Ryuei : La première chose que je voudrais dire est qu’il n’existe pas d’entités telles que personnes, âmes, soi, ou êtres, de même qu’il n’existe pas de chose comme un bon ou mauvais karma, ou quelque conscience que ce soit. Tous ces concepts sont des constructions. En revanche, on peut dire qu’il s’agit de termes conceptuels qui n’ont de signification qu’à l’intérieur de systèmes de pensée ou qu’ils sont des « jeux de langue » que nous utilisons. Il nous faut leur résister et assumer le fait qu’il n’existe aucune réalité concrète ou éprouvée se référant à ces termes. Tous ces termes sont vides, dénués d’une quelconque réalité.
Ceci dit, la tradition bouddhiste utilise cependant de tels termes. Mais à certains moments, comme dans le Sutra du Diamant ou le Sutra du Cœur, le Bouddha ou d’autres rhéteurs reconnus nous rappellent que ces termes sont vides. Quelle valeur provisoire peut-on alors leur accorder ? La valeur dite provisoire de termes tels que « soi », « conscience », « karma », « bienfaisant/bénéfique », « malfaisant/maléfique » et autres termes similaires, n’existe que pour faire appel à notre bon sens et nous inciter à vivre de façon telle que nous puissions réduire la souffrance et développer nos capacités à nous libérer de cette souffrance, nous-même et autrui. Il serait même bien mieux de parler en termes d’existence provisoire de la « vie », des « voies », de la « souffrance », de « nous-mêmes » et des « autres êtres ».
Quelle est la Voie du Milieu qui pourrait rassembler toutes ces notions ? Cette voie implique qu’il convient d’en parler avec légèreté, de réaliser qu’en fin de compte toutes ces notions sont vides de toute substance, et qu’à long terme cette vacuité n’est pas une « chose » en soi. C’est ainsi qu’on arrive à se demander comment ce genre de discours peut améliorer notre pratique et notre vie. Gardons cela à l’esprit et répondons maintenant aux questions :
Question : Une transmigration karmique « un pour un » est-elle tout compte fait possible ?
Je dois avouer ne pas être bien sûr d’avoir suivi toutes les ramifications de cette question. Cependant, la question posée correspond sans doute à ceci : chaque personne ne porte-t-elle que le karma de ses propres actes, indépendamment des actes d’autres personnes et de leurs conséquences karmiques ? La tradition bouddhiste semble généralement abonder en ce sens, car lorsque la rhétorique porte sur le karma d’une personne, le point de discussion est de permettre à cette personne de prendre la responsabilité de ses propres actions. Le Bouddha répudie en effet toute vision philosophique ou religieuse qui priverait une personne d’être responsable de ses propres actes.
Par ailleurs, le Bouddha a également enseigné que tout ce qu’une personne traverse dans le courant de sa vie n’est pas forcément le résultat du karma. Cinq sortes de causalités différentes ou Cinq certitudes (appelées en pali les 5 niyamas) produisent événements et situations : 1) causalité d’activités inorganiques ou physiques 2) causalité de processus biologiques 3) causalité de processus inconscients ou mentaux involontaires 4) causalité d’actions intentionnelles, à savoir le karma 5) causalité de processus libérateurs tels qu’enseigner, pratiquer et réaliser la bodhéité.
La tradition bouddhiste n’évoque pas directement la notion de karma collectif, mais parle cependant qu’il existe en tout être une dimension altruiste, désintéressée, magnanime. Alors que la soi-disant 8e conscience ou conscience du grenier (Alaya) est seulement évoquée en termes d’individu, ces mêmes consciences du grenier des divers êtres vivants sont supposées être coordonnées, de sorte que tous ces êtres puissent expérimenter la réalité d’un même monde et celle du monde de leurs semblables. Pour cette raison, toutes ces histoires autour de la 7e, 8e ou 9e conscience devraient être comprises comme étant des spéculations métaphysiques de certains Bouddhistes ayant vécu à une époque plus avancée du Mahayana (et certainement pas de tous les Bouddhistes de cette époque), lesquels tentaient d’expliquer que le karma est un continuum relevant de la responsabilité personnelle.
Laissons de côté toutes ces spéculations métaphysiques. On ne peut en effet pas prouver des phénomènes comme le karma et la renaissance, et encore moins de savoir si le karma est seulement individuel ou également collectif. De telles spéculations ne font que détourner de la pratique puisque personne ne peut les vérifier, excepté les bouddhas peut-être ; le Bouddha a de toute façon expressément dit que de telles spéculations sur le karma conduisent les hommes à la folie s’ils ne sont eux-mêmes pas bouddhas.
Pour illustrer ces propos, je parlerai en mon nom : je sais être influencé par tous les courants de la causalité qui contribuent à alimenter ses flots, un courant composé d’activités et processus relatifs à mon existence (laquelle est temporaire et vide de toute substance fixe, indépendante et immuable). Ces courants sont physiques, biologiques, sociaux, collectifs, familiaux, génétiques, inconscients, etc. Le point à relever est qu’il existe quelque chose de bien supérieur à ce que je suis. Ce quelque chose comprend aussi toutes les autres personnes et l’univers entier, sinon je serais une toute autre personne. Il existe aussi quelque chose de bien inférieur à ce que je pense, car si je cherche qui je suis, je ne peux trouver le moindre repère fixe. Dès lors que l’on s’adresse à moi, je peux néanmoins prendre conscience à chaque instant que l’on m’adresse la parole ; si l’on me regarde, je peux me demander si mon visage et mes vêtements sont propres ; quand je dois agir ou faire un compte-rendu de mes activités, je me sens d’une certaine façon responsable de mes propres actes, mais pas de ceux des autres. Si je présente mes excuses à quelqu’un ou que je le blâme, je ressens à quel point cette action me met en porte-à-faux avec moi-même. C’est ce sentiment auquel le Bouddha fait appel lorsqu’il parle en termes conventionnels de vérité provisoire du karma et de responsabilité personnelle : c’est en prenant la pleine responsabilité de ce que nous faisons que nous pouvons améliorer notre propre vie et celle de nos semblables, créer plus de circonstances libératrices pour tous (même si, dans le fond, il n’existe pas d’ego, d’autres êtres, de soi propre ou de soi autre, ni de « multitude d’êtres », excepté en termes de voie provisoire pour les évoquer et les mettre en relation).
2e question : comment peut-on surmonter notre tendance à la paresse, même si nous sommes tous assujettis à cette même loi physique* ?
C’est la raison pour laquelle le Bouddha a mis l’accent sur l’effort et l’énergie justes ! Nous ne pouvons pas penser ou dire que quelqu’un d’autre nous ait dit qu’être paresseux relevait d’un raffinement philosophique ou d’une spéculation métaphysique. La façon de surmonter la paresse est tout simplement de se bouger les f…! Ou, en ce qui concerne la pratique bouddhique, il faut tout simplement cesser d’agir avec inconséquence et poser son postérieur, s’asseoir (pratiquer). Le Bouddha et d’autres personnes offrent dans les sutras toute sorte de motivation. Ne serait-ce que le Sutra du Lotus qui contient presque toutes les paraboles et des paroles motivantes expliquant comment nous pouvons éveiller notre bodhéité, voire devenir bouddha. Vous devez trouver ce qui vous motive, vous. De toute évidence, nous avons bien plus à faire avec notre esprit et notre cœur qu’à être paresseux ; à partir du moment où le temps que nous accordons à ces activités est raisonnable, il n’existe aucune mauvaise manière d’être efficace et de prendre quelque repos ou de se divertir quand nous en ressentons le besoin. Il est bien sûr mieux de travailler d’une façon astucieuse et efficace que de travailler durement pour peu de résultats. C’est la raison pour laquelle le Bouddha mettait l’accent sur les notions de moyens habiles, d’effort et d’énergie justes. L’anglais dit : « Ne travaille pas durement, travaille astucieusement. »
Cette dernière question nous mène à cette troisième : comment pouvons-nous nous prémunir des souffrances liées au karma collectif ?
Nous ne pouvons pas nous en prémunir. Le Bouddha lui aussi en a souffert. Shariputra et Maudgalyayana, ses meilleurs disciples, moururent avant lui. De fait, l’un d’entre eux fut même assassiné. Les membres de son clan furent décimés en raison de leurs mauvaises actions perpétrées dans leurs vies antérieures. Même les personnes qui atteignent le nirvana continuent de souffrir de leur karma personnel (et de leur présumé karma collectif) jusqu’à leur mort. C’est pourquoi le nirvana auquel elles parviennent en une vie est appelé « nirvana doté de souvenirs » du fait qu’elles possèdent jusqu’à leur mort encore un corps et un esprit, raison pour laquelle ces personnes peuvent encore souffrir des effets de leur karma passé. On dit que les arhats, les pratyekabuddhas et les bouddhas qui meurent, accèdent au parinivarna, ou « nirvana exempt de souvenirs », du fait qu’ils n’ont plus ni corps ni esprit, ni quelque cause karmique en souffrance que ce soit pouvant donner lieu à rétribution.
Le Bouddhisme n’a jamais enseigné que nous pouvions nous débarrasser de notre karma passé, comme par magie. Il enseigne au contraire qu’il peut être « expié », tel que Nichiren l’écrit, à travers les souffrances que nous endurons présentement à condition de faire preuve de patience, de se conduire de façon altruiste et d’éprouver de la compassion. La façon dont nous pouvons agir est d’arrêter de perpétuer un mauvais karma, principalement en cessant de commettre de mauvaises actions. Nous pouvons aussi nous éveiller au fait qu’il existe des formes d’injustice collective et décider de ne plus y participer, voire d’en faire partie. Nous pouvons même tenter d’éveiller nos semblables et faire en sorte que cesse toute injustice systémique et ce, sans colère ni amertume, car si nous ne pouvons faire preuve de patience ni éprouver de compassion, nous ne ferons que perpétuer plus de souffrance (et ce, même si l’on croit bien faire, risque-t-on de se heurter à des conséquences inattendues ; cependant, une attitude dénuée de compassion ne fait que répandre plus de colère et de haine en ce monde).
4e question : une conscience additionnelle, conscience Amala ou 9e conscience, existe-t-elle vraiment ?
Non, elle n’existe pas. En fin de compte, il n’existe aucune sorte de conscience de quelque nature substantielle que ce soit. Au niveau de la vérité provisoire ou conventionnelle, il est plus aisé d’organiser nos expériences en les rattachant à des modes de conscientisation – certains modes en termes de sensations physiques, d’autres en termes de pensées et sensations, de ressenti égocentré, de souvenirs inconscients et habitudes de penser, ou bien en un mode de conscience où tous ces précédents aspects personnels paraissent nous motiver à rechercher l’éveil. Parler de 6e ou 8e ou 9e consciences relève simplement de modèles d’ordre pratique. Ils ne sont rien de plus que des modèles nous aidant à organiser notre expérience phénoménale.
5e question : puisque nous subissons le karma collectif, comment avoir une prise sur lui ?
Quand on arrivera à avoir une emprise sur nous-mêmes, on arrivera alors à avoir une emprise sur la vie. Il faut toujours commencer par soi-même. Chacun doit d’abord le découvrir et l’identifier en soi, puis transformer ses idées préconçues et ses préjugés, sa paresse, son amertume, sa rage et son égocentrisme. Il ne faut pas se leurrer : nous ne pouvons pas aborder le monde ou affronter les problèmes qui le secouent si nous ne sommes pas même capables de nous occuper des nôtres. Certes, il faut rester conscient du fait que ce que nous sommes et ce que nous faisons n’est pas seulement le fruit de nos efforts ou de notre seule volonté. En fait, l’univers entier (qui englobe aussi toutes nos activités immédiates) concourt à nous faire prendre conscience de nous-même, car c’est seulement à partir de ce moment-là que l’univers se rend compte de notre existence et peut commencer à agir selon sa propre volonté, c’est-à-dire par lui-même. C’en est là le point de départ.
Dernière question : Comment faire pour transformer un karma lourd en potentiel régénérateur de bodhéité ?
Voici mes réflexions sur cette question :
L’expression « karma lourd » est extrêmement subjective. Helen Keller avait-elle un « karma lourd » ? Sentait-elle d’ailleurs elle-même qu’elle avait un karma lourd ? Et que dire d’Anne Frank, de Victor Frankl ?
Si je mentionne précisément Victor Frankl, c’est parce qu’il est l’auteur du livre Un homme en quête de sens que j’ai lu dans les années 1980 alors que j’étais lycéen. Je me rappelle avoir trouvé cet ouvrage très puissant, évoquant une personne ayant vécu l’expérience des camps de concentration nazis qui se vouait ensuite à aider les gens à trouver un sens à leur vie. Je pense que lire son livre aiderait quiconque à prendre du recul par rapport à ses problèmes personnels et en chercher le sens d’un autre point de vue.
Je trouve également très inspirante la chanson du groupe anglais Chumbawumba Le Testament de Rappaport : Je n’ai jamais baissé les bras.
Cette chanson s’inspire de la nouvelle autobiographique de Primo Levi Moments de grâce/de répit (Si c’est un homme ?), qui relate la vie dans les camps de concentration nazis.
On en trouve les paroles sur Youtube, mais je les rapporte ici :
(Refrain) Et si toi, tu en réchappes, Je n’ai jamais baissé les bras Dis-leur ceci Je n’ai jamais baissé les bras, et si tu vis plus longtemps que moi, dis-leur ça. Presque comme si je l'avais prévu, j'ai bu, j'ai mangé, j'ai fait l'amour. J'ai appris à m’approprier tout ce que je pouvais, je n'ai jamais demandé pitié et je n'ai jamais baissé les bras. Au bout du compte tout se tient. Parfois je vomis des souvenirs heureux. Parfois je ris à tue-tête juste pour me fendre la gueule (Répétition du refrain) Et si je rencontre Hitler à l’autre endroit, je lui cracherai cette précieuse soupe au visage et toutes mes dettes seront réglées, tu vois. Parce que Hitler n'a jamais eu raison de moi (Répétition du refrain) Je n'ai jamais baissé les bras, je n'ai jamais baissé les bras. J'ai rampé dans la boue mais je n'ai jamais baissé les bras, je n'ai jamais baissé les bras…
Vous pouvez vous demander pourquoi je me focalise à ce point sur les rescapés des camps de concentration. Je suis né en 1966, et parmi mes tout premiers souvenirs figurent les documentaires que je regardais sur la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Quand j’ai commencé à fréquenter une école catholique, j’ai eu connaissance de Dietrich Bonhoeffer et de personnalités plus contemporaines, comme celle de l’évêque Oscar Romero qui fut lui aussi martyrisé par les fascistes. Mes professeurs étaient très concernés par la justice sociale et par ceux qui avaient été capables de résister au mal, au comportement cruel et profondément inhumain qui existe dans l’humain. C’est pourquoi je n’ai pas fait que lire Anne Frank et Victor Frankl, mais également à plusieurs reprises La Nuit d’Elie Wiesel.
Élevé aux Etats-Unis, je vois maintenant sans cesse des signes de fascisme, voire le nazisme encouragé. J’observe le monde et vois l’essor de régimes totalitaires extrêmement cruels, et je vois que le monde autour de moi est littéralement plongé dans les flammes (ceci étant dû non seulement au réchauffement global de la planète, mais aussi en raison des émeutes provoquées l’été dernier par le meurtre injustifié qu’un policier commit sur un Noir), tout ceci rendant la situation politique de plus en plus désespérée au fur et à mesure du temps qui passe.
Qu’est donc un « karma lourd » ?
Dans tous les cas, le bouddhisme enseigne que le karma, qu’il soit lourd ou immuable ou de quelque autre nature que ce soit, doit être totalement accepté ; qu’il forme CECI, ce qu’est ici et maintenant notre situation, notre Dharma. Il est CECI, quoique nous en pensions ou quelles que soient les mauvaises actions que nous ayons commises ou non dans notre vie passée. Dans tous les cas, l’angoisse ressentie est provoquée par notre incapacité à accepter et à travailler avec notre situation présente, laquelle est certainement causée par des habitudes de penser karmiques qui façonnent notre ressenti et nos réactions face aux circonstances changeantes.
En ce qui me concerne, lorsque je me sens bloqué, coincé, je pratique pour accepter ce que je suis en train de vivre et trouver des voies qui soient « vides » de toute substance fixe, mais cependant susceptibles d’être travaillées. Par « travaillées », j’entends ce qui peut être fait à l’aide de mes causes et conditions en cours, c’est-à-dire créer un ensemble différent de causes et conditions plus significatives, plus gratifiantes et libératrices pour moi et pour autrui. Je peux en effet ne pas voir quelles sont les causes dont j’ai besoin à ce moment-là. Ainsi, [il s’agit de] pratiquer pour accepter et voir dans leur intégralité ses propres causes et conditions présentes, pour parvenir à les ressentir et les voir en transparence, et voir ce qu’il est nécessaire de faire (ou de ne plus faire).
Trouver un sens à sa vie est plus difficile et délicat. Chacun devrait méditer sur tout ce qu’il traine, porte avec lui, tout ce qu’il aime ou le fascine, ou tout ce auquel il doit constamment faire face. Tous sont des indices nous aidant à définir un but de vie plus profond. Pour donner un exemple, le prince Gautama Siddhartha était assis sous un pommier rose pendant une fête des moissons. Toutes les souffrances qu’il voyait l’accablaient : la sueur des laboureurs, la peine des bœufs fouettés pour tirer les charrues, celle des vers déterrés que mangeaient les oiseaux. La plupart des gens festoyaient, mais le Bouddha au cœur sensible et empli de compassion ne pouvait voir qu’agonie et mort. Il focalisa alors son attention sur sa respiration, se retira en son for intérieur dans une respiration pleinement consciente en restant assis, et parvint à un état d’absorption méditative. Cela se passait bien avant qu’il ne quitte son palais en quête de la libération des souffrances. Cependant, quand il jugea plus tard ses pratiques ascétiques futiles et les abandonna, il se rappela ce moment bien lointain, assis sous cet arbre pendant la fête des moissons. Il se souvint comment il était parvenu à cet état d’esprit serein, stable et solide, même après avoir perçu toute sorte de souffrances. Il reprit alors sa posture physique et mentale sous l’arbre Bodhi, considéra toutes les circonstances présentes le concernant, et utilisa sa perspicacité pour pénétrer la signification de tout ce qu’il lui était arrivé (et ce, même au cours de ses vies passées dont il fut capable de se rappeler grâce à l’état de profonde absorption méditative auquel il était parvenu) ; de se rappeler tout ce qui avait été, était et arriverait aux autres.
L’intérêt de ce moment passé sous le pommier rose réside dans le fait qu’il montre que Siddhartha réagissait à la fête des moissons bien différemment des autres personnes. C’était un signe de développement de sa sensibilité et de sa compassion. Et ce moment pendant lequel, encore enfant, il resta assis sereinement sous cet arbre et parvint à s’absorber dans la méditation montre tout son talent pour une telle pratique. Tous ces signes indiquent que Siddhartha était déjà un bodhisattva extrêmement avancé sur la voie de la bodhéité. Quelles choses se sont produites dans notre propre vie pouvant être comprises comme étant les signes de nos propres capacités, de nos centres d’intérêt, de nos habiletés et talents ? Dès lors que nous arrivons à nous les représenter et à engager toutes nos forces mues par une volonté authentique (ou vœu primordial d’un bodhisattva), aucune souffrance ou difficulté (karma lourd ou pas) ne pourra nous dissuader d’agir avec cette même volonté authentique.
Namu Myoho Renge Kyo,
Ryuei