Compte rendu du 3 juillet 2020

Gosho 7 - Kaimoku sho par Béatrice

7- Kaimoku sho

Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, si l'on abandonne le Sutra du Lotus, on se condamne à l'enfer. Ici j'en fais serment : même si l'on m'offre le trône du Japon à la seule condition d'abandonner le Sutra du Lotus et d'adhérer aux enseignements du Sutra Kammuryo ju en priant pour renaître sur la Terre Pure de l'Ouest ; même si l'on me menace, si je ne récite pas le Nembutsu, de décapiter mon père et ma mère, quels que soient les obstacles, tant que des hommes de sagesse ne m'auront pas prouvé que mes enseignements sont erronés, je n'accepterai jamais les pratiques des autres Écoles ! (Traité pour ouvrir les yeux, Sado, 1272)

Contexte

  • Long traité composé de 2 parties et adressé à son fidèle disciple laïc Shijo Kingo, qui risqua sa vie en l’accompagnant jusqu’au lieu de la sentence (persécution de Tatsunokuchi), puis lui rendra visite sur l’île de Sado, lieu de son exil 
  • 2e partie réaffirmant la suprématie du Lotus sur les autres sutras
      • Cet extrait, situé à peu près aux 2/3, apparait dans cette partie   

Analyse et commentaires

  • D’emblée, Nichiren réaffirme son imperturbable conviction dans l’enseignement du Lotus
  • « Ici j’en fais le serment » : devenir l’homme le plus puissant versus décapiter ses parents ?
    • Passage qui pose la question de savoir quelles sont nos limites

Serment passé avec soi-même = contrat avec sa conscience ;

Lors de la persécution d’Atsuhara (1278), disciples ne connaissant pas Nichiren maintiennent leur foi malgré des circonstances dramatiques ;

En revanche Pierre, disciple de Jésus, renie son maître 3 fois ;

Réciter Daimoku du mieux que l’on puisse, rectifie progressivement sa propre attitude ;

Etudier bien sûr, mais aussi en parler pour que chacun puisse l’expérimenter ! 

    • Tout texte historique à replacer dans son contexte

      Au XIIIe s. au Japon, la vie d’un être humain n’est pas si importante ;

Image caricaturale : existence de samouraïs, de moines guerriers, mettant en évidence la violence sociale de l’époque, la notion d’honneur ;

Contexte historique belliqueux (note) : luttes fratricides entre les régents et les écoles bouddhistes, invasions mongoles ;

 

Raisonnement par l’absurde :

        • Nichiren n’a jamais fait allusion dans ses lettres à quelque envie matérielle
        • Idée transcendée par analogie avec l’étoile filante ayant commué sa décapitation en exil 
    • Autres niveaux de lecture : littéral, symbolique/métaphorique

Nichiren parle souvent de ses parents, s’en soucie, convertit sa mère 

àLa piété filiale est donc une valeur suprême à ses yeux

 

L’harmonie/la concordance de Trois preuves attestant la valeur d’un enseignement :

        • littérale/scripturale
        • théorique/logique, sensée
        • concrète/tangible, expérience de vie : la plus importante selon Nichiren 

à Preuve concrète/matérielle existe dans toute religion - nécessaire à la foi

 

à Peu importe néanmoins la nature de nos 1ères preuves (par ex. trouver une place de parking…) : leur rôle - renforcer la confiance, encourager à poursuivre !

 

à Avec le temps, d’autres preuves personnelles et les preuves manifestes qu’obtiennent nos camarades de pratique nous permettent de nous ouvrir nous-mêmes, nous rappelant que nous sommes tous importants les uns pour les autres – tous interdépendants

  • « Tant que des hommes de sagesse »
    • Se réfèrent aux bouddhistes, confucianistes et taoïstes ; à cette époque également, à quelques missionnaires chrétiens  
    • Expression implicite d’une remarquable conviction : quelqu’un pourrait-il lui prouver le contraire ? àPreuve d’une grande ouverture d’esprit, d’un désir sincère de discussion
    • Toujours aujourd’hui, enseignement du Lotus en adéquation avec les sciences 
  • « Autres enseignements erronés »
    • Nichiren a passé sa vie à vouloir prouver la justesse du Lotus sur les autres sutras 
    • Bien que formé au bouddhisme Tendai (Mt Hiei) qui promeut le bouddhisme du Lotus depuis les V-VIe s. (prince Shotoku), le Lotus était très connu au Japon, mais déformé car mélangé au Shingon
    • Au XIIIe siècle, bouddhisme tibétain encore inconnu de Nichiren (note) 
    • De fait, Nichiren lutte contre deux tendances

      1)  Croyance en un ésotérisme (talismans, martingales, etc.) de type shinto (kamis)

2)  Croyance en un paradis au-delà de la mort (note) (croire en l’amidisme en récitant le nom du bouddha Amida, un bouddha symbolique)

 

OR son but

              Etablir Terre de Bouddha dans ce monde !

              Instaurer une autre relation au monde politique et social

 

DE PLUS Sa croyance dépasse très largement les frontières de son pays

Cette idée, qui prédomine en Occident, correspond plutôt à un modèle de société (maintenir les pauvres dans leur pauvreté ais leur faire miroiter un au-delà satisfaisant) qu’à un modèle religieux. (note)

En résumé

Pratiquer ce bouddhisme

                  =

Se construire intérieurement,

Changer profondément

                   =

Clarifier ses 6 sens (ses 6 premières consciences)

                   =

Se voir soi-même, voir qui l’on est,

favorise l’apparition de bienfaits 

 

J

Retour

haut de la page