Histoire des moines guerriers au Japon |
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Auteur : Gaston Renondeau (1879 -
1967) |
Point de vue de nos lecteurs : Qui
mieux que le général Renondeau pouvait réunir la
connaissance approfondie du bouddhisme japonais et celle de la stratégie
militaire pour nous conter la tumultueuse histoire des moines guerriers
(soheï ou shuto)
du Japon ? Durant plus de six cent ans, plusieurs ordres monastiques japonais
ont vu se développer en leur sein des sortes de milices, voire
des armées pour les plus nombreux, qui ont entretenu un état
de désordre permanent dans ces écoles, se sont livrés
à toutes sortes d’exactions et ont représenté
une menace continuelle pour les autorités séculières.
Les plus remuants ont été Tendai et les Amidistes. Finalement c’est
le shogoun OdaiNobunaga qui, vers la fin
du seizième siècle, défit les troupes de ces moines
guerriers et le plus souvent incendia leurs temples. L’existence
de ces bandes de religieux armés et belliqueux est propre au bouddhisme
japonais. L’étude de G. Renondeau permet de se faire une
idée du manque consternant de connaissance de l’éthique
bouddhique de la majeure partie du clergé d’alors. L’une
des qualités de ce livre est de présenter l’ampleur
de ce phénomène alors que dans la présentation du
bouddhisme pour les occidentaux à laquelle les différents
courants bouddhiques se livrent, ces évènements sont généralement
passés sous silence. Rappelons, dans le cadre des Etudes-Nichireniennes ,
que le développement du bouddhisme de Nichiren s’est heurté
à la menace que représentaient ces bandes armées.
Notamment en 1536 à Kyoto, où les fidèles de Nichiren
étaient devenus prépondérants (mouvement connu sous
le nom de Hokke Ikki), ils ont été
défaits par les moines guerriers du Tendai qui ont détruit
tous les temples.
L’étude
de Paul Demiéville qui conclut ce livre examine les liens existant
entre le bouddhisme et la guerre, la morale bouddhique et le meurtre,
dans une confrontation des textes et de l’histoire. Les bouddhistes
pourront en sortir plutôt rassurés, leur religion aura été
moins nocive aux différents peuples de notre planète que
d’autres. L’exemple de ces moines guerriers semble donc une
particularité historique du bouddhisme japonais. |
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