Aujourd’hui, nous nous consacrerons à la lecture en Shindoku du Chapitre XVI, une partie importante du Sutra du Lotus que lisent toutes les écoles bouddhiques nichiréniennes.

Permettez-moi tout d’abord d’expliquer rapidement ce qu’est le Shindoku. Cette écriture pourrait être considérée de nos jours comme une langue liturgique, bien qu’à l’origine ce n’en fût pas le cas. Par liturgique, j’entends langue qui n’est généralement plus pratiquée, une langue comme le latin par exemple. Ce n’est donc pas une langue vivante, et il faudrait faire beaucoup d’efforts pour l’apprendre.

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Le Shindoku est la lecture japonaise de caractères chinois, mise au point au VIIIe siècle environ, quand la culture chinoise arriva au Japon. Sans aller trop dans le détail, on pourrait dire qu’il est quelque peu archaïque. Même s’il est parlé, Chinois et Japonais le reconnaissent difficilement. Sa lecture est plus facile pour un Chinois, mais demande cependant de l’entrainement.

Beaucoup se posent la question de savoir s’il convient de continuer à lire le Sutra en Shindoku si l’on n’est ni Japonais ni Chinois. Certains sont pour, d’autres contre. Personnellement, penchant pour la pratique en Shindoku, je l’ai adoptée pour les services que mon temple propose.

La raison de ce choix est que je veux créer une expérience transcendante en quelque sorte lors de la pratique du Sutra. Ce n’était peut-être pas l’idée initiale à l’époque de sa traduction, bien que le Shindoku soit à mon avis très vite devenu une langue morte. Selon moi, réciter cette partie du Sutra dans sa langue maternelle tendrait à trop se focaliser sur la signification des mots. Même si comprendre ce passage capital du Sutra du Lotus est important, je pense que lors de la pratique, il est plus bénéfique de s’ouvrir à une pratique de type transcendante. Bien sûr, il s’agit là d’une opinion personnelle, d’un point de vue tout aussi valable qu’un autre.

En ce qui nous concerne, j’aimerais que dans le cadre de notre pratique quotidienne vous imprimiez le chapitre XVI2 et commenciez à le lire. Cette lecture pourra vous sembler longue et fastidieuse, surtout si vous êtes débutant. N’essayez pas de le lire en entier, car je ne voudrais pas que vous vous découragiez… Sachez aussi que je ne connais personne pour qui cette lecture ait été dès le début facile ; même des Japonais natifs éprouvent des difficultés.

Aujourd’hui, passez le temps que vous vous êtes imparti à lire le chapitre XVI tout en gardant 5 minutes pour réciter Namu Myoho Renge Kyo. Ne vous mettez pas « sous pression », prenez votre temps et ouvrez votre esprit à l’aspect mystérieux de ce passage. Nous en lirons la version française plus tard.

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Le but aujourd’hui est de se mettre à cette pratique importante. Encore une fois, c’est une pratique méditative : essayez donc au mieux de vous concentrer sur le son de votre voix. Soyez à l’écoute de vos sentiments, sentiments que vous n’avez pas à juger parce qu’ils ne sont ni bons ni mauvais, parce qu’ils sont juste ce qu’ils sont.


1Source accessible sur https://ryusho.org/blog/?p=2950

2disponible dans notre livret de pratique, à partir de la page 12