Lexique

Alayavijnana. - La Pure Conscience-perception qui est l'Ultime Réalité selon Vasubandhu, dit N. Dasgupta dans Philosophy of Vasubandhu ; et il ajoute que cette ultime conscience est éternelle donc sukha (heureuse) Selon A. David-Neel dans le Bouddhisme, Alayavijnana est "le réservoir qui contient tous les germes de conscience".

Anutara Samyak-Sambodhi.  - La Suprême Sagesse Transcendante.

Asana. - La posture : le corps droit, le regard dirigé vers le bout du nez, les jambes croisées, le pied gauche sur la cuisse droite, le pied droit sur la cuisse gauche. La paume de la main gauche au-dessous du dos de la main droite. L'Occidental ne pouvant pas croiser ses jambes ainsi ne croisera que ses chevilles.

Asavas. - Les souillures de l'esprit : le désir de la chair (luxure), le désir ou attachement à l'existence, et l'ignorance sous toutes ses formes y compris l'ignorance de la véritable nature du « moi » non substantiel et l'ignorance de l'impermanence de tout ce qui est composé.

Asura. - Une sorte de dévas-géants coléreux et guerriers.

Bodhisattva. - Un être qui pratique les dix paramitas (perfections) dans sa progression vers l'état de bouddha. Par compassion un bodhisattva reste dans le monde pour libérer les êtres. Les paramitas sont : 1 - le don, 2 - la moralité, 3 - la patience, 4 - le zèle, 5 - la méditation, 6 - la contemplation, 7 - les moyens habiles d'enseigner la doctrine, 8 - les pouvoirs transcendantaux, 9 - l'identi fication avec la plus haute sagesse, 10 - le pouvoir d'intégration avec la vie de tous, le bodhisattva est devenu toute sagesse, toute compassion.

Bouddha. - Le Bouddha, titre de celui qui est ''réveillé du rêve de l'ignorance''; l'Eveillé.

Citta.  Esprit-coeur. ''Pensée (citta), esprit (manas), connaissance (vijnana). La pensée est nommée citta parce qu'elle accumule ; elle est nommée manas parce qu'elle connaît ; elle est nommée vijnana parce qu'elle distingue son objet (Abhidharmakosa de Vasubandhu ; Trad. de L. de la Vallée Poussin).

Dharma. - A plusieurs sens dont le principal est la Loi de l'Univers, l'Enseignement du Bouddha, la Doctrine, la Vérité Ultime, etc. Dharma signifie aussi ''ce qui porte un caractère propre''. Les dharmas sont conditionnés ou non conditionnés : le Noble Sentier, l'Espace et la suppression de la passion (nirodha).

Dharmakaya. - Synonyme du Vide au delà de tout concept et de toute définition, le non-créé, non formé, non modifié (Dr. Evans-Wentz)

Dhyana.  - La méditation, la pratique essentielle du contrôle de l'esprit.

Klesa. - Corruption morale ou passion, on en compte dix : le désir, la haine, l'ignorance, la vanité, l'erreur, le doute, la torpeur, l'orgueil, l'absence du sens de la honte, la dureté de coeur ; ou parfois seulement cinq : le désir, la haine, l'ignorance, la vanité, l'orgueil.

Mahasattvas. -  Les ''Grands Etres'' ceux qui sont avancés dans la voie du Dharma et sont proches d'atteindre la libération.

Mahayana.  - Le Grand Véhicule, l'École du Nord suivie par les bouddhistes de Chine, Tibet, Japon, Népal, etc.

Manjusri. - Le ''Glorieux à la Douce Voix'' le bodhisattva de la Sagesse Mystique représenté avec dans la main gauche le livre de la Sagesse la Prajna-Paramita. Il est associé avec le Dhyani Bouddha de l'Ouest Amitabha et le Bodhisattva de la Compassion Avalokitesvara.

Mara. - Le Roi des génies malfaisants, la personnification du désir.

Matta prajna. - Intelligence transcendante.

Nirvana. - La libération de l'esprit, ayant acquis le savoir juste, ayant dépassé l'idée de la personnalité et de l'ego. ''Etats au delà de la souffrance" (disent les Tibétains) qui est atteint quand les trois racines de la convoitise, la haine et l'ignorance sont extirpées totalement.

Prajna. - Sagesse transcendante.

Rahu. - L'un des Asuras qui, sous la forme d'un dragon, est dit se jeter sur le soleil ou la lune et être la cause des éclipses.

Samadhi. — Etat de méditation profonde. Il y a plusieurs espèces de samadhi ou état d'absorbtion allant des états où l'on conserve encore le sentiment des distinctions (savikalpa samadhi) jusqu'à l'absorbtion totale dans l'unité sans distinction (nirvikalpa samadhi).

Samantabhadra.  - L'Adi-Bouddha Primordial sans commencement ni fin, la source de toute Vérité, non pas une déité personnelle mais la personnification du Darmakaya ou des forces et des lois spirituelles universelles libérées des conditions. Le nom de Samantabhadra est donné également à un Bodhisattva accompagnant le Dhyani Bouddha du Sud dans le Bardo Thodol Tibétain.

Samapatti. - Recueillement ou concentration prolongée qui peut être soit accompagné de pensée, soit exempt de pensée. Accomplissement ou fruit du samadhi.

Sastra.  - Les écrits contenant les expositions des Maîtres et philosophes bouddhistes autres que le Bouddha lui-même.

Sraddha. - La confiance, traduit parfois la foi, mais c'est une foi raisonnée en ce que notre intelligence aura examiné et approuvé.

Sunyata.  - Le Vide (pas le néant) signifiant le manque de réalité et d'un ego-substance ou entité autogène dans tous les phénomènes. La connaissance dans son aspect primordial non modifié synonyme de la Réalité dans son essence véritable, l'Absolu indifférencié qu'on appelle le Vide.

Suprapunna. - Un disciple du Bouddha.

Sutra. - Écrit sacré supposé être l'enseignement du Bouddha lui-même.

Tathagata. - Un titre du Bouddha, ''Celui qui est venu ainsi que les autres'', c'est-à-dire comme les autres bouddhas pour libérer les êtres, suivant le même sentier qui mène toujours à la libération et enseignant de nouveau la vérité éternelle.

Tien-Tai. - Ecole fondée en Chine par Zhiyi   à la fin du VIe siècle. Son nom vient de la montagne où fut situé le 1er monastère. Il reconnaît les doctrines des autres écoles comme autant d'aspects du Dharma. Il révère surtout comme écritures le Saddharma Pundarika (Sutra du Lotus). Au Japon cette ecole est appelée Tendai et fut fondée par Saicho (Dengyo Daishi) en 805.

Tummo.  - La science de produire la chaleur psychique par des exercices de respiration et des visualisations qui est pratiquée dans l'Himalaya par les ermites Tibétains pour supporter le grand froid ou par les yogins hindous pour supporter la grande chaleur. C'est-à-dire les yogins se rendent insensibles au froid et à la chaleur à volonté. Cf. Yoga Tibétain, livre III, ch. I et Mystiques et Magiciens du Tibet par A. David-Neel, ch. V, 6,