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Extraits de gosho sur

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quatre rivières
 

A deux reprises j'ai été exilé, et, finalement, je me suis retiré dans ces montagnes. Elles sont, en fait, constituées par quatre massifs montagneux : les pentes escarpées des monts Tenshi-no-take à l'est, Shichimen à l'ouest, Minobu au nord et Takatori au sud. Chacun de ces monts semble vouloir toucher le ciel. Ils sont si abrupts, en fait, que même les oiseaux ont du mal à les survoler. Quatre rivières coulent dans la vallée : la Fuji-kawa, l'Haya-kawa, l'Oshira-kawa et la Minobu-kawa. Entre les rivières, au creux d'une ravine, sur un terrain de moins de cent mètres, j'ai construit ma demeure. Le lieu est si encaissé que, même de jour, il est difficile de voir le soleil ; la nuit, on ne peut voir la lune. Tout est recouvert par une neige épaisse en hiver, et par les hautes herbes en été. Parce que je reçois très peu de visiteurs, le chemin n'est guère praticable. Cette année surtout, la neige était si haute que personne n'était venu jusqu'ici me rendre visite.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Il y a sept régions au Japon et cette montagne se trouve dans la région que l'on appelle le Tokaido, qui se divise en quinze provinces. L'une d'elles est la province de Kai, comportant trois districts, les villages d'Iino, Mimaki et Hakiri. La chaîne montagneuse dont je parle se trouve dans le district d'Hakiri et s'étend, au nord-ouest, sur plus de vingt lieues. Au nord, s'élève le Mont Minobu, au sud, le Mont Takatori, à l'ouest, le Mont Shichimen et à l'est, le Mont Tenshi, comme des planches se dressant pour enfermer le ciel des quatre côtés. Autour de ces montagnes coulent quatre cours d'eau  : du nord au sud, la rivière Fuji  ; d'ouest en est, la rivière Haya  ; derrière cette région et devant, la rivière Hakiri et son confluent, comportant une cascade, que l'on appelle la rivière Minobu. On pourrait croire que le Pic du Vautour est venu du centre de l'Inde ou que le Mont Tiantai a quitté la Chine pour s'installer ici. Entre ces quatre montagnes et quatre rivières se trouve un plateau aussi peu étendu que la paume d'une main. Là, pour me protéger de la pluie, j'ai construit une petite cabane, mon ermitage. Les quatre murs sont faits d'écorce arrachée aux arbres. Pour vêtement, je porte la peau d'un daim mort de mort naturelle. Au printemps, je cueille des fougères pour en nourrir mon corps, et à l'automne je ramasse des baies pour rester en vie. Depuis le 11e mois de l'année dernière, la neige n'a cessé de s'accumuler, et maintenant, dans le premier mois de la nouvelle année, elle tombe toujours. Ma cabane est haute de sept pieds, mais la neige s'est entassée sur une hauteur de dix pieds. Je suis entouré par quatre murs de glace, le gel a suspendu des ornements précieux aux coins du plafond de mon lieu de pratique, tandis que sur le sol, la neige s'entasse à la place du riz.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

 

 

 

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