Rohachi-sesshin

Rohachi-sesshin (Rohatsu Sesshin), Élévation vers des mondes supérieurs

Par  Nichidatsu Fujii

(8 décembre 1978, Sri Pada, Sri Lanka

 

 

Nous voilà au terme de notre jeûne. Dans tous les temples du Nipponzan Myohoji on célèbre Rohachi-sesshin, mais ceux qui vivent réellement cette pratique ne dépassent pas la trentaine. Bien entendu tout l’environnement a une grande importance, la purification au sens propre et figuré. Il ne doit y avoir ni saleté, ni poussière, ni smog, ce produit de notre siècle. Ici, au Sri Lanka le ciel est pur, l’air est pur, l’eau est pure. La terre et le ciel de ce pays ne connaissent pas la pollution. Le temple Nipponzan Myohoji que nous avons ici est particulièrement pur grâce à la pureté de l’environnement. Les moines doivent continuer à veiller à ce qu’il continue de l’être. Cette montagne est protégée par les divinités. Le Sri Lanka est le pays du Theravada, mais grâce aux forces supérieures des moines étrangers sont venus ériger ici un temple du Grand Véhicule et un Stupa de la paix. Sans l’aide merveilleuse du Bouddha cela n’aurait pas été possible. Ces quelques dernières années nombre de mes disciples se sont dispersés à travers le monde en portant partout l’enseignement du Dharma. Aujourd’hui même l’un d’eux est parti pour l’Indonésie diffuser l’Enseignement du Bouddha.

La pratique de Rohachi-Sesshin est ardue : ni manger ni boire pendant un temps limite. Nous récitons à haute voix Namu Myoho Renge Kyo tout au long de la journée. Une telle performance n’est même pas à la mesure des joruris, les narrateurs des gestes épiques japonaises. 

 

Cette fois lors de la pratique j’ai eu un petit malaise, rien de grave qui m’aurait empêché de continuer. Les forces démoniaques essaient toujours de créer des obstacles. Parmi les différents maras on trouve celle de la douleur - byo-ma. Ces démons de la douleur empêchent d’obtenir butsui. Beaucoup de mes disciples connaissent bien les maras de la douleur et à quel point il est difficile de les surmonter. Bien sûr, il a d’autres obstacles que ceux de la douleur. Mais nous ne devons pas craindre les difficultés, nous ne devons pas céder. Si nous avons la foi nous nous pouvons surmonter toutes les difficultés. C’est alors que notre cœur, notre conscience s’élargit et que nous accédons à des mondes supérieurs. Si nous cédons et succombons aux tentations des maras, nous descendons dans des mondes inférieurs.

 

Certains pensent comment se procurer de l’alcool ou des narcotiques, comment trouver le confort. C’est de la faiblesse. Les plus grands obstacles sont tout d’abord l’orgueil et ensuite la paresse. Au début il est difficile de croire qu’il soit possible de réciter Namu Myoho Renge Kyo et frapper du tambour pendant 12 heures. Chacun aspire à se coucher et dormir. C’est le mara de la paresse : kedai. Pratiquement tout le monde est soumis à cet obstacle. Mais la première place revient tout de même à notre orgueil et notre arrogance. Nous sommes nous gonflons de fierté si nous arrivons à surmonter la douleur et la paresse. Nous avons le sentiment d’être supérieurs aux autres, plus forts. Puisque nous avons réussi à faire quelque chose qui n’est pas à la mesure des autres, c’est que nous sommes meilleurs. Dans ce cas cette pratique produit l’effet inverse. Pendant la pratique vous devenez la proie des démons qui s’emparent de vous au travers de vos pensées orgueilleuses. Alors au lieu d’acquérir butsui, beaucoup quittent la Voie du Bouddha sans en être conscients. Une telle pratique n’a pas de sens à cause de l’orgueil et l’autosatisfaction.

Je voudrais revenir sur la notion de kedai, le démon de la paresse. Les moines ne travaillent pas, leur tâche principale est de frapper le tambour en récitant Namu Myoho Renge Kyo. Ils ne sèment ni ne récoltent des moissons, ils n’élèvent pas de troupeaux ; ils ne font pas de commerce en investissant dans des produits qu’ils revendent. La vie de ceux qui travaillent ainsi n’a pas beaucoup de sens, l’argent ne les rend pas heureux. A l’article de la mort ils vont comprendre qu’il ont passé leur vie à dormir et que leur vie n’est en rien meilleure que celle des animaux.

 

Les moines essaient de vivre le plus pleinement possible et non pas comme des animaux pour pouvoir apprécier en fin de vie la chance d’être né en tant qu’être humain. Je n’ai jamais entendu dire qu’un chien avait l’intention de devenir honnête ou juste. Ce sont des qualités humaines. Les animaux obéissent aux instincts. Pas les êtres humains. Ils sont capables de partager avec d’autres ce qu’ils possèdent sans en éprouver du regret. Ils sont même capables de sacrifier leur vie pour une noble cause : celle de soulager la souffrance. Toutes les souffrances de l’humanité sont nos souffrances communes. Il doit y avoir un moyen pour éradiquer la souffrance. Il doit y avoir une voie vers ce but, une Voie que nous suivons. C’est ce qui nous distingue des animaux. Nous ouvrons nos cœurs, nous élevons notre conscience et cherchons la Voie. Ce n’est pas ce que font les animaux. Toute leur vie ils cherchent la nourriture et l’eau. Si nous, les humains, ne cherchons pas autre chose, nous n’exploitons pas les avantages d’être nés hommes. Nous ne sommes alors que des animaux à l’apparence humaine.

 

Sarnath, où le Bouddha a prononcé son premier sermon signifie « parc sauvage des cerfs ». J’aimerais me référer à ce parc et à la légende qui lui est liée. Il y a fort longtemps le Roi des hommes de ce lieu a ordonné qu’on lui apporte tous les soirs pour son dîner un cerf de ce parc. Aucun cerf n’était volontaire pour cette mort. Alors le Conseil des cerfs a décidé que la victime serait tirée au sort. Un jour le sort désigna une biche gravide. Elle supplia le Roi des cerfs de la laisser mettre bas avant d’aller chez le Roi des hommes. Mais c’était contre le règlement établi par le Conseil. Celui qui avait été désigné par le sort devait aller chez le Roi des hommes le soir même. Alors le Roi des Cerfs : aucun cerfs n’acceptera d’aller à la mort à la place de la biche. Alors c’est lui-même qui y est allé. En voyant le Roi des Cerfs le Roi des Hommes fut très étonné : Pourquoi viens-tu ? Tu es le roi des cerfs ». Lorsqu’il entendit ce que lui raconta le Roi des Cerfs, le Roi des Hommes fut bouleversé : Maintenant je comprends que nous sommes des animaux à apparence humaine et que vous êtes des hommes dans des peaux de cerfs ». Il édicta une loi interdisant de tuer les cerfs et transforma son pays en un paradis pour cerfs. Ce n’est qu’une légende mais elle révèle l’intention du Bouddha de sauver tous les êtres vivants. Les humains abusent de leur force et de leur domination sur les animaux. Ils tuent les plus faibles. Ils tuent même leurs semblables. Ce n’est pas à l’homme de décider qui doit vivre et qui doit mourir. Mais il a déjà pris l’habitude d’agir de façon inhumaine. C’est l’impasse à laquelle a abouti notre civilisation.

 

En Russie les communistes ont pris le pouvoir en s’adjugeant la majorité. Alors il y eut plus de de gens en prison qu’avant la révolution. Un homme qui a connu toutes les horreurs de l’emprisonnement les a décrites dans son livre l’Archipel du Goulag. La Révolution dont le but était de libérer les hommes de leurs souffrances a apporté encore plus de malheur à tout le peuple. La punition fut pire. Personne ne peut échapper à la punition. Les hommes doivent se poser la question de leur raison d’être dans ce monde. Les systèmes, qu’ils soient capitalistes ou communistes exploitent l’homme, l’aliènent et le rendent aveugle. Les gens vivent dans l’angoisse sans connaitre de joie. Les animaux aussi vivent dans l’angoisse. Ils ont tout le temps peur de quelqu’un de plus fort et plus gros viendra les manger. L’angoisse humaine est même plus cruelle. Il faut faire quelque chose pour que l’homme puisse vivre tranquillement sans craindre pour sa vie. C’est la question qui se pose à notre planète et il importe de trouver la réponse. Les savants y travaillent mais la science ne donne aucune solution. Ce n’est pas en elle qu’il faut chercher. La civilisation actuelle en est au point qu’il devient évident qu’un changement radical s’impose pour éviter la disparition de l’espèce humaine. Le progrès technique ne peut mener l’humanité qu’à une mort certaine. Les inventions des hommes ne libère pas les hommes de leurs souffrances et ne font que détruire la création. Le monde d’aujourd’hui est celui des découvertes scientifiques. Autrefois les hommes étudiaient l’étique et  la morale qui de nos jours ont été remplacées par la science dénommée sociologie. La société éduquée sur la base de cette science en est dans une totale impasse. Les hommes ne voient plus devant eux de Voie juste, une Voie qui soulage. Le plus grand danger vient des États-Unis. Les statistique mettent les USA au premier rang des pays a forte criminalité. Le pays le plus riche du monde n’est pas en mesure de satisfaire tous les nécessiteux de son pays. Ce pays produit et vend l’arme la plus meurtrière jamais inventé par l’homme – la bombe atomique. Celui qui est à l’origine de sa production finira par la faire exploser. Nul ne peut prévoir les conséquences que cela aura. Nous avons encore 20 ans pour finir ce siècle. Qui sait si la catastrophe nucléaire ne va pas éclater pendant ce temps.

 

Comment éviter cela ? Qui peut nous indiquer la Voie du salut ? Si nous ne suivons pas la Voie que nous avons choisie  maintenant, rien de bon ne peut en sortir. Nous devons trouver un moyen pour changer la mentalité des hommes, leur état de conscience.

Même les parents ne peuvent pas toujours infléchir les idées de leurs enfants. C’est une question très complexe. Mais nous ne devons pas rester les bras croisés. Seul l’Enseignement du Bouddha est en mesure de changer la mentalité des hommes et l’orienter vers la compassion. Cet enseignement touche le cœur des gens et nous devons le diffuser, le faire connaitre au cœur de tous les hommes sur terre. Mais si nos propres corps sont souillés cela est pratiquement impossible. Le but de notre pratique est de purifier nos corps.

 

Dans le Sutra Mahaparinirvana le Bouddha dit que les corps souillés ne peuvent pas transmettre réellement son Enseignement. L’homme souillé ne peut pas garder le Sutra. Les hommes s’exclameront en le regardant : « Voyez comme il est. Et son enseignement est tout comme lui. Nous n’avons pas besoin d’un tel enseignement, nous ne le suivrons pas dans sa foi ».

Celui qui diffuse le Dharma doit être lui-même digne de respect par son mode de vie. Les cinq désirs sont des obstacles à la pratique. L’être humain se laisse facilement intoxiquer. Il y a 2500 ans en Inde, l’alcool était considéré comme une divinité. C’est pourquoi le Bouddha a instauré le fuinshu-kai (interdiction de substances toxiques), le remède contre l’intoxication. Mais dans notre âge des derniers jours du Dharma (Mappo) personne ne suit ces recommandations. Ils y a des gens qui gagnent de l’argent uniquement pour le dépenser en boisson. Le processus d’intoxication est lent et invisible, même pas toujours perceptible pour l’entourage ni pour celui qui en est atteint. Lorsqu’un désir s’empare d’un homme il devient le maitre de toutes ses pensées. L’abstinence de nourriture et d’eau nous aide à percevoir un monde pur. En apparence cela ne change rien dans le monde mais c’est notre regard, notre perception du monde réel qui changent. C’est cela le miracle de cette pratique.

 

Le jeûne de 7 jours nous permet de nous élever jusqu’au monde d’une spiritualité supérieure indépendante des attaches matérielles. Nous ne pouvons ressentir rien de semblable même si nous récitons toute la journée Namu Myoho Renge Kyo mais en continuant à nous alimenter, même une quantité minime de nourriture et d’eau. Nous ne pourrons pas entrevoir la profondeur et la pureté de ce monde.

 

Je voudrais vous féliciter tous de la fin de Rohachi-Sesshin. Nous avons pu nous élever pour ressentir notre différence avec les animaux et  le monde d’animaux déguisés en hommes. Je voudrais offrir la statue du Bouddha enfant à mon disciple qui part pour l’Indonésie. Hosshin-Sokujo (s’engager sur la Voie de l’Éveil  est le premier pas vers la bodhéité).

 

Il n’est pas nécessaire de se hâter vers la bodhéité. Ce n’est pas la peine de se concentrer sur le but à atteindre, il suffit de se laisser entièrement aller lors de la pratique. Et après ? Après cela deviendra votre état naturel, la force du Bouddha intérieure et extérieure. En 50 ans de pratique je n’ai rien acquis de ce qui est recherché dans ce monde. J’ai simplement voyagé à travers le monde en battant du tambour et récitant Namu Myoho Renge Kyo. Personne ne m’a jamais fait de présents particuliers pour assurer ma subsistance. Il m’est arrivé de vivre seul dans une grotte me nourrissant de baies. Je n’ai jamais recherché le succès. Je n’ai jamais rien recherché. En tous cas pas la facilité. Si on vous invite dans un endroit agréable et confortable la tentation sera grande d’accepter. Mais les moines ne cherchent pas la facilité et le confort.


Нитидацу Фудзии
ПРАКТИКА ROHACHI-SESSHIN – ВОЗНЕСЕНИЕ К ВЫСШИМ МИРАМ

(8 декабря 1978 года, Шри Пада, Шри Ланка)

 

Вот и подошла к концу наша практика в этом году. В каждом храме Ниппондзан Мёходзи празднуют Rohachi-sesshin, но тех, кто это делает по-настоящему, едва ли наберётся тридцать человек. Конечно, очень важна окружающая обстановка, очищение от загрязнений и в прямом, и в переносном смысле. Не должно быть ни грязи, ни пыли, ни смога, продукта этого века. Здесь, на Шри Ланке, чистое небо, чистый воздух, чистая вода. Земля и небеса этой страны не знают загрязнений и нечистот. Храм Ниппондзан Мёходзи, построенный здесь, особенно чист, благодаря чистоте окружающей среды. Монахи должны и впредь стараться сохранять его в таком же состоянии. Эту гору охраняют боги и божества. Шри Ланка – страна Малой Колесницы, здесь не было ни одного буддийского храма Большой Колесницы. Однако, по велению высших сил, в эту страну пришли монахи другой национальности и воздвигли здесь буддийский храм Великой Колесницы и Пагоду Мира. Без чудесной помощи Будды это было бы невозможно. За последние несколько лет, многие из моих учеников, прошедшие обучение в нашем ордене, разошлись по разным странам, каждый из них несет учение Дхармы. Сегодня ещё один ученик отправляется в Индонезию распространять учение Великого Будды. Практики Rohachi-Sesshin тяжела - воздержание от пищи и воды на критически продолжительный период. Мы произносим Наму-Мё-Хо-Рен-Ге-Кё в течение всего дня громким голосом. Такая практика не под силу даже ораторам Jo Ruri (традиционное японское искусство декламирования баллад и драм).

В эту практику я немного занемог, не столь серьёзно, чтобы это воспрепятствовало проведению практики. Демоны пытаются воспрепятствовать практике. Среди различных мар есть мара боли – bуo-ma. Мары боли мешают человеку обрести Butsui. Многие мои ученики знают, что такое мары боли и как тяжело с ними бороться. Конечно, возникает множество других препятствий, кроме мар боли. Однако, мы не должны бояться трудностей, мы не должны уступать. Если в тебе есть вера, ты сможешь преодолеть все препятствия. И тогда наше сердце, наше сознание раскроется, и мы вознесёмся к высшим мирам. Если же мы уступим, поддадимся соблазнам мар, мы будем низвергнуты в низшие миры.

Кто-то думает о том, как достать выпивку или наркотики, как найти удобное место. Это проявление слабости. Но самые главные препятствия – это, во первых, высокомерие, во вторых, - лень. Поначалу трудно поверить в то, что можно в течение 12 часов произносить Наму-Мё-Хо-Рен-Ге-Кё и бить в барабан. Каждый начинает мечтать о том, чтобы прилечь и поспать. Это и есть мара лени – kedai. Почти все люди подвержены этой маре. И всё же на первом месте среди препятствий - наши собственные гордость и высокомерие.

Мы переполняемся гордостью и самодовольством, если нам удаётся справиться с марами боли и лени. Нам начинает казаться, что мы выше других, мы сильнее. А раз нам удалось сделать то, что другим не под силу, значит, мы великие. В таком случае практика имеет для вас обратный эффект. Во время практики вы становитесь инструментом демонов. Это они управляют вами через ваши высокомерные мысли. И вместо того, чтобы обрести butsui, многие сходят с пути Будды, сами того не сознавая. В такой практике нет смысла, и всё это из-за высокомерия и самодовольства.

Теперь снова хочу объяснить по поводу kedai, мар лени. Монахи не работают, основная и единственная их работа – бить в барабан и произносить Наму-Мё-Хо-Рен-Ге-Кё. Они не занимаются выращиванием урожая, не ухаживают за скотиной, они не занимаются коммерцией, вкладывая свои деньги в товары и затем продавая их. Жизнь этих людей не имеет глубокого смысла, деньги не делают их счастливыми. У смертного одра они поймут, что всё это время проспали, и их жизнь ни чем не лучше той, что провели животные. Монахи же пытаются прожить жизнь самым наилучшим образом, не так бессмысленно, как это делают животные, чтобы в конце жизни оценить то, что им было даровано родиться в облике человека.. Я никогда не слышал, чтобы собака или обезьяна имела намерение стать справедливой или честной. Это качества людей. Животные существуют, повинуясь животным инстинктам. Люди иные. Они могут поделиться с другими людьми тем, что имеют сами, совершенно не жалея об этом. Они могут даже отдать свои жизни ради великой цели – избавить этот мир от страданий. Все человеческие страдания – это наши общие страдания. Должен быть способ избавления человечества от этих страданий. Должен быть путь, который мы ищем, по которому мы идём. Это и отличает нас от животных. Мы раскрываем наши сердца, мы возвышаем наше сознание и ищем путь. Этот путь совсем не тот, по которому идут животные. Всю свою жизнь они ищут пищу и воду. Если мы люди, занимаемся тем же, значит, мы не используем преимущества быть рожденными людьми. В таком случае, мы просто животные в облике человека.

Сарнатх, олений парк, где Будда прочитал свою первую проповедь, дословно переводится как «дикий парк оленей». Я хотел бы сослаться на Сарнатх и притчу, связанную с ним: «Давным-давно Король людей этого места приказал приводить к нему на ужин одного оленя каждый день. Ни один из оленей не хотел этого делать добровольно, так как это означало смерть. Тогда на совете оленей решили тянуть жребий, кому идти. Однажды жребий выпал самке, которая была беременна. Она попросила Короля оленей позволить ей не ходить к Королю людей до тех пор, пока её оленёнок не появится на свет. Но это было не по правилам. Тот, кто вытянул жребий, должен был в тот же день идти к королю людей. Олениха горько заплакала. Король-олень призадумался. Ни один из оленей не согласится пойти на смерть вместо оленихи. Тогда он пошел сам. Завидев Короля оленей, Король людей был очень удивлён: «Почему ты пришёл? Ведь ты же король оленей». Услышав историю Короля оленей, Король людей был очень тронут: «Теперь я понял, что мы – звери в людском обличье, а вы – люди в оленей шкуре». И он издал указ, запрещающий убивать оленей, и превратил свою страну в олений рай. Это всего лишь притча. Но она раскрывает намерения Будды спасти всех живых существ этого мира. Люди злоупотребляют собственной силой и властью над животными. Они убивают тех, кто слабее. Они даже убивают себе подобных – людей. Человек не должен решать, кому жить, а кому умирать. Но он уже привык поступать «не по- человечески». Это тупик сегодняшней цивилизации.

Коммунисты в России захватили власть путём объединения большинства. Это привело к тому, что заключенных стало больше, чем в дореволюционные времена. Один человек, испытавший все ужасы заключения, написал об этом книгу – «Архипелаг Гулаг». Революция, которая имела цель освободить людей от страданий, принесла ещё большие страдания своему народу. Наказание оказалось ещё более жестоким. Никому не удаётся избежать наказания. Люди должны задумываться о том, для чего они появились на этом свете. Существующие системы, и капиталистическая, и коммунистическая, эксплуатируют человека, порабощают его, делают слепым. Человек живёт в страхе, не испытывая радости. Животные тоже живут в страхе – они всё время боятся, что придёт кто-то более сильный или более крупный и съест их. Человеческий страх даже более жестокий. Что-то должно быть сделано для того, чтобы человек мог жить в покое, не опасаясь за свою жизнь. Это вопрос мира на нашей планете. И этого можно достичь.

Ученые занимаются поиском ответа на этот вопрос. Но наука не даёт ответа. Не там надо искать. Современная цивилизация дошла до той точки, когда стало ясно, что нужно что-то менять, чтобы предотвратить исчезновение человеческой расы. Технический прогресс приведёт человечество к неминуемой гибели. Изобретения ученых не избавляют людей от страданий, а лишь разрушают первозданное. Сегодняшний мир – это мир научных открытий. В старые времена люди изучали этику, мораль, теперь их вытеснила наука под названием социология. Общество, воспитанное на основах этой науки, пришло к тупиковой точке. Люди не видят перед собой правильного пути - пути, приносящего облегчения. Наибольшую опасность для человечества представляют Соединённые Штаты Америки. По статистическим данным США занимают первое место среди всех других государств по количеству совершенных преступлений. Богатейшая нация мира, а не может обеспечить всех нуждающихся в своей стране. Эта страна производит и продаёт самое страшное оружие, когда-либо произведённое человеком – атомную бомбу. Тот, кто инициирует её производство, когда-нибудь её взорвёт, так или иначе. Никто не может предсказать, к каким последствиям это может привести. Впереди ещё 20 лет этого века. Кто знает, может ядерная катастрофа разразится уже в этот период.

Как можно это предотвратить? Кто укажет нам путь к спасению? Если мы пойдём по тому же пути, что сейчас, это ни к чему хорошему не приведёт. Мы должны найти способы изменения человеческого сознания, человеческого мышления. Но даже родители не всегда могут повлиять на мысли своих детей. Это очень сложный вопрос. Но мы не должны сидеть сложа руки. Только учение Будды способно изменить человеческие мысли, направить их в сторону сострадания. Это учение достигает человеческих сердец, и мы должны распространять его, доносить до сердец всех людей на земле. Но если наши собственные тела не чисты, то делать это практически невозможно. Очистить собственные тела – это цель нашей практики.

В своей работе Махапаринирвана-сутра великий Будда говорил, что тела, осквернённые нечистотами, не могут быть истинными распространителями учения. Такой человек не сможет хранить сутру. Глядя на него., люди воскликнут: «Вот он какой. Такова и его вера. Нам не нужна такая вера. Мы не будем следовать ей». Человек, распространяющий Дхарму, должен сам вызывать благоговение своим образом жизни. Пять желаний – это пять препятствий на пути практики. Человек очень легко поддаётся интоксикации. В Индии 2500 лет назад алкоголь почитался как бог. По этому поводу Будда написал работу (?) Fuinshu-kai – рецепт нон-интоксикации. Но в век Конца Дхармы, век Mappio, никто не следует этим заповедям. Есть люди, которые зарабатывают деньги только для того, чтобы потратить их на алкогольные напитки. Процесс интоксикации не явный, а скрытый, он не заметен для окружающих и самих пораженных. Когда в человеке возникает сильное желание, оно овладевает его мыслями. Голодание, пост помогают человеку держать пять желаний под контролем. Воздержание от пищи и воды поможет нам увидеть чистый мир. Ничто как будто бы не изменится в мире, изменится наш взгляд, наше отношение к реальному миру. В этом и заключается чудо практики.

Семидневная практика позволяет нам подняться выше, вознестись в мир высокой духовности, не связанной материальными привязанностями. Даже когда мы целый день произносим Наму Мё Хо Рен Ге Кё, но при этом не постимся, потребляем какое-то, пусть небольшое количество пищи и воды, мы не сможем испытать этого чувства. Мы не сможем увидеть глубины и чистоты этого мира.

Сейчас я хочу поздравить всех с окончанием практики Rohachi-Sesshin. Мы смогли вознестись в более высокие миры, мы почувствовали своё отличие и от животных, и от животных в человеческом обличие. Я собираюсь подарить статуэтку Будды-младенца своему ученику, который отправляется в Индонезию. Hosshin-Sokujo – принять решение встать на путь просветления – это первый шаг к обретению просветления.

 

Не надо торопиться в поисках достижения просветления. Не надо концентрировать внимание на достижении цели, нужно просто полностью отдаться практике. И что тогда? Тогда это будет вашим естественным состоянием, силой Будды и внутри и снаружи. За 50 лет практики, вплоть до сегодняшнего дня я не приобрёл ничего, что ценится в сегодняшнем мире. Я просто странствовал по свету, бил в барабан и произносил Наму Мё Хо Рен Ге Кё. Никто меня не одаривал особыми подношениями, чтобы обеспечить моё существование. Бывало, что я жил один в пещере и питался только ягодами. Я никогда не стремился добиться успеха. Я вообще ни к чему не стремился. Я не искал облегчения. Если вас приглашают куда-то, где вам будет легко и удобно, у вас будет соблазн согласиться. Но монахи не ищут удобства и комфорта.

 

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