Les cinq agrégats du moi Peter Johnson
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2. La conscience embryonnaire (vijnana, shi-ki) - Le mental ; attention, esprit, regard intérieur. Le propre de l’esprit est la saisie mentale, la connaissance d’un objet, alors que la matière ne le peut pas. La prise de conscience est une appréhension de l’objet. Le mental permet de connaître l’objet et se trouve ainsi dépendant de la matière. Le sanskrit l’appelle nama (nom) car il attribue une caractéristique, donne un nom (namati) à l’objet. Cela est rendu possible grâce aux sens mais ne doit pas être confondu avec les sens qui sont seulement des sortes de fenêtres pour percevoir les objets. 3. La préhension (perception) sensorielle (vedana) – Ce sont les lentilles, les fenêtres ou les filtres par lesquels la conscience perçoit ses objets. Ils comportent deux constituants de base : les six organes des sens (yeux, oreilles, nez, langue, corps, le mental) et les six sensations (vue, ouïe, odorat, goût, toucher, dharmas ou éléments de la réalité). Leur contact produit six sortes de consciences. On compte ainsi dix-huit modes de l’esprit. 4. La volition (samskara) – Actes conscients (ou préconscients pour les êtres non éveillés), actes intentionnels accomplis par le corps, la parole et la pensée, actes qui forment le karma (faits qui contribuent à la formation de notre destinée). Alors que les perceptions sensorielles sont "entrants" (venant des objets de conscience) les actes de volition sont "sortants" (partant de la conscience ou de la préconscience). Les informations sensorielles sont l’intermédiaire entre le contact avec l’objet et la volition qui nous pousse à réagir. 5. La conceptualisation (samjna) – Faculté de rationalisation. C’est ce qui permet d’interpréter, classer, "faire sens" à partir de perceptions et d'actions. On crée des concepts qui transmutent les réalités (dharmas) en données sensorielles : pensées, représentations, images, mots, etc. Les perceptions sensorielles reçoivent un sens. C’est précisément là que naît l’idée d’un moi en tant qu’entité douée de raison et de discernement. Les réalités (dharmas) sont affublées d’un self (un nom) afin qu’elles puissent être distinguées et identifiées. Lorsque les perceptions et les actes sont différenciés par des concepts, cette différenciation engendre la notion de dualité et d’une diversité infinie, ce qui mène à la catégorisation et au regroupement de perceptions sensorielles. suite : le triple monde |