Readings of the Lotus Sutra


Préface

par Stephen F. Teiser et Jacqueline I. Stone


La philosophie complexe, la richesse de la langue et de la mythologie du Sutra du Lotus, ainsi que ses nombreuses répercussions, en ont fait un des textes sacrés les plus populaires du bouddhisme. Rédigé, à l’origine, en une langue indienne ancienne proche du sanskrit, il fut, plus tard, traduit en plusieurs langues et, dans sa version chinoise, il est devenu une partie intégrante du patrimoine religieux et culturel de la Chine, de la Corée et du Japon. Peu de bouddhistes dans ces cultures, passées ou présentes, ignorent le Sutra du Lotus; par ailleurs, il devient de plus en plus connu en Occident.

Le but de cet ouvrage, conforme aux objectifs de la série qu'il inaugure, est de montrer comment ce texte exceptionnel a été lu au cours de l'évolution du bouddhisme ainsi que d'offrir de nouvelles perspectives de lecture de ce sutra. Les collaborateurs à la rédaction de ce volume ont procédé à des recherches approfondies sur les interprétations de ce texte. Dans les chapitres ci-dessous, ils se réfèrent à leurs travaux antérieurs, publiés pour la plupart sous la forme de monographies ou d'articles, dans des revues spécialisées, avec une mise à jour et un recadrage destinés à offrir une présentation rajeunie et ordonnée de la vie de ce sutra dans différents cadres asiatiques. Certains chapitres se concentrent sur la langue et les doctrines du Sutra du Lotus, proposant des lectures et des analyses philosophiques des problèmes importants soulevés dans le texte. D’autres mettent l'accent sur les divers milieux dans lesquels le Lotus a été étudié et suivent le développement des mouvements sociaux, des écoles de pensée, de l’art et de la poésie que le Sutra a inspirés en Asie du Sud-Est.

Le premier chapitre, coécrit par les initiateurs de la collection, examine les origines du Sutra du Lotus, le restitue dans son contexte indien et donne un aperçu de son histoire ultérieure.

Étant responsables de la publication de ce volume, nous avons beaucoup réfléchi à la manière de traiter la complexité du texte et la diversité de ses interprétations. Nous avons pris le parti de compter le moins possible sur une éventuelle préparation spécialisée de nos lecteurs. Nous supposons seulement que les étudiants qui ouvriront ce livre sont suffisamment avisés et sont motivés soit pour des raisons personnelles soit parce qu'ils suivent un cours sur le bouddhisme.

La plupart des chapitres de ce livre se basent sur la version du Sutra du Lotus traduit du sanskrit en chinois par le moine de Kucha (ancien royaume d’Asie centrale), nommé Kumarajiva, qui vécut de 344 à 413 (ou peut-être de 350 à 409). La version chinoise de Kumarajiva, à laquelle quelques passages furent ajoutés au Ve et VIe siècles, a été la plus influente de toutes les traductions du Lotus.
La traduction anglaise du Sutra du Lotus est celle de Leon Hurvits : Scripture of the Lotus Blossom of the Fine Dharma (The Lotus Sutra) ; édition révisée et publiée en 2009 par Columbia University Press. La traduction française est celle de Jean-Noël Robert, Le Sutra du Lotus, Librairie Arthème Fayard, 1997.

Notre objectif étant d'ouvrir le Sutra du Lotus à une nouvelle génération de lecteurs qui rencontrent le texte pour la première fois, nos collaborateurs ont aussi pris la peine de traduire et d'expliquer tous les mots étrangers à leur première occurrence. Conformément au choix de traduction adopté par Hurvitz, nous donnons généralement le sens des termes bouddhiques en chinois, différent parfois de la signification du mot sanskrit original. Nous indiquons généralement les périodes temporelles par siècles plutôt que par dynastie, sauf lorsque la mention de celle-ci est pertinente dans un cas précis. De même, les notes sont destinées à aider les étudiants à trouver la référence anglaise la meilleure et la plus actuelle sur des sujets particuliers pour la lecture ou la rédaction de documents. Ceux qui souhaitent explorer les références bibliographiques plus spécialisées ou des travaux dans d'autres langues trouveront davantage de références dans les bibliographies des sources citées dans les notes. Dans les références des auteurs asiatiques modernes, nous suivons la convention occidentale et plaçons le nom de famille en dernier dans les citations de leurs publications anglaises ; autrement, dans le texte, les références à des personnages chinois ou japonais suivent la convention de l’Asie du Sud-Est qui place le patronyme en premier.

Les responsables de l’édition souhaitent exprimer leur gratitude à la Dharma Drum Foundation, à son fondateur, le vénérable Sheng-Yen, décédé alors que le livre était sous presse, et au directeur général de la Fondation, Tseng Chi-chun, pour leur soutien et leur dévouement à la série Columbia Readings of Buddhist Literature, dans leur ensemble. Nous tenons aussi à exprimer nos remerciements à Jimmy Yu, dont le travail méticuleux de secrétaire de rédaction a été crucial dans la rédaction du manuscrit. Nous sommes reconnaissants à Columbia University Press, surtout à notre rédacteur en chef, Wendy Lochner ; à notre éditeur de production, Leslie Kriesel ; à notre éditeur de copie, Mike Ashby ; et à Mary Mortensen, qui a composé l'index. Nous remercions aussi nos collaborateurs pour leur générosité à partager leurs idées et leurs révisions des articles. À nos familles, nous restons reconnaissants, comme toujours pour leur soutien.

Stephen F. Teiser et Jacqueline I. Stone

Retour

haut de la page