Biographie de Terasava Junsei, traduit de http://chuprina.kz/interesting/zhizn-i-deyatelnost-dostopochtennogo-dzyunseya-terasavy/ par Aleksei Chmyglia 

Vie et oeuvre de l'honorable Junsei Terasava

1-Avant la Russie

2-Après la visite en Russie

   
  L'honorable Junsei Terasava Shonin est né le 15 septembre 1950 dans la petite ville de Hakui, préf. d’Ishikawa, de la péninsule de Noto, au Japon, dans une famille pauvre dont il était le deuxième fils.
  Au collège et au lycée, il commence à lire les œuvres de divers philosophes ainsi que la Bible, ce qui le pousse à rechercher un chemin spirituel et à fréquenter l'église chrétienne. À seize ans, Junsei se familiarise pour la première fois avec les sutras bouddhistes en lisant le Sutra du Diamant et le Sutra du Lotus. Au collège et au lycée, il commence à lire les œuvres de divers philosophes ainsi que la Bible, ce qui le pousse à rechercher un chemin spirituel et à fréquenter l'église chrétienne. À seize ans, Junsei se familiarise pour la première fois avec les sutras bouddhistes en lisant le Sutra du Diamant et le Sutra du Lotus.
 

À dix-sept ans, il quitte l'école et la maison familiale pour se rendre à Tokyo. Là, dans le temple de l'Ordre Nipponzan Myoho-ji, il rencontre pour la première fois son futur Maitre, le révérend Nichidatsu Fujii.

Pendant un certain temps, il vit dans un temple du mont Kiyozumi, où il participe à la construction d’un stupa.

Bientôt, à la demande de sa mère, il revient chez lui, puis en 1969 entre à l’Université Rikkyo, à Tokyo [une université privée chrétienne].
A cette époque, tout Tokyo est secoué par des manifestations étudiantes. Les affrontements les plus violents avec la police ont lieu le 21 octobre 1969 lorsque les étudiants mettent à sac la gare de Shinjuku. Junsei Terasava est  témoin de ces violences.
En 1970, il quitte l'université. Le 26 avril, il reçoit l'ordination  monastique de son Maitre, le révérend Nichidatsu Fujii, et participe à la construction d'un stupa à Nagasaki.
Le 15 octobre 1970, Terasava accompagne son Maitre à Calcutta. En Inde, pendant deux ans, il participe avec d'autres moines à la construction d'un stupa et d'un temple dans l'État d'Orissa, près de la ville de Bhubanishwar, sur la montagne où, dans les temps anciens, le roi Ashoka se repentit, arrêta la violence sévissant dans son pays et prit  refuge dans le Dharma.
Il consacre ses loisirs à l’étude des sutras, principalement le Mahaprajnaparamita-sutra, ainsi que des traités du maître chinois Zhiyi, dont le Maka Shikan (Grand arrêt et introspection). L'inauguration du  stupa a lieu le 8 novembre 1972.
  Puis, à la demande de son Maitre, il part à Bombay, où se développait alors un puissant mouvement de "néo-bouddhisme" [Dalit]
  En 1973, Junsei Terasava fait avec son Maitre un voyage au Népal. La mission était de construire un stupa à Lumbini (lieu de naissance du Bouddha Shakyamuni), mais le gouvernement du Népal en interdit la construction.
  Le 6 août 1973, l’honorable Junsei Terasava termine un entraînement de trois semaines dans l’Himalaya, sur la pente du Dhaulagiri, culminant à plus de 8000 mètres.
  Après cela, il revient à Bombay où, grâce à la pratique de l'Ordre, le mouvement « néo-bouddhiste » s’est développé, provoquant des affrontements sanglants entre jeunes radicaux hindous et bouddhistes dalits [black panters]. L'état d'urgence même été imposé à Bombay. Chaque soir, pendant le couvre-feu, le vénérable Terasava préside une Marche pour la paix avec les bouddhistes locaux, priant pour que les troubles cessent. À Bombay est créé un mouvement des jeunesses bouddhistes pour la paix.
  Lors d’une réunion de la Conférence des bouddhistes asiatiques, les dirigeants du nouveau mouvement bouddhiste avaient demandé au révérend Nichidatsu Fujii de construire un stupa à Bombay pour unir les bouddhistes de l'Inde. L’Inde procède en effet à ce moment-là à son premier essai nucléaire, et l’Ordre Nipponzan Myoho-ji organise une manifestation de protestation devant Tata, l’Institut des recherches nucléaires de Bombay.
   En 1975, Junsei Terasava voyage en Inde avec son Maitre dans les villages de la région du Maharashtra. Peu après, l'Ordre organise un rassemblement de protestation devant le consulat américain de Bombay, alors que des navires équipés de missiles nucléaires de la 7e flotte américaine approchent des côtes vietnamiennes. Tous les manifestants sont arrêtés. En février 1975, le gouvernement indien publie un décret empêchant les activités du Nipponzan Myoho-ji dans le pays. En avril, le révérend Nichidatsu Fujii prend la décision de quitter l'Inde avec tous les moines de l'Ordre, tout en mettant l'Inde en garde contre une crise imminente.
Le 25 avril 1975, Junsei Terasava Shonin arrive avec son Maitre à Paris. Ce fut le début des activités de l'Ordre Nipponzan Myoho-ji en Europe.
  Auparavant, le 7 juillet 1973, l'honorable Terasava était venu en Angleterre. Il a longtemps vécu dans un bidonville de Londres, près du cimetière de Highgate, où se trouve la tombe de Karl Marx. Vivant dans la capitale, il avait établi des contacts avec les communautés bouddhistes à Londres, Birmingham et Wolverhampton.
  Il avait rencontré le Dr. Saddhatissa - le recteur du vihara bouddhiste de Londres [International Buddhist Center] et le vénérable Walpola Rahula - l'auteur du livre « L'Enseignement du Bouddha »
  - de même que le président de la Buddhist Society, Christmas Humphreys, ainsi que le vénérable Sangharashita, fondateur de la Communauté bouddhiste Triratna,  la société des Amis de l'Ordre bouddhiste occidental.
  Pendant les premières années de sa vie en Grande-Bretagne, Junsei vivait dans une pauvreté extrême, ne subsistant que grâce aux aumônes qu'il collectait sur le marché. Le but de la pratique du Nipponzan Myoho-ji en Europe était de mettre fin à la guerre froide et aux conflits en Europe. Junsei Terasava  rencontre les activistes du British Peace Movement : M. Sean McBride, président du Bureau international de la paix et ses collaborateurs, Lord Philip Noel-Baker, Mme Peggy Duff - Présidente de la Conférence internationale sur la paix et le désarmement, Mme Sheila Oaks,  Mgr Traver Hardston - Président du Mouvement « Je suis contre l'apartheid » en Grande-Bretagne (AAM).  
 

En 1976, Terasava Shonin participe au « Relais de la Paix pour le désarmement » dans le sud de l'Allemagne. En avril-mai 1976, il participe à une Marche pour la paix de Berne à Genève. Ayant participé à une manifestation  contre une exposition d'armes anglaises, Teravasa est arrêté et comparaît pour la première fois devant les tribunaux.

En 1977, Junsei prie souvent non seulement publiquement dans les rues de Londres, mais participe également à de nombreuses actions et manifestations en faveur de la paix et du désarmement, lesquelles balayaient l'Angleterre et l'Europe. Pendant l’été se déroule entre Helsinki et Belgrade la deuxième Marche-relais internationale de la flamme.

 

En février 1980, Terasava participe à la conférence constitutive de l'organisation Désarmement nucléaire en Europe (European Nuclear Disarmament - END)

 

A partir du stupa de Milton Keynes, au Royaume-Uni, commence la Marche pour la paix menant au mont Kiyosumi, au Japon, où sont attendues des délégations venues des quatre points cardinaux.

 

Junsei effectue ensuite de nombreux voyages à travers le continent européen, appelant à la fin de la guerre froide et au désarmement nucléaire en Europe. Il effectue aussi une Marche pour la paix dans le sud de la France et envoie, par l'intermédiaire des ambassades des principaux pays de l'OTAN, des lettres aux dirigeants des principaux pays de l'OTAN pour qu'ils arrêtent la production de bombes à neutrons.

 

En 1977, Junsei prie souvent non seulement publiquement dans les rues de Londres, mais participe également à de nombreuses actions et manifestations en faveur de la paix et du désarmement, lesquelles balayaient l'Angleterre et l'Europe. Pendant l’été se déroule entre Helsinki et Belgrade la deuxième Marche-relais internationale de la flamme.

 

Junsei effectue ensuite de nombreux voyages à travers le continent européen, appelant à la fin de la guerre froide et au désarmement nucléaire en Europe. Il effectue aussi une Marche pour la paix dans le sud de la France et envoie, par l'intermédiaire des ambassades des principaux pays de l'OTAN, des lettres aux dirigeants des principaux pays de l'OTAN pour qu'ils arrêtent la production de bombes à neutrons.

 

En décembre 1977, Terasava effectue à Londres un rituel de purification (sesshin Rohatsu - jeûne sec) devant la tombe de Karl Marx, priant pour  libérer l'Europe de la menace d'une guerre nucléaire.

 

Après cette pratique, il fait un rêve magnifique sur l’avenir du monde.

 

Le jour où l'honorable Terasava cesse son  jeûne, il reçoit des lettres du président américain Jimmy Carter et de la première ministre britannique Margaret Thatcher.

Peu de temps après avoir fini cette pratique, l'architecte Tom Hancock annonce que le Comité de construction de la ville nouvelle de Milton Keynes a décidé qu’y soit édifié un stupa.

 
 

Au printemps 1978, lors d'une session spéciale du désarmement de l'ONU, Terasava se rend dans toutes les usines et entreprises militaires britanniques pour leur demander d'arrêter production et vente d’armes.

 

En septembre 1978, le révérend Nichidatsu Fujii arrive à Milton Keynes pour la construction du stupa. Le 8 avril 1979 se déroule la cérémonie de la pose de la première pierre du stupa. Lors de la visite à Milton Keynes de la reine Elizabeth II, l'honorable Terasava lui remet une statue de Bouddha.

 

La même année, la plus grande campagne anti-nucléaire jamais réalisée depuis les vingt dernières années, une Marche de la Paix longue de 500 miles (presque 805 km), part de la base des missiles nucléaires située à Older Masten (Angleterre) jusqu’à la base des sous-marins nucléaires de Faslane (Écosse). La BBC en fait un film.

 

Le jour de l'équinoxe d'automne de 1980 se déroule dans la ville de Milton Keynes la cérémonie d'inauguration du premier stupa érigé en Europe. En Angleterre, la même année, se tient le premier rassemblement mondial du Sangha.

 

En octobre 1980 a eu lieu à Londres la cent millième manifestation anti-nucléaire. En un mois, des manifestations encore plus massives ont lieu dans d'autres villes européennes : une manifestation de 300 000 personnes à Bonn et de 500 000 personnes se rassemblent à Amsterdam.

 

En février 1981, Terasava rencontre le prince héritier du Japon, Akihito.

  Le 28 avril, la Marche pour la paix, consacrée au 700e anniversaire de la création de l’école du grand bodhisattva Nichiren, se termine sur le mont japonais Kiyosumi. Lors d'une conférence religieuse internationale sur le désarmement nucléaire à Tokyo, un appel est lancé pour que des manifestations contre les armes nucléaires soient organisées partout.
 

Le 6 août 1981 s'achèvent à Paris trois Marches de la paix (venant de Norvège, du Portugal et de Grèce) dirigées par des moines de l'ordre du Nipponzan Myoho-ji.

 

En décembre, l’honorable Terasava participe au Rohatsu sesshin (note) , un jeûne de sept jours sans eau ni nourriture, devant le siège de l’OTAN. À quatre reprises, sa pratique est interrompue par des arrestations.

 

En 1982, Junsei Terasava prend part à la Conférence sur le désarmement qui précède la deuxième session extraordinaire des Nations Unies sur le désarmement. Pendant cette session a lieu à New York la millionième manifestation pour la paix.

 

En été 1982, une Marche pour la paix venant de Berlin, organisée par le Nipponzan Myoho-ji, se termine à Vienne où se déroule une cérémonie de pose de stupa. À l'automne, Terasava et son Maitre Nichidatsu Fujii franchissent la ligne de démarcation entre Berlin-Ouest et Berlin-Est et organisent une Marche de la paix à Berlin-Est.

En septembre a lieu la cérémonie d'inauguration du stupa viennois - le deuxième d’Europe.

 

En 1983, l'honorable Terasava se brûle un doigt devant le stupa de Milton Keynes, priant pour la fin de la guerre froide et la réunification de l'Europe. Le 8 mars, la Marche pour la paix vers Berlin débute depuis le siège de l'OTAN à Bruxelles, où Terasava Shonin rencontre le directeur général de l'OTAN. En mai, les participants de deux Marches pour la paix convergent des côtés opposés du mur de Berlin et prient pendant trois jours sans eau ni nourriture. La seconde Marche pour la paix a été menée par Terasava, qui a traversé seul toute la Pologne alors en état d'urgence.

 

Le Congrès sur le désarmement nucléaire en Europe en appelle à la fin de la guerre froide et exprime son soutien au mouvement social en Europe orientale.
Pendant l’été 1983, le Greater London Council propose à l'honorable Junsei Terasava de faire construire dans la capitale britannique un stupa consacré à l'année 1983, année de la paix mondiale, et à une zone dénucléarisée autour de Londres, en tant que symbole de paix.

Le 2 octobre, jour anniversaire de naissance du Mahatma Gandhi, se déroule à Londres la cérémonie de pose de la première pierre du stupa.

 

 

Le 4 octobre, le président du Greater London Council accueille le révérend Nichidatsu Fujii.

 

En octobre, Terasava part avec son Maitre pour l’Inde. Ce voyage sera le dernier de  Nichidatsu Fujii dans ce pays où s’était tenue, à Wardha et à Vaishali, la cérémonie de fondation de ces deux premiers stupas.

 

Au début de l’année 1984, l’honorable Terasava, accompagné d’un représentant du Greater London Council, se rend chez le révérend Nichidatsu Fujii sur le mont Kiyosumi au Japon pour faire approuver le plan de construction d’un stupa à Londres.

 

Le 25 février 1984, Terasava rencontre à Londres pour la deuxième fois le prince héritier du Japon, Akihito. Le prince Akihito remercie le révérend Nichidatsu Fujii pour ses activités de maintien de la paix. Le prince se réjouit à l’idée que, pour fêter  le centenaire de Nichidatsu Fujii, il soit prévu d'ériger un stupa dans la capitale anglaise. En juin commence la construction du stupa londonien au Battersea Park.

Le 14 mai 1985, le stupa est inauguré à Londres.

 

Le 6 août 1984, le Japon commémore le 100e anniversaire du moine Nichidatsu Fujii. Y participent Terasava Shonin et Sir Harrington, président du Greater London Council. Les supérieurs des principaux temples des écoles Tendai et Nichiren soutiennent l’idée de construire un stupa à Londres.

 

Le 9 janvier 1985, le révérend Nichidatsu Fujii quitte ce monde. Ce jour-là, Terasava prie en frappant son tambour devant la mission soviétique des Nations Unies à Genève, alors qu’au même moment se rencontraient le ministre des Affaires étrangères de l'URSS, Gromyko, et le secrétaire d'État américain Schultz.

 

Sir Harrington et l'honorable Terasava arrivent au Japon pour célébrer le décès du révérend Nichidatsu Fujii, le 49è jour suivant la mort d’une personne. Kojun Morimoto Shonin, le supérieur du temple Horyu-ji, décide de faire don au stupa de Londres de reliques du Bouddha que le moine Ganjin avait transportées avec lui de Chine au Japon 1300 ans plus tôt.

 

En octobre 1985, Terasava Shonin organise un colloque en Inde, à Rajgir : « La victoire du Dharma et le désarmement nucléaire ». Le symposium a abouti à la "Conclusion de l’illégitimité des systèmes d'armes nucléaires et de leur utilisation" dont le mémorandum fut présenté au Premier ministre de l'Inde Rajiv Gandhi.

 

Rajgir est la capitale de l'ancien État du Magadha, où le Bouddha prêcha le Sutra du Lotus.

 

En novembre, lors d'une réunion à New Delhi, Mikhail Gorbatchev et Rajiv Gandhi signent une déclaration intitulée « Vers un monde sans armes nucléaires et sans violence ».

 

 

En novembre 1985, Terasava Shonin bat de son tambour et prononce une prière à Genève, devant le bâtiment où se déroule la réunion entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, première étape politique vers la fin de la guerre froide.

 

En décembre 1986, l’honorable Terasava dirige [en Inde] un entraînement de trois semaines à Vaishali.

 

Au printemps 1987, à Berlin-Ouest, Terasava prie lors du sommet des dirigeants d’Europe occidentale et des États-Unis. Quelques jours plus tard, il prie à Berlin-Est en battant du tambour lors du sommet des dirigeants des pays du Pacte de Varsovie.

 

En novembre 1987, Terasava se rend avec sa mère en pèlerinage en Inde,  dans des lieux sacrés bouddhistes.

 

En décembre, Junsei Terasava dirige un sesshin Rohatsu sur le mont Nama Bouddha près de Katmandou, au Népal.

SUITE : Après la visite en Russie

 

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