Biographie de Terasava Junsei, traduit de http://chuprina.kz/interesting/zhizn-i-deyatelnost-dostopochtennogo-dzyunseya-terasavy/
par Aleksei Chmyglia 

Vie et oeuvre de l'honorable Junsei Terasava

2-Après sa venue en Russie

3- Après 1998

 

En avril 1988, en tant que messager de la paix du mont Kiyosumi, Terasava est envoyé à New York dans le cadre de la troisième session extraordinaire de l'ONU sur le désarmement. Il emporte avec lui l’urne des reliques du Bouddha qui lui a été confiée par le supérieur du temple Toshodai-ji  (Ritsu). En route pour New York, Terasava s'arrête dans plusieurs pays en portant cette urne à bout de bras : la place Tiananmen et le mont Tiantai en Chine ; Rangoon, capitale de la Birmanie ; le site de crémation du Mahatma Gandhi et le mont Gridhrakuta (Pic du Vautour) ; Jérusalem en Israël ; Genève (conférence de l'ONU sur le désarmement) ; la porte de Brandebourg à Berlin ; Potsdam, lieu de réunion en 1945 des Trois Grands vainqueurs.

 

Au cours de ce voyage, Terasava se rend pour la première fois à Moscou où, pendant la fête du Vesak lors de la  pleine lune, il organise, avec le futur hambo-lama de Bouriatie, la première cérémonie bouddhiste sur la Place Rouge. .

 

Terasava rencontre personnellement Gorbatchev, lui confie l’urne sacrée  et lui demande de prendre une initiative immédiate et concrète pour détruire complètement les armes nucléaires

 

À la fin de l’année 1988 commencent dans les pays du camp socialiste/sous régime soviétique des transformations à portée historique.

 

Au Japon, Terasava effectue une pratique de trois semaines près du palais impérial et du palais du prince héritier, à l'époque de la maladie de l'empereur Showa Tenno  [Hirohito].

 

En janvier 1989, l'empereur décède. Par coïncidence, le même jour, Terasava commence une pratique de trois semaines sur le mont Sekidozan  à la suite de laquelle il décide, à l'âge de 38 ans, d’abandonner toutes ses activités en Europe et de quitter les temples de Milton Keynes et de Londres.

 

En novembre 1989, le mur de Berlin est démantelé.

 

Ce même automne, en collaboration avec le chanteur indien américain Robbie Romero, Terasava tourne et publie le clip vidéo « Est-il trop tard ? » sur la nécessité de préserver la Terre de la destruction.

Cette année 1989 tombent  tous les gouvernements communistes européens (sauf en Albanie).

 

Avec Richard Gere, Terasava présente le clip vidéo « Est-il trop tard ? » à Washington lors d'un rassemblement de plusieurs milliers de personnes. Le clip est ensuite diffusé à l'Assemblée générale des Nations Unies lors de la Journée de l'environnement. Terasava participe au forum mondial organisé par le Fonds international de survie, pendant lequel le clip est diffusé par satellite.

 

En août 1990, sur ordre de Saddam Hussein, l'armée irakienne envahit le Koweït.

 

En novembre 1990, Terasava organise à Potsdam le « Forum pour une paix unique » à l'occasion de l'anniversaire de la chute du mur de Berlin.

 

En décembre, Junsei Terasava dirige un Rohatsu sesshin (note) devant l’ambassade des États-Unis à Bagdad afin de prévenir les effusions de sang.

 

Terasava, en tant que membre du groupe de maintien de la paix du Golfe, tient une conférence de presse à Londres pour demander la création d'un camp de la paix à la frontière entre l'Irak et l'Arabie saoudite afin de prévenir la guerre, projet qu’il annonce aussi à la presse japonaise. Le 14 janvier 1991, dans le dernier avion qui le conduit à  Bagdad avant le blocus aérien, il emporte avec lui l’urne des reliques du Bouddha. 120 personnes de 18 pays créent un camp à la frontière irakienne. Le 16 janvier commence le bombardement massif de l'Irak. À ce moment-là à Bagdad, Terasava est témoin des conséquences du  bombardement.

 

À la demande du gouvernement irakien, des soldats de la paix quittent l'Irak et tiennent une conférence de presse à Amman, la capitale jordanienne, accusant Bush de cruauté, révélant ainsi au monde que la majorité des victimes d’attaques aériennes sont des civils.

 

En signe de protestation contre le blocus économique en Irak, Teravasa aide à envoyer un convoi de marchandises humanitaires en Irak et se rend dans les endroits particulièrement touchés, dont la ville chiite de Karbala.

 

En mars 1991, un groupe de maintien de la paix du Golfe organise une Marche pour la paix de Jéricho à Jérusalem.

 

 

 

En mai-juin, Terasava organise l'envoi d'une autre colonne humanitaire en Irak alors que le blocus économique est total. En juillet, il dirige la Marche pour la paix de Bagdad à Jérusalem

 

De retour d'Irak, Junsei Terasava se rend à Moscou et en Bouriatie à l'occasion de la célébration du 250e anniversaire du bouddhisme en Russie.

 

 

Il participe également à la conférence END à Moscou et se rend à Tchernobyl. À Tchernobyl, il apprend la nouvelle du coup d'État à Moscou et se rend dans la capitale le 20 août. Le 21 août 1991, Terasava prie sur les barricades devant la Maison blanche moscovite (parlement russe). Après l’échec du coup d’État, il assiste à toutes les manifestations populaires à Moscou et décide de rester en URSS.

 

 En automne 1991, Junsei Terasava présente un projet d’Initiative Eurasie-Pacifique et se rend à Alma-Ata, Tachkent et Douchanbé. L'idée était de refaire la Grande Route de la Soie - un modèle historique des relations entre les civilisations.


Burkhan Bakshin Altan Sume

 

 

 

A cette époque Terasava voyage beaucoup en Russie et en Ukraine avec de nombreuses personnes intéressées par le Dharma.

 

 

 

 

 

En décembre, il dirige le sesshin Rohatsu pour la première fois sur le territoire de l'URSS, en Crimée. À la fin de la pratique, il apprend que l'URSS n'existe plus : l'Accord sur la création d'une Communauté d'États indépendants (CEI) est signé.

 

Le premier résultat des réunions et des voyages de Terasava a été l'ouverture à Moscou de l'Institut du bouddhisme, le 9 janvier 1992, jour du huitième anniversaire de la mort Nichidatsu Fujii. Les fondateurs en étaient de grands érudits orientalistes russes. Ainsi commence le travail sur la traduction du Sutra du Lotus en russe, travail entrepris par l'excellent spécialiste du Japon/l’excellent japonologue Alexander Nikolaevich Ignatovich.

 

A l'hôtel « Ukraine », dans la chambre où vivait Terasava, des disciples se rassemblent et des cérémonies ont lieu. Au printemps 1992 se constitue à Moscou le premier dojo du Sutra du Lotus, la première communauté de pratiquants.

 

Le 15 mai 1992, Terasava procède à la première ordination dans ce pays d’un moine bodhisattva du Sutra du Lotus. Le 16 mai, il participe avec ses disciples à une célébration publique de l'anniversaire de la naissance et de l’Eveil du Bouddha (Vesak), à Moscou, rassemblant environ 800 personnes.

 

En août, Terasava et ses disciples russes et ukrainiens, dirigent la Marche de la paix depuis Iasnaya Poliana, le nid familial de Léon Tolstoï, adepte de la doctrine de la non-violence.

  Le 6 août, anniversaire du bombardement atomique d'Hiroshima, la Marche s’achève par une prière interreligieuse pour la paix au  Comité de la paix de Moscou.
 

En septembre, Terasava se rend en Bouriatie et à Vladivostok.

 

En septembre et octobre, pour la première fois, un moine bouddhiste d'Ukraine disciple de Terasava, Sergey Korostelev, effectue un pèlerinage au Japon

 

En décembre, Terasava exécute un Rohatsu-sesshin (note) devant le Kremlin à un moment crucial pour toute la Russie.

Tous ces événements se sont déroulés dans le chaos des changements politiques qui ébranlent les républiques post-soviétiques.

 

 

Le 9 janvier 1993 à Moscou a lieu pour la première fois une cérémonie publique dédiée à l’anniversaire de la mort de Nichidatsu Fujii.

 

En février-mars, Terasava et trois disciples ukrainiens se rendent en Inde pour un pèlerinage dans des lieux liés à la vie du Bouddha.

  Lors de l’inauguration du stupa à Wardha, Terasava adresse un message personnel à Mikhaïl Gorbatchev sur l'importance de la non-violence.
 

 

En juin, des cérémonies Vesak ont ​​lieu à Moscou, Kiev et Saint-Pétersbourg.

 

 

Après cela, Terasava part pour l'Asie centrale, où il dirige une Marche de sept jours. D'Issyk-Ata au lac Issyk-Kul, il visite des sites archéologiques bouddhistes, des lieux où s’était rendu au VIIe siècle le moine bouddhiste Xuanzang lors de son voyage de Chine en Inde.

 

En septembre 1993, lors de la crise parlementaire en Russie provoquée par la confrontation entre les partisans du Parlement et le Président [Boris Elstine], Terasava et ses disciples  effectuent tous les jours des prières avec un tambour autour de la Maison blanche. Le 2 octobre, sur la place Pouchkine, des moines invitent les Moscovites à lancer un appel à la non-violence.

 

Le 3 octobre, des moines conduits toute la journée par Terasava prient en face de la Maison blanche et sont témoins d'affrontements armés et du chaos qui s’est emparé de Moscou.

 

Le 8 novembre 1993 meurt Ruslan, un ami tchéchène proche de Terasava. Pour participer à ses funérailles, Terasava se rend en Tchétchénie. Ce fut sa première rencontre avec la profonde culture spirituelle et les traditions des Tchétchènes. Il a ensuite visité la ville de Grozny et la patrie de Ruslan, le village de Duba-Yurt.

 

 

En décembre 1993, Terasava dirige avec ses disciples le Rohatsu sesshin* à Kharkov, puis se rend à nouveau en Tchétchénie pour le 49e jour suivant le décès de Ruslan.

 

 

 

Au début du mois de janvier 1994, Clinton et Eltsine signent l'accord Start-3 et un accord avec le président de l'Ukraine, M. Kravtchouk, sur l’arrêt et l'élimination des armes nucléaires en Ukraine, sous réserve de son intégrité territoriale. Ces jours-là, Terasava et ses disciples prient en marchant autour du Kremlin.

 

 

En février-mars, lors de l'aggravation de la situation en Crimée et de l'élection de son président, les moines ukrainiens organisent sur la péninsule une Marche de la paix qui se  termine le 8 mars à Sébastopol.

 

En juin 1994, Terasava se rend de nouveau en Tchétchénie au lendemain d'un affrontement armé dans la banlieue de Grozny entre les unités de la garde présidentielle et l'opposition. 

 

De juin à novembre, Terasava et  ses disciples effectuent un long pèlerinage en Chine et au Japon. À leur retour, les moines effectuent un Rohatsu sesshin* à Kharkov.

 

Le 11 décembre 1994, les troupes russes entrent en Tchétchénie.

 

Dès le 13 décembre, tous les moines de l'Ordre Nipponzan Myoho-ji russe et ukrainien se réunissent à Moscou et, sous la direction de Terasava,  commencent une série de manifestations contre la guerre en Tchétchénie, autour du Kremlin, sur la Place Rouge, près du bâtiment de la Douma, du ministère de la Défense et de l'administration présidentielle.

 

 

Le 31 décembre, l’Ordre organise un rassemblement non violent « die in » après avoir déposé une gerbe portant l’inscription « Tu ne tueras point ! » sur la tombe du Soldat inconnu, action retransmise/relayée par de nombreuses sociétés russes et étrangères.

 

 

En janvier 1995, les moines participent aux piquets de grève de la Memorial Society sur la place Loubianka (note) et, avec les mères des soldats, sur la place Rouge.

 

À Moscou se déroule une conférence de presse organisée sous l’égide de Sergueï Adamovitch Kovalev (note) , où celui-ci parle des crimes de l'armée russe.

 

Les moines et les activistes du Comité des mères de soldats de Russie créent une « chaîne vivante » autour du Kremlin, exigeant de mettre fin à l'effusion de sang.

En février, la police anti-émeute envahit à trois reprises le dojo de Moscou, effectuant des perquisitions.

L’Ordre s’associe aux quelques lettres de protestation de certains hommes politiques russes qui appellent le peuple tchétchène à mener une lutte politique non violente.

 

Lors d'une conférence du Comité des mères des soldats russes, l'Ordre lance la proposition d’une Marche de la compassion maternelle entre Moscou et Grozny et bénéficie d'un soutien chaleureux.

 

8 mars 1995 : La Marche de la compassion maternelle part de Moscou depuis la tombe du Soldat inconnu. Les participants à la marche se rendent à Saratov, Volgograd, Astrakhan, Elista, rencontrant partout le soutien de la population. Malgré les tentatives des autorités fédérales pour arrêter les participants de marcher, ceux-ci arrivent à Nazran, la capitale de l'Ingouchie. Le 25 mars, une Marche à destination de Grozny commence à Nazran, à laquelle se joignent des milliers d'habitants.

 

Le 26 mars, entre les villages de Samachki et Atchkhoï-Martan, des unités du OMSN (Unité spéciale d'intervention rapide) et de l’OMON (unités de Forces spéciales du ministère de l'Intérieur) de la Fédération de Russie arrêtent les participants de la Marche. Des moines bouddhistes sont renvoyés à Moscou « en prévention du danger » par vol spécial.

 

Le 8 avril, les moines de l'Ordre reviennent à Nazran. Le 10 avril, ils arrivent à Sernovodsk, le premier village tchétchène sur le chemin de Grozny. Quelques jours auparavant, les troupes fédérales avaient « libéré » le village de Samachki. À Sernovodsk, Terasava organise le mouvement populaire «Liberté-Vérité-Courage», et la Marche de la compassion maternelle s’achève sur les ruines du palais présidentiel de Grozny, rempli de troupes russes.

 

Les moines marchent à travers les montagnes le long de la ligne de front depuis le village d'Archty (Ingouchie) à travers les villages de Yandi, Chalaji, Rochni-Tchu. Cette action de trois semaines en Tchétchénie se termine le 28 avril.

 

Le 9 mai 1995, l'Ordre manifeste à Moscou lors du passage des cortèges de dirigeants occidentaux. Devant des délégués étrangers, la police de Moscou procède à l'arrestation brutale des moines.

 

En juillet, Terasava et ses disciples sont de nouveau à Grozny. Le 7 juillet, les moines prennent part à une marche de protestation contre l'occupation russe. Le 8 juillet, les moines de l'Ordre organisent et dirigent une procession de plusieurs milliers de personnes. Une famille tchétchène ayant été assassinée après avoir prétendument pillé la  ferme d’État de Prigorodny déclenche deux grandes marches qui donnent lieu aux plus grandes manifestations non violentes de l’histoire de la guerre.

 

Le 10 juillet, une unité de troupes internes arrête les moines. Lors des pourparlers, la délégation tchétchène proteste contre l'arrestation des moines bouddhistes. La partie russe nie simplement l'arrestation alors que Terasava et ses disciples (neuf personnes au total) sont détenus dans l'un des centres de filtration militaire de Grozny. Au bout de cinq jours, ils sont relâchés et emmenés à Moscou par avion militaire.

 

En aout, Terasava  arrive au Japon et donne de nombreuses interviews à la presse pour raconter son expérience en Tchétchénie. Suite à cela, en février 1996, une aide humanitaire est envoyée en Tchétchénie.

 

Le 3 mars 1996, les troupes russes prennent d'assaut Sernovodsk, siège de la plupart des organisations de maintien de la paix.

 

 

 

Du 8 au 10 mars, les moines de l'Ordre organisent une prière de trois jours sur la place Loubianka à Moscou, lançant un appel pour mettre fin à la guerre.

Au cours de ce même mois, Terasava participe à Volgograd au Congrès des diasporas tchétchènes. Après quoi il se rend à New York et rend public les documents du Congrès ainsi que des documents exposant les crimes de l'armée russe. Les images de l'assaut sur Sernovodsk et Samachki sont montrées à la télévision américaine. https://www.youtube.com/watch?v=g6qr2uw-_bc

 

  Le 30 mars, Eltsine, le président russe, ordonne un cessez-le-feu, mais les bombardements se poursuivent.
 

En avril, l'Ordre organise une visite de représentants d'organisations internationales non gouvernementales en Tchétchénie à l'occasion de la commémoration du massacre de Samachki. Les militants de la paix rencontrent Djokhar Doudaïev.

 

Le 8 avril, une prière nationale pour la paix a lieu dans le village de Sleptsovskaya.

 

Le 26 avril meurt le premier président de la République tchétchène d'Ichkérie, Djokhar Doudaïev.

En mai, lors du sommet sur la Sécurité nucléaire à Moscou, Terasava et ses disciples  sont de nouveau arrêtés au cours d'une prière devant l'hôtel Metropol, où ils séjournent.

 

Lors d'une visite en Ingouchie début août 1996, Terasava propose de reporter à plus tard, de 5 à 10 ans, la décision sur le statut de la Tchétchénie, ce qui permettrait de mettre un terme aux opérations militaires.

 

Le 6 août, les troupes de résistance tchétchènes libèrent Grozny, la capitale de la Tchétchénie.

 

En août également, Terasava, accompagné de la présidente du Comité des mères des soldats russes, Maria Kirbasova, et de la militante du mouvement tchétchène Madina Magomadova, se rend au Japon pour dénoncer les horreurs de la guerre en Tchétchénie.

 

De septembre à décembre 1996, Terasava et ses disciples russes et ukrainiens, se rendent en pèlerinage en Inde et au Népal dans des lieux bouddhistes.

 

Le 9 janvier 1997, à Atami (Japon), Terasava assiste à une cérémonie marquant le 13e anniversaire de la mort de Nichidatsu Fujii.

 

En janvier également Aslan Maskhadov est élu président.

 

En mars 1997, Terasava arrive pour la première fois dans l’Altaï. Le Sutra du Lotus revient ains] dans l'ancien pays des Saces.

 

En juillet, Terasava se rend en pèlerinage au mont Béloukha, lieu sacré du peuple de l'Altaï. La devise de ce pèlerinage est « Le réveil spirituel de l'Altaï ».

1- Vie de Terasava Junsei avant la Russie  

 

3- Vie de Terasava Junsei : après 1998  

 

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