanche, qu'y
a-t-il à faire?"Le roi répondit: Puisque la vieillesse et la mort
arrivent tout comme une avalanche, ô Bhagavat, qu'y a-t-il
à faire, sinon vivre selon la droiture, selon la justice et faire
des actes bons et méritoires qui donnent de bons résultats.
Verset 4.10
Les guerres où les éléphants sont employés existent chez les
rois d'origine khattiya qui ont été couronnés, qui sont ivres
de l'intoxication de la puissance, qui se sont adonnés aux plaisirs
sensuels, qui ont établi la sécurité dans leur royaume et qui
demeurent vainqueurs d'une large superficie de la terre. Cependant,
lorsque la vieillesse et la mort apparaissent, ces guerres qu'ils
font en employant des éléphants sont inutiles et inopportunes.
Verset 4.11
Également, ô Bhagavat, les guerres où les chevaux sont employés
existent chez les rois d'origine khattiya qui ont été couronnés
(...) Cependant, lorsque la vieillesse et la mort apparaissent,
ces guerres qu'ils font en employant des chevaux sont inutiles
et inopportunes.
Verset 4.12
Également, ô Bhagavat, les guerres où les chars de guerre
sont employés existent chez les rois d'origine khattiya qui ont
été couronnés (...) Cependant, lorsque la vieillesse et la mort
apparaissent, ces guerres qu'ils font en employant des chars de
guerre sont inutiles et inopportunes. Également, ô Bhagavat,
les guerres où les soldats d'infanterie sont employés existent
chez les rois d'origine khattiya qui ont été couronnés (...) Cependant,
lorsque la vieillesse et la mort apparaissent, ces guerres qu'ils
font en employant des soldats d'infanterie sont inutiles et inopportunes.
Verset 4.13
Également, ô Bhagavat, il y a à ma cour royale des conseillers
très capables qui sont compilateurs des formules sacrées utilisables
en vue d'arrêter des ennemis qui s'avancent. Cependant, lorsque
la vieillesse et la mort apparaissent, ces guerres qu'on fait
en employant des formules sacrées sont inutiles et inopportunes.
Verset 4.14
Également, ô Bhagavat, il y a chez moi une grande quantité
d'or, entassée dans des souterrains et amassée dans les chambres
fortes des hauts étages, utilisable comme une stratégie financière
en vue d'arrêter des ennemis qui s'avancent. Cependant, lorsque
la vieillesse et la mort apparaissent, ces guerres qu'on fait
en employant des stratégies financières sont inutiles et inopportunes.
Verset 4.15
Lorsque la vieillesse et la mort apparaissent, ô Bhagavat,
qu'y a-t-il à faire, sinon vivre selon la droiture, selon la justice
et faire des actes bons et méritoires qui donnent de bons résultats.
Verset 4.16
Le Bhagavat dit: Vous avez raison, ô grand roi, vous avez
raison. Lorsque la vieillesse et la mort apparaissent, il n'y
a rien a faire, sinon vivre selon la droiture, selon la justice
et faire des actes bons et méritoires qui donnent de bons résultats.
Verset 4.17
Ensuite, le Bhagavat s'exprima ainsi: Tout comme un rocher
d'une grande montagne perçant le ciel s'écroule en avalanche de
tous les côtés, écrasant les terrains plats dans les quatre directions,
de même la vieillesse et la mort arrivent en écrasant tout le
monde sans distinction. Les notables, les brahmanes, les commerçants
et les intouchables, personne ne peut s'évader ou s'en amuser.
Le danger imminent ensevelit chacun et tout le monde.
Verset 4.18
Dans ce domaine, il n'y a ni place ni utilité pour la guerre.
La victoire ne peut survenir par déploiement des éléphants, ni
des chevaux, ni des chars de guerre, ni des soldats d'infanterie,
ni des formules sacrées, ni de la finance.
Verset 4.19
Que l'homme sage utilise la capacité de sa pensée pour son bien-être,
qu'il ait confiance dans le Bouddha, dans le Dharma et dans le
Samgha.
Verset 4.20
Celui qui vit selon la droiture au moyen de son corps, de sa
parole et de sa pensée est vénéré ici-bas, de par le monde, il
trouve aussi le bonheur céleste dans la vie prochaine. |