instructions
 

Instructions

« Eviter tout mal, cultiver toute bonté, conserver l'esprit pur, ceci est l'enseignement du Bouddha ».

Il est bien des sentiers différents conduisant au nirvana, mais le plus important pour nous est le sentier du Dhyana. Dhyana est la pratique du contrôle de l'esprit par laquelle nous arrêtons le cours des pensées et essayons de réaliser la Vérité Ultime. C'est la pratique de l'« Arrêt et Examen » (shi kan, samatha-vipassana). Si nous faisons cesser toute pensée discriminative, cela nous préservera de continuer à accumuler l'erreur, alors que la pratique de l'Examen (kan) chassera toutes les illusions. « Arrêt » (shi, samatha) est le repos de la conscience inférieure, alors que « examen » (kan vipassana) peut être comparé à une bêche en or qui déterre un trésor de richesse transcendante. Arrêter (shi, samtha), c'est entrer dans le merveilleux silence et la paix de la potentialité (Dhyana-samapatti) (note) alors que Examiner (kan-vipassana), c'est pénétrer dans les richesses de l'intuition et de l'intelligence transcendante (matti-prajna).

A mesure que l'on avance dans ce sentier on s'enrichit de plus en plus de moyens d'élèvation pour soi-même et de bienfait pour les autres. Dans le Sutra du Lotus il est dit :

« Notre Seigneur le Bouddha demeure à jamais dans la permanence du Mahayana par son atteinte de la réalisation de la Vérité et par ses pouvoirs supranaturels d'intuition et d'intelligence transcendantes (matti-prajna). Par ces qualités, il apporte la délivrance à tous les êtres. »

Nous pouvons comparer ces deux pouvoirs (samapatti et prajna) aux roues d'un char, ou aux ailes d'un aigle. Si un disciple n'a que l'une d'elles il tombe dans un état de déséquilibre. Ainsi que dit le Sutra :

« Ceux qui pratiquent seulement la bonté et les bénédictions de samapatti et n'apprennent pas la sagesse, doivent être comptés comme des ignorants, tandis que ceux qui ne pratiquent que la sagesse et n'apprennent pas la bonté et la compassion doivent être comptés comme manquant d'équilibre ».

Bien que les erreurs provenant du manque d'équilibre puissent différer des erreurs de l'ignorance, elles conduisent de même aux vues fausses. Ceci explique clairement que si l'on doit maintenir les deux pouvoirs en équilibre, on doit en même temps être préparé et prêt. Le Sutra dit :

« Comme l'intelligence est plus spécialement développée par les arahats, la nature réelle des Bouddhas n'est pas perçue par eux. Les Mahasattvas-Bodhisattvas possédant les 10 facteurs permanents d'Eveil perçoivent la vraie nature de bouddha, mais ils ne la perçoivent pas entièrement c'est parce qu'ils donnent trop d'importance à l'intelligence. Ce sont seulement les Bouddhas et les Tathagatas qui la perçoivent parfaitement parce que leurs pouvoirs de samapatti et de prajna sont également développés ».

N'avons nous donc pas raison en concluant que la pratique de Dhyâna est la véritable porte d'accès à l'Eveil parfait et complet, sans supérieur ? N'est-ce pas l'Octuple Noble Sentier que tous ceux qui adoptent la Doctrine du Bouddha doivent suivre ? Dhyana n'est-il pas l'étoile polaire de toute bonté et de l'Eveil parfait et complet, sans supérieur ? Si quelqu'un comprend parfaitement ce qui a été dit ici sur le Dhyana il se rendra compte que le pratiquer n'est pas une tâche aisée.

Cependant afin d'aider les débutants à surmonter leur ignorance et leurs empêchements et les guider vers l'Eveil nous les aiderons, autant que nous le pourrons, en expliquant la pratique de Dhyana avec les mots les plus simples ; mais, même au mieux, cette pratique sera difficile. Il serait absurde de présenter autrement sa profondeur. Nous l'expliquerons en dix points qui seront comme les degrés menant vers l'Eveil et le nirvana.

Ceux qui recherchent la Vérité mais sont déjà plus avancés ne doivent pas considérer ce livre avec mépris parce qu'il est écrit avec des mots simples pour des débutants. Ils doivent être modestes et prudents à cause des difficultés qu'ils rencontreront eux-mêmes lorsqu'ils viendront à la pratique. Il est possible que certains seront capables d'assimiler aisément ces enseignements et, en un clin d'oeil, leurs empêchements seront détruits et leur intelligence développée sans limite, ainsi que leur compréhension supranaturelle.

Mais si l'on ne fait que lire littéralement, sans entrer dans la signification profonde on ne sera pas capable de trouver son chemin vers l'Eveil , la simple lecture sera seulement une perte de temps. Un tel lecteur pourrait être comparé à un homme pauvre qui passe son temps à dénombrer des trésors appartenant à un autre et demeurant toujours aussi pauvre lui-même.

Suite