Ryuei : Remarques concernant les Prières ou Vœux personnels
Cette prière a été précisément placée dans la partie optionnelle du livret de pratique parce que je voulais que son usage soit clairement optionnel. Cette prière ne se rattache à aucune tradition particulière, mais fut rédigée par Ryugan [Mark] qui s’inspira de ce que j’enseignais depuis des années. Elle exprime donc son ressenti personnel ainsi que sa détermination à vivre les fruits de la pratique de l’Odaimoku en termes d’Octuple Noble sentier, des Six perfections et des Quatre demeures divines (que sont l’amour-empathie, la compassion, la joie partagée et l’équanimité).
Bien que j’aie contribué à l’inspirer, je ne peux pas bien me souvenir de ce que j’avais initialement écrit, mais crois avoir probablement créé une version bouddhique de ce qu’on appelle communément la Prière de saint François (écrite à ce qu’il parait aux alentours de l’année 1912)*
Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.
Là où il y a de la haine, que je mette l'amour.
Là où il y a l'offense, que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde, que je mette l'union.
Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité.
Là où il y a le doute, que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière.
Là où il y a la tristesse, que je mette la joie.
Ô Maître, que je ne cherche pas tant
à être consolé qu'à consoler,
à être compris qu'à comprendre,
à être aimé qu'à aimer,
car c'est en donnant qu'on reçoit,
c'est en s'oubliant qu'on trouve,
c'est en pardonnant qu'on est pardonné,
c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie.1
Question: J'ai l'impression que tels que sont formulés ces vœux, qu’ils constituent soit un préalable à la pratique du bouddhisme, soit qu'ils doivent accompagner notre pratique.
Ryuei: Dans ma compréhension et mon expérience du bouddhisme, le Bouddha historique encourage indubitablement à développer des qualités, des vertus ordinaires ou matérielles, afin de nous préparer à avoir une pratique plus stimulante et exaltante du Dharma bouddhique. Du fait que nous sommes des êtres ordinaires et vivons à l’époque de Mappo (les Derniers jours du Dharma), Nichiren enseigna toutefois que nous ne pouvons pas nous fier à quelques habitudes vertueuses que nous aurions mises de côté ou gardées en réserve, ni à notre sagesse du fait que nous n’en avons pas. C’est pourquoi nous devons remplacer la sagesse par la foi jusqu’à ce que ces vertus et cette sagesse, les effets bénéfiques issus de notre pratique, commencent à se développer.
Voici ce que j’ai écrit dans la nouvelle version de Fleur du Dharma à propos de la relation entre l’Octuple Noble sentier et notre pratique :
Pratiquer l’Octuple Noble sentier peut être très astreignant. Il s’agit en fait de la description d’un comportement essentiellement éveillé. A dire vrai, et comme précisé ci-dessous, si nous possédions réellement la sagesse de la vue juste, nous serions à même de pratiquer les sept autres voies justes, tout comme si nous étions affamés et que nous nous régalions d’un bon plat posé devant nous, ou que malgré notre grand appétit nous évitions de mettre la main sur le poêle brûlant [pour attraper ce plat].
Etant donné qu’il existe très peu d’individus éveillés parmi nous, il est très difficile de continuer à suivre la voie. Nous pouvons même dire que pour devenir bouddha, il nous faut agir comme un bouddha, ce qui, de prime abord, peut sembler impossible à mettre en pratique. Or le Sutra du Lotus nous assure qu’il est non seulement possible de réaliser ce qu’expose l’Octuple Noble sentier, mais aussi de réaliser la bodhéité. Nous devrions être confiants du fait que la bodhéité est non seulement ce vers quoi nous conduisent tous les enseignements et pratiques du Bouddha, mais qu’il s’agit également de notre nature authentique, de notre véritable nature. Nous ne devrions pas approcher l’Octuple Noble sentier en tant qu’état de vie auquel il nous parait impossible de répondre pour obtenir la bodhéité. Nous devrions juste mettre de côté nos doutes et récriminations, et réciter Namu Myoho Renge Kyo avec confiance et joie. L’Odaimoku nous relie à l’esprit authentique et véritable de l’Octuple Noble sentier, au développement de la bodhéité existant dans notre propre vie.
Toutefois, cela ne signifie pas qu’il suffise de faire semblant d’honorer le Sutra du Lotus en se contentant de réciter l’Odaimoku tout en pensant, parlant et agissant à l’encontre de son enseignement. Cela signifie au contraire qu’en tant que pratiquants de l’Odaimoku, l’Octuple Noble sentier peut nous servir de repère grâce auquel nous pouvons mesurer à quel point notre foi et notre compréhension ont évolué et la façon dont elles se sont approfondies. Si nous vivons de plus en plus en harmonie avec l’Octuple Noble sentier, nous pouvons alors le percevoir comme faisant partie intégrante du bienfait incalculable que nous procure notre pratique, bienfait s’exprimant dans notre vie quotidienne, que ce soit envers nous-mêmes, ou ceux qui nous entourent et en reçoivent les bienfaits.
Si toutefois nous avons l’impression de nous écarter de la voie de l’Éveil telle que la décrit l’Octuple Noble sentier, il convient alors de se remettre sérieusement en question. Nous pouvons penser que nous nous sommes laissé aller, et sommes une fois de plus la proie des Trois poisons que sont l’avidité, la haine et les illusions. Nous devons alors être fermes tout en éprouvant de la compassion envers nous-mêmes : reconnaitre avec humilité que, bien qu’en récitant l’Odaimoku nous avons semé la graine de la bodhéité dans notre vie, sa croissance prendra du temps pour arriver à maturité. Il ne s’agit pas d’être perfectionniste pour pratiquer le bouddhisme, mais d’être déterminé à pratiquer chaque instant et chaque jour l’Odaimoku ; et ce, non seulement avec notre voix, mais aussi avec nos pensées et nos actions. À chaque moment de notre vie, l’Odaimoku nous procure un moment de répit, nous rappelant qu’il vaut mieux tourner le dos aux Trois poisons afin de ne pas tomber dans les Six voies de l’illusion, et nous tourner vers l’enseignement du Sutra du Lotus : ainsi pouvons-nous vivre en accord avec le véritable esprit de l’Octuple Noble sentier comme l’illustre la vie du Bouddha.
Le caractère « Kyo », ou sutra, que contient l’Odaimoku, représente non seulement le Sutra du Lotus, mais également tous les sutras du Bouddha dont les vues et pratiques justes sont contenues dans Namu Myoho Renge Kyo. Quand nous récitons ce mantra, nous devrions réaliser que Namu Myoho Renge Kyo est l’une des expressions de la graine et du fruit de tous les autres enseignements bouddhiques. Ce caractère exprime le véritable esprit à l’origine duquel existent tous les autres enseignements et pratiques bouddhiques et ce vers quoi tous conduisent.
J’ai choisi un passage de la nouvelle version de Fleur du Dharma, qui parle des Six perfections ainsi :
En se penchant sérieusement sur la question, on se rend compte que suivre l’Octuple Noble sentier est une tâche bien difficile pour une personne ordinaire, sans parler d’atteindre les Six perfections du bodhisattva. En entendre parler peut être une source d’inspiration et il est bien d’évoquer ces idéaux, mais en se regardant honnêtement en face, on réalise que la plupart des gens estiment que pratiquer n’est pas aussi facile qu’ils le souhaiteraient. Après tout, quelqu’un d’entre nous peut-il dire être aussi généreux, vertueux, patient, énergique, paisible ou sage qu’il le voudrait ? Ne sommes-nous pas, en fait, en quête du Dharma du Bouddha parce que ces qualités nous manquent ?
Une autre façon d’envisager cette question serait de partir du principe qu'à moins d'avoir la sagesse, les cinq autres perfections peuvent aisément devenir des qualités de moindre perfection. Au lieu d’aider les autres, la générosité mal dirigée peut en effet facilement devenir nuisible comme, par exemple, quand on donne de l'argent à un alcoolique qui ne fera que s’acheter encore plus d'alcool. Un esprit moralisateur peut devenir une simple devanture ou quelque peu auto-satisfait ; la patience peut faire en sorte que quelqu’un se sente martyrisé, un complexe qui s’auto-amplifiera ; une énergie mal dirigée peut tomber dans la distraction et le stress ; même la méditation peut être illusoire, égarant celui qui la pratique dans des états modifiés de conscience. Pour toutes ces raisons, s’adonner à la perfection de la sagesse est une activité essentielle, d’une part parce que c’est le but de notre pratique et d’autre part, parce que c’est elle qui assure la pratique correcte des autres perfections. Tout ceci suppose évidemment que nous détenions déjà cette sagesse, mais pratiquant dans l’espoir de l’acquérir alors que nous ne la détenons pas, nous voilà pris dans un cycle vicieux.
Afin d’éviter ce problème, bon nombre d’autres écoles bouddhistes insistent sur la nécessité que le pratiquant débutant soit guidé par un gourou dans sa pratique des Six perfections, afin que ce dernier puisse l’aider à ne pas tomber dans certains pièges propres à cette pratique.
Nichiren a adopté une approche différente : non seulement a-t-il suivi les enseignements du Sutra du Lotus et se consacra-t-il à l'analyse académique, voire scientifique de l'école Tiantai, mais il s’inspira également de sa propre expérience et se fia à sa perspicacité et sa compréhension. Il a lui-même déclaré qu'il était pratiquement impossible que les gens de cette période essayent de pratiquer les Six perfections. Comme nous sommes complètement submergés par la cupidité, la haine et l'illusion, une telle tentative ne ferait qu’accentuer la futilité d’un tel effort. Essayer de cultiver les Six perfections n’aura pour résultat qu’une grande frustration et un état d’épuisement total. Nichiren a enseigné que nous devrions avant tout essayer de nous concentrer sur la sagesse, car c’est elle qui est le but et la source des cinq autres perfections.
Nous ne sommes malheureusement pas détenteurs d’une quelconque sagesse, car si nous l’avions, nous n’aurions pas besoin de pratiquer. Par conséquent, nous devrions être à même de permettre à notre foi de se substituer à la sagesse jusqu'à ce que notre sagesse parvienne à se développer d’elle-même. Plus précisément, cette « foi-là » signifie que l’on a décidé d’avoir une confiance emplie de joie dans l'enseignement du Sutra du Lotus qui dit que le Bouddha atemporel nous a transféré toutes ses vertus et tous ses mérites, y compris sa vaste sagesse. Dans ce moment de joie, nous réalisons que ce moment est un instant-pensée qui contient tout, que tout se trouve dans cet instant présent, et qu’un tel moment comprend également la réalisation du parfait éveil du Bouddha. Une fois que l’on se rend compte que ce dont nous avons seulement besoin à ce moment-là est la sagesse, on réalise alors que c’est justement grâce à cette sagesse que les autres perfections se manifesteront très naturellement.
Question: Il me semble que cette conception est propre aux religions traditionnelles moralisatrices (telles que le christianisme par exemple).
Ryuei: Nous ne devrions pas être aussi aigris envers ces versions corrompues, hypocrites, imbéciles, haineuses, patriarcales, autoritaires, misogynes, homophobes, ethnocentriques, impérialistes, sadiques, sexuellement négatives et prédatrices, voire même forcenées du Christianisme (surtout aux Etats-Unis). Ces versions se sont perpétuées durant des siècles, et nous avons fini par perdre de vue que la majorité des traditions spirituelles ont en fait des valeurs communes. Cette prière personnelle fut écrite par Ryugan qui s’inspira de mes enseignements et tenta ensuite, par ce biais, d’exprimer ces valeurs authentiques et largement partagées.
Pour ce qui est du bouddhisme, j'éprouve une grande admiration pour le Bouddha qui, en s’adressant aux laïcs, ne leur a jamais dit comment ils devaient penser, ressentir les choses ou se conduire. Il dialoguait avec eux afin qu’ils parviennent à reconnaitre que ses réflexions sur le cours de la vie étaient parfaitement vraies : mieux vaut ne pas s’abandonner à la haine, mieux vaut cultiver la patience et la bienveillance, etc. Pendant qu’il enseignait ces principes, les rois, les brahmanes ou les marchands s’excusaient auprès de lui pour aller vaquer à leurs occupations quotidiennes, et le Bouddha leur disait alors: « Le moment est venu de faire comme bon vous semble. » En termes plus aimables, le Bouddha leur disait : « Nous venons de discuter de ce qu’il en est des choses telles qu’elles sont, je ne vais donc pas vous dire ce qu’il vous faut faire à présent ; c'est à vous de décider comment changer d'attitude et/ou de conduite. »
Il se peut que cette prière personnelle parle à certains, et non à d’autres. Je crois néanmoins qu’elle incorpore les valeurs les meilleures et les attitudes justes que le Bouddha a enseignées et nous a suggéré de cultiver. Vous pouvez prendre cette prière personnelle à cœur ou non, faites comme bon vous semble.
Question: Ce que j'avais compris du bouddhisme de Nichiren est, qu'indépendamment de notre état intérieur ou antérieur, le simple fait de réciter le Sutra et le Daimoku et d'étudier l'enseignement nous amène à transformer le poison en élixir et donc à acquérir ces qualités d'ouverture, de transformation intérieure et de compassion. Formulé plus simplement et trivialement, on peut à un certain moment éprouver de la haine profonde pour quelqu'un mais le simple fait de pratiquer et d'étudier avec ferveur va transformer ce sentiment et donc notre relation à autrui ; éprouver de l'amour et de la compassion ne me semble pas un préalable mais une conséquence. C'est tout le sens et la richesse du Gosho relatif aux troubles et à l'illumination.
Ryuei: Bien que tout cela puisse être vrai, travailler consciemment pour cultiver les fruits de notre pratique est d’un plus grand soutien que d’œuvrer contre eux. Pour m’exprimer en d’autres termes – et puisque vous avez-vous même évoqué l'expression « transformer le poison en élixir » (hendoku iyaku) – je poserai la question suivante : est-ce parce que vous avez un bon antidote que vous allez délibérément boire du poison ? L’école Tiantai ainsi que le bouddhisme Nichiren parlent de graines positives, sympathiques, et de graines adverses, antagoniques, lesquelles en fin de compte parviendront à maturité et se transformeront en éveil. Les graines positives sont celles qui sont exprimées dans la prière personnelle. Les graines adverses auraient les qualités opposées, telles que le besoin de s'accrocher à une pensée justifiant notre haine. Il faut dire que c’est le pouvoir de notre pratique lié au travail subtil du Dharma merveilleux qui, ensemble, font en sorte que même les graines adverses parviennent à maturité puis à l’éveil, mais c'est un chemin beaucoup plus tortueux (pour soi et pour les autres), auquel il manque une direction claire et qui est plein de détours inutiles.
Tiantai et Nichiren ont parlé des graines adverses pour bon nombre de raisons, parmi lesquelles figurait leur souhait que les hommes gardent espoir qu’au bout de leur périple leurs souillures n’étaient pas ce qui les empêcherait d’atteindre l’éveil. Une autre raison était de mettre en évidence que la Triple vérité se manifeste dans tous les phénomènes, que ces phénomènes soient bons ou mauvais. L’un et l’autre voulurent aussi glorifier la subtilité et le pouvoir de la pratique bouddhique qui sont à même de transmuter ce qui est malsain. Mais ce que ces sages ne voulaient certainement pas dire, c’est d’avoir des vues et des attitudes négatives, et se livrer à une conduite malsaine en plantant des graines adverses, voire se vautrer dans les royaumes inférieurs.
Si vous lisez ce qui figure dans nos « prières » traditionnelles (tel que l'Eko) et nos vœux (comme les Quatre grands vœux du bodhisattva), vous verrez que ce sont là toutes des déclarations de compassion et d'aspiration altruiste. La prière personnelle ne diffère pas tant que cela de ces dernières. Cultiver le bien, s'abstenir du mal et purifier son esprit sont en soi ce que le Bouddha a dit, et ce que tous les bouddhas enseignent. L'Odaimoku n'est pas censé être une pratique qui dispense les gens de faire l'effort de s'abstenir de planter des mauvaises causes ou de s’efforcer de cultiver de bonnes causes, et de travailler pour le bien de tous les êtres. C'est plutôt une méthode qui nous facilite l’accès à la nature de bouddha à l’intérieur de nous, et nous permet d’entreprendre ce travail.
Il va sans dire que la notion de « foi » joue un rôle très important dans le bouddhisme d'Asie de l'Est, et en particulier dans le bouddhisme de Nichiren. Dans ce contexte, la « foi » exprime bien plus que ce que signifient les mots « ferveur ou dévouement », même si elle englobe aussi ces deux notions. Voici un extrait de mon dictionnaire :
La foi : (sk. śraddhā ; j. shin ; 信) Le terme sanskrit śraddhā श्राद्ध peut être aussi traduit par « avoir confiance en » ou « faire confiance à », dénué du sens d’ « avoir une foi/confiance aveugle ».2
Selon l’Abhidharmakośa (Trésor de l'Abhidharma), la foi implique une purification de l'esprit [pure conscience] et l'adhésion à la doctrine du karma et des Trois Trésors (Vasubandhu).
Selon l’Abhidharmasamuccaya (Le Compendium du Mahayana) la foi désigne une entière et inébranlable conviction que la vraie sérénité est issue de la vertu, d’un effort actif dans la pratique. Elle a pour fonction de donner une base au désir vertueux prévoyant [d’atteindre l’éveil (Asanga)].
Dans le Traité de démonstration du Yogacra*, il est écrit que la foi est issue d’un esprit purifié, capable d’accepter, de se réjouir, d’éprouver de la joie et de nourrir un profond désir pour tout ce qui est réel, pour tout ce qui est vertueux (par exemple, les vertus des Trois Trésors). Ce traité parle également de la capacité d'atteindre les dharmas bénéfiques, qu’ils soient terrestres ou supra-séculaires. Cette foi a pour fonction de neutraliser, voire contrebalancer le manque de foi et nous permettre de vivre pleinement ce que la vie nous procure de bon et bénéfique. Cette foi est présente dans chaque personne ayant un état d’esprit positif.
La foi est la première des cinq facultés indrya et des cinq pouvoirs (sk. panca-bala ; j. go-riki) [que sont la foi, l'énergie, la pleine conscience, la concentration et la sagesse*]. En tant que partie intégrant les groupes précités, la foi apparait deux fois parmi les trente-sept conditions requises pour l'éveil (j. sanjushichi-dobon), et est également comprise dans les vingt-et-une faculté ayant un statut primordial par rapport à la purification [de l’esprit]. En tant que l'une des cinq facultés (indriya), elle figure parmi les vingt-deux facultés indriya, où elle est considérée comme primordiale pour acquérir la purification de l’esprit.3
En tant que faculté mentale (sk. caitta), la foi figure parmi les facteurs salvifiques omniprésents des soixante-quinze dharmas en cinq catégories de l'école Kusha-shū et des quatre-vingt-quatre dharmas en cinq catégories de la Jōjitsu-shū. C'est aussi l'un des phénomènes mentaux concomitants* parmi les dharmas sains des cent dharmas en cinq catégories de l'école Hosso. C'est aussi l'un des cinquante-deux facteurs mentaux parmi les quatre-vingt-deux facteurs des quatre congrégations (sk. varga) du Theravada.
Il existe également un autre terme : adhimukti qui pourrait être traduit par "ferveur/dévouement" mais qui est généralement traduit par "compréhension par la foi" ou "croire et comprendre" lequel est également le titre du chapitre IV du Sutra du Lotus :
La compréhension par la foi : (sk. adhimukti ; j. shinge ; 信解) Le terme sanskrit adhimukti peut aussi être traduit par "détermination", "résolution" ou "zèle".
Ce terme fut désigné par Zhiyi comme le quatrième des quatre samadhi (compréhension par une foi inébranlable) dans la pratique du Sutra du Lotus par ceux qui purent entendre ce Sutra directement de la bouche de Shakyamuni.
Je crains vraiment que ceux qui s’efforcent tant de ne pas tomber dans le gouffre d’un christianisme dysfonctionnel créent par inadvertance des graines indésirables et inutiles dans leur pratique bouddhique. Encore une fois [je voudrais dire que] ce n'est pas parce que vous possédez un antidote que cela doit vous inciter à boire du poison.
Namu Myoho Renge Kyo
Ryuei
1Version en anglais https://en.wikipedia.org/wiki/Prayer_of_Saint_Francis
2Le dictionnaire sanscrit inclut les mots : croyance, fidélité, loyauté, et fait aussi référence aux 6 vertus cardinales (ṣaṭsampad).
3Les 37 facettes de l’Éveil spirituel, cf. https://nichiren-etudes.net/articles/tientai/37%20facettes.htm